HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XV

Page 694

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[15,694] ὡς Ἀριστοφάνης παρίστησιν ἐν Δαιταλεῦσιν (694a) λέγων οὕτως· « ᾎσον δή μοι σκόλιόν τι λαβὼν Ἀλκαίου κἀνακρέοντος. Καὶ Πράξιλλα δ´ Σικυωνία ἐθαυμάζετο ἐπὶ τῇ τῶν σκολίων ποιήσει. Σκόλια δὲ καλοῦνται οὐ κατὰ τὸν τῆς μελοποιίας τρόπον ὅτι σκολιὸς ἦνλέγουσιν γὰρ τὰ ἐν ταῖς ἀνειμέναις εἶναι σκολιάἀλλὰ τριῶν γενῶν ὄντων, ὥς φησιν Ἀρτέμων Κασανδρεὺς ἐν δευτέρῳ Βιβλίων Χρήσεως, ἐν οἷς τὰ περὶ τὰς συνουσίας ἦν ᾀδόμενα, ὧν τὸ μὲν πρῶτον ἦν δὴ πάντας ᾄδειν νόμος ἦν, τὸ δὲ δεύτερον (694b) δὴ πάντες μὲν ᾖδον, οὐ μὴν ἀλλά γε κατά τινα περίοδον ἐξ ὑποδοχῆς, τὸ τρίτον δὲ καὶ τὴν ἐπὶ πᾶσι τάξιν ἔχον, οὗ μετεῖχον οὐκέτι πάντες, ἀλλ´ οἱ συνετοὶ δοκοῦντες εἶναι μόνοι, καὶ κατὰ τόπον τινὰ εἰ τύχοιεν ὄντες· διόπερ ὡς ἀταξίαν τινὰ μόνον παρὰ τἄλλα ἔχον τὸ μήθ´ ἅμα μήθ´ ἑξῆς γινόμενον (ἀλλ´ ὅπου ἔτυχεν εἶναι) σκόλιον ἐκλήθη. Τὸ δὲ τοιοῦτον ᾔδετο ὁπότε τὰ κοινὰ καὶ πᾶσιν ἀναγκαῖα τέλος λάβοι· ἐνταῦθα γὰρ ἤδη τῶν σοφῶν ἕκαστον ᾠδήν τινα καλὴν εἰς μέσον ἠξίουν προφέρειν. (694c) Καλὴν δὲ ταύτην ἐνόμιζον τὴν παραίνεσίν τέ τινα καὶ γνώμην ἔχειν δοκοῦσαν χρησίμην (τε) εἰς τὸν βίον. » 50. Τῶν οὖν δειπνοσοφιστῶν μέν τις ἔλεγε τῶν σκολίων τόδε, δέ τις τόδε· πάντα δ´ ἦν τὰ λεχθέντα ταῦτα· αʹ « Παλλὰς Τριτογένει´, ἄνασς´ Ἀθηνᾶ, ὄρθου τήνδε πόλιν τε καὶ πολίτας, ἄτερ ἀλγέων (τε) καὶ στάσεων καὶ θανάτων ἀώρων σύ τε καὶ πατήρ. » βʹ « Πλούτου μητέρ´ Ὀλυμπίαν ἀείδω Δήμητρα στεφανηφόροις ἐν ὥραις, σέ τε, παῖ Διός, Φερσεφόνη· χαίρετον, εὖ δὲ τάνδ´ ἀμφέπετον πόλιν. » γʹ (694d) « Ἐν Δήλῳ ποτ´ ἔτικτε τέκνα Λατώ, Φοῖβον χρυσοκόμαν, ἄνακτ´ Ἀπόλλω, ἐλαφηβόλον τ´ ἀγροτέραν Ἄρτεμιν, γυναικῶν μέγ´ ἔχει κράτος. » δʹ « Πάν, Ἀρκαδίας μέδων κλεεννᾶς, ὀρχηστὰ Βρομίαις ὀπαδὲ Νύμφαις, γελάσειας, Πάν, ἐπ´ ἐμαῖς εὔφροσι ταῖσδ´ ἀοιδαῖς κεχαρημένος. » εʹ Ἐνικήσαμεν ὡς ἐβουλόμεσθα, καὶ νίκην ἔδοσαν θεοὶ φέροντες παρὰ Πανδρόσου --- (ὡς φίλην Ἀθηνᾶν.) » Ϛʹ « Εἶθ´ ἐξῆν ὁποῖός τις ἦν ἕκαστος (694e) τὸ στῆθος διελόντ´, ἔπειτα τὸν νοῦν ἐσιδόντα, κλείσαντα πάλιν, ἄνδρα φίλον νομίζειν ἀδόλῳ φρενί. » ζʹ « Ὑγιαίνειν μὲν ἄριστον ἀνδρὶ θνητῷ, δεύτερον δὲ καλὸν φυὰν γενέσθαι, τὸ τρίτον δὲ πλουτεῖν ἀδόλως, καὶ τὸ τέταρτον ἡβᾶν μετὰ τῶν φίλων. » ᾈσθέντος δὲ τούτου καὶ πάντων ἡσθέντων ἐπ´ αὐτῷ καὶ μνημονευσάντων ὅτι καὶ καλὸς Πλάτων αὐτοῦ μέμνηται ὡς ἄριστα εἰρημένου, Μυρτίλος ἔφη Ἀναξανδρίδην αὐτὸ διακεχλευακέναι τὸν κωμῳδιοποιὸν ἐν Θησαυρῷ λέγοντα οὕτως· (694f) « τὸ σκόλιον εὑρὼν ἐκεῖνος, ὅστις ἦν, τὸ μὲν ὑγιαίνειν πρῶτον ὡς ἄριστον ὂν ὠνόμασεν ὀρθῶς· δεύτερον δ´ εἶναι καλόν, τρίτον δὲ πλουτεῖν, τοῦθ´, ὁρᾷς, ἐμαίνετο· μετὰ τὴν ὑγίειαν γὰρ τὸ πλουτεῖν διαφέρει· καλὸς δὲ πεινῶν ἐστιν αἰσχρὸν θηρίον. » [15,694] comme Aristophane nous le montre dans ses Détalées. « Chante-moi, dit-il, quelque scolie, soit que tu le prennes dans Alcée, soit dans Anacréon. » Praxilla de Sicyone fut aussi très admirée pour les scolies qu'elle fit. On les appelait scolies non eu égard au mode de la mélopée, qui est proprement tortueux : car l'opinion vulgaire est de regarder comme scolies les chansons qui se chantaient dans les repas un peu libres. Mais comme il y a trois espèces de scolies (selon ce que dit Artémon de Cassandrie, lv. 2. de l'usage des scolies, dans lesquels sont compris ceux qui se chantaient dans les parties de table,) voici les trois différences qu'on observait dans la manière de les chanter. La première espèce était celle des scolies que tout le monde chantait; les seconds (694b) étaient chantés par tout le monde, cependant à la ronde, un convive succédant à l'autre ; les troisièmes se chantaient, non avec l'ordre de tous les autres ; et tous les convives n'étaient pas admis à chanter ; il n'y avait que ceux qui étaient plus habiles à cet égard, et selon que le hasard les avait placés à table. Or cette espèce de chanson étant la seule qui ne suivît pas l'ordre des autres, et ne se chantant pas de suite à la ronde, mais comme on se trouvait placé, fut pour cette raison appelée tortueuse ou scolie. Or ces scolies se chantaient lorsque tout le monde avait pris à table tout ce qu'il lui fallait : alors chacun, des plus habiles en ce genre, entonnait quelque belle chanson. (694c) On la regardait comme telle lorsqu'elle paraissait renfermer quelque sage avis, une sentence utile au bonheur de la vie. 50. Chacun de nos convives chanta donc l'un un scolie, l'autre un autre. Voici tous ceux qui furent chantés. SCOLIES. 1. « Pallas, Tritogénie, o ! reine Minerve, dirigez cette ville-ci et ses habitants; préservez-les de douleurs, de séditions et de morts prématurées : et toi aussi père Jupiter. » 2. « Je chante Cérés Olympie (frugifère) mère de Pluton, dans la saison où l'on porte des couronnes. Proserpine, fille de Jupiter, salut ! protégez toutes deux cette ville. » 3. « Latone accoucha jadis de deux enfants à Délos; de Phébus ApolIon, ce roi aux cheveux d'or, et de Diane cette chasseresse qui frappe les cerfs de ses traits ; et qui a la plus puissante influence sur les femmes. » (694d) 4. « Ô Pan ! qui règnes sur la célèbre Arcadie, danseur qui accompagnes les nymphes riantes de Bacchus, o Pan ! viens seconder mes chants et prendre part à mes plaisirs. » 5. « Nous avons vaincu comme nous le désirions; et les dieux nous ont accordé de porter la Victoire, du temple de Pandrose à celui de notre protectrice Minerve. » 6. « Plût au ciel qu'on pût ouvrir la poitrine de chaque homme, (694e) et en considérer intimement l'âme pour savoir ce qu'il est ; mais le refermer aussi, pour dire ensuite si l'on peut le regarder comme un véritable ami, et sans détour. » 7. « Le plus grand avantage de l'homme est la santé; le second d'être bien fait; le troisième d'être riche et sans avoir trompé; le quatrième de passer sa jeunesse avec des amis de même âge. » Ce dernier scolie ne fut pas plutôt chanté, à la grande satisfaction de l'assemblée, qu'on se rappela que le bon Platon en avait parlé, comme de chose très bien dite. Mais Myrtille fit observer qu'Anaxandride avait persiflé ces vers dans son Trésor. Voici le passage. (694f) « A. Celui qui a composé ce scolie, quel qu'il fût, a dit avec raison que la santé était ce qu'il y avait de meilleur. Mais mettre ensuite un bel extérieur, et les richesses au troisième rang! Qu'en penses-tu ? B. Ma foi il extravaguait ; car après la santé les richesses l'emportent sur tout. Quelle vilaine bête qu'un bel homme qui a faim ! »


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Dernière mise à jour : 27/04/2010