HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XIV

ὑποχεῖς



Texte grec :

[14,10] (p.44) τοσαῦτα τοῦ Μασουρίου διεξελθόντος περιηνέχθησαν ἡμῖν καὶ αἱ δεύτεραι καλούμεναι τράπεζαι, πολλάκις ἡμῖν διδόμεναι οὐ μόνον ταῖς τῶν Κρονίων ἡμέραις, ἐν αἷς Ῥωμαίων παισὶν ἔθος ἐστὶν ἑστιᾶν τοὺς οἰκέτας, αὐτοὺς τὰς τῶν οἰκετῶν ἀναδεχομένους λειτουργίας. Ἑλληνικὸν δὲ τοῦτο τὸ ἔθος· ἐν Κρήτῃ γοῦν τῇ τῶν Ἑρμαίων ἑορτῇ τὸ ὅμοιον γίνεται, ὥς φησι Καρύστιος ἐν Ἰστορικοῖς Ὑπομνήμασιν. εὐωχουμένων γὰρ τῶν οἰκετῶν οἱ δεσπόται ὑπηρετοῦσιν πρὸς τὰς διακονίας. καὶ ἐν Τροιζῆνι δὲ μηνὶ Γεραιστίῳ· πανήγυρις δὲ τότε γίνεται πολυήμερος, ἧς ἐν μιᾷ οἱ δοῦλοι μετὰ τῶν πολιτῶν κοινῇ τε ἀστραγαλίζουσιν καὶ οἱ κύριοι τοὺς δούλους ἑστιῶσιν, ὡς ὁ αὐτός φησιν Καρύστιος. Βήρωσος δ´ ἐν πρώτῳ Βαβυλωνιακῶν τῷ Λώῳ φησὶ μηνὶ ἑκκαιδεκάτῃ ἄγεσθαι ἑορτὴν Σάκαια προσαγορευομένην ἐν Βαβυλῶνι ἐπὶ ἡμέρας πέντε, ἐν αἷς ἔθος εἶναι ἄρχεσθαι τοὺς δεσπότας ὑπὸ τῶν οἰκετῶν ἀφηγεῖσθαί τε τῆς οἰκίας ἕνα αὐτῶν ἐνδεδυκότα στολὴν ὁμοίαν τῇ βασιλικῇ, ὃν καὶ καλεῖσθαι ζωγάνην. μνημονεύει τῆς ἑορτῆς καὶ Κτησίας ἐν δευτέρῳ Περσικῶν. Κῷοι δὲ τοὐναντίον δρῶσιν, ὡς ἱστορεῖ Μακαρεὺς ἐν τρίτῳ Κῳακῶν· ὅταν γὰρ τῇ Ἥρᾳ θύωσιν, δοῦλοι οὐ παραγίνονται ἐπὶ τὴν εὐωχίαν. διὸ καὶ Φύλαρχον εἰρηκέναι· σουριηι μοῦνοι μὲν ἐλεύθεροι ἱεροεργοί, ἀνδράσι προσκεινοισιν ἐλεύθερον ἆμαρ ἔχοντες· δούλων δ´ οὔτις πάμπαν ἐσέρχεται οὐδ´ ἠβαιόν. (p.45) Βάτων δ´ ὁ Σινωπεὺς ὁ ῥήτωρ ἐν τῷ περὶ Θεσσαλίας καὶ Αἱμονίας σαφῶς ἐμφανίζει τὴν τῶν Σατουρναλίων ἑορτὴν Ἑλληνικωτάτην, φάσκων αὐτὴν παρὰ τοῖς Θεσσαλοῖς Πελώρια καλεῖσθαι, γράφων οὕτως· ‘θυσίας κοινῆς τοῖς Πελασγοῖς γινομένης ἀπαγγεῖλαί τινα τῷ Πελασγῷ ἄνδρα, ᾧ ὄνομα ἦν Πέλωρος, διότι ἐν τῇ Αἱμονίᾳ σεισμῶν μεγάλων γενομένων ῥαγείη τὰ Τέμπη ὄρη ὀνομαζόμενα καὶ διότι διὰ τοῦ διαστήματος ὁρμῆσαν τὸ τῆς λίμνης ὕδωρ ἐμβάλλοι εἰς τὸ τοῦ Πηνειοῦ ῥεῖθρον, καὶ τὴν πρότερον λιμνάζουσαν χώραν ἅπασαν γεγυμνῶσθαι καὶ ἀναξηραινομένων τῶν ὑδάτων πεδία θαυμαστὰ τῷ μεγέθει καὶ τῷ κάλλει ἀναφαίνεσθαι. ἀκούσαντα οὖν τὸν Πελασγὸν τὴν τράπεζαν ἀφθόνως αὑτῷ κεκοσμημένην τῷ Πελώρῳ παραθεῖναι. καὶ τοὺς ἄλλους δὲ φιλοφρονουμένους ἕκαστον φέρειν ὅ τι ἔχοι παρ´ αὑτῷ βέλτιστον καὶ παρατιθέναι ἐπὶ τὴν τράπεζαν τῷ ἀπαγγείλαντι, καὶ αὐτὸν τὸν Πελασγὸν προθύμως διακονεῖν καὶ τῶν ἄλλων τοὺς ἐν ἀξιώματι ὄντας ὑπηρετεῖν, καθότι ἑκάστῳ ὁ καιρὸς παρέπιπτεν. διόπερ φασίν, ἐπεὶ τὴν χώραν κατέσχον, ἀπομίμημα τῆς τότε γενομένης ἑορτῆς --- καὶ θύοντας Διὶ Πελωρίῳ τραπέζας τε λαμπρῶς κοσμοῦντας παρατιθέναι καὶ οὕτως φιλάνθρωπον {τε} τὴν πανήγυριν συντελεῖν, ὥστε καὶ τοὺς ξένους ἅπαντας ἐπὶ τὴν θοίνην παραλαμβάνειν καὶ τοὺς δεσμώτας λύειν καὶ τοὺς οἰκέτας κατακλίναντας μετὰ πάσης παρρησίας ἑστιᾶν, διακονούντων αὐτοῖς τῶν δεσποτῶν· καὶ τὸ σύνολον ἔτι καὶ νῦν Θεσσαλοὺς μεγίστην ἑορτὴν ἄγοντας προσαγορεύειν Πελώρια.’ (p.46) πολλάκις οὖν, ὡς ἔφην, τῶν τοιούτων ἡμῖν παρατιθεμένων ἐπιδορπισμάτων ἔφη τις τῶν παρόντων· αἱ δεύτεραί πως φροντίδες σοφώτεραι. — τί γὰρ ποθεῖ τράπεζα; τῷ δ´ οὐ βρίθεται; πλήρης μὲν ὄψων ποντίων, πάρεισι δὲ μόσχων τέρειναι σάρκες ἀρνεία τε δαὶς καὶ πεπτὰ καὶ κροτητὰ τῆς ξουθοπτέρου πελάνῳ μελίσσης ἀφθόνως δεδευμένα, φησὶν ὁ Εὐριπίδης ἐν Κρήσσαις. καὶ ὡς ὁ Εὔβουλος δ´ ἐν Ὀλβίᾳ ἔφη· ἐν τῷ γὰρ αὐτῷ πάνθ´ ὁμοῦ πωλήσεται ἐν ταῖς Ἀθήναις, σῦκα, κλητῆρες, βότρυς, γογγυλίδες, ἄπιοι, μῆλα, μάρτυρες, ῥόδα, μέσπιλα, χόρια, σχαδόνες, ἐρέβινθοι, δίκαι, πυός, πυριάτη, μύρτα, κληρωτήρια, ὑάκινθος, ἄρνες, κλεψύδραι, νόμοι, γραφαί. μέλλοντος οὖν τοῦ Ποντιανοῦ λέγειν περὶ ἑκάστου τῶν παρακειμένων, ‘οὐ πρότερόν γε, ἔφη ὁ Οὐλπιανός, ἀκουσόμεθα περὶ τούτων, ἕως ἂν περὶ ἐπιδορπισμάτων εἴπῃς.’ καὶ ὁ Ποντιανός· ‘τραγήματα Κράτης φησὶ Φιλιππίδην λέγειν ἐν Φιλαργύρῳ οὕτως· πλακοῦντες, ἐπιδορπίσματ´, ᾠά, σήσαμα· ὅλην λέγοντα με ἐπιλείποι τὴν ἡμέραν. καὶ Δίφιλος ἐν Τελεσίᾳ· τράγημα, μυρτίδες, πλακοῦς, ἀμύγδαλα. {Β.} ἐγὼ δὲ ταῦθ´ ἥδιστά γ´ ἐπιδορπίζομαι. Σώφιλος ἐν Παρακαταθήκῃ· ἡδύ γε μετ´ ἀνδρῶν ἐστιν Ἑλλήνων αἰεὶ συνάγειν· τὸ πρᾶγμα χάριεν. ’οὐχὶ δώδεκα κυάθους‘, ἀνεβόησέν τις, ’ὑποχεῖς; κωμάσαι πρὸς τὴν Ταναγρικὴν δεῖ γάρ, ἵν´ ἐκεῖ κατακλιθεὶς ἐπιδορπίσηται τὰς ὀνείας ματτύας.‘ Πλάτων ἐν τῷ Ἀτλαντικῷ μεταδόρπια αὐτὰ καλεῖ ἐν τούτοις· ’πάντα τε εὐώδη ἔφερέ που τοῖς κατοικοῦσιν ἡ γῆ, καὶ τὸν ἥμερον δὲ καρπὸν πλεῖστον ἔφερεν καὶ ἀκροδρύων πλῆθος καὶ ὅσα παραμύθια ἡδονῆς μεταδόρπια.‘

Traduction française :

[14,10] Chap. X. Lorsque Masurius eut achevé ces longs détails, on apporta les secondes tables qu'on rangea à la ronde. C'est ce qui se fait souvent chez nous, et non seulement aux Saturnales, jour auquel les Romains ont coutume de régaler leurs esclaves, et d'en faire toutes les fonctions. Or, cet usage vient des Grecs. La même chose se fait aussi en Crète, le jour des Ermées ou fête de Mercure, comme le dit Caristius dans ses Commentaires historiques : « Les maîtres y servent les esclaves qui sont à table. » Il y a pareillement à Trézène une assemblée dans le mois gérestion ; elle dure plusieurs jours. Pendant un de ces jours-là, les serviteurs jouent aux osselets avec les citoyens, et les maîtres leur donnent un repas, selon le même Carystius. Bérose écrit lv. 1 de ses Histoires de Babylone, que tous les ans, le 16 du mois loüs, on fait une fête appelée sacée, qui dure cinq jours entiers. Il est alors d'usage que les esclaves commandent à leurs maîtres. On en sort un de la maison, vêtu d'un habit semblable à celui du roi, et on l'appelle Zogane. Ctésias rappelle cette fête, lv. 2 de ses Persiques. Les habitants de Coos au contraire, dit Macaréus, lv. 3 de ses Coaques, n'admettent pas leurs esclaves au repas, lorsqu'ils offrent leur sacrifice à Junon. C'est pour cette raison que Philarque a dit: « Il n'y a chez les Nysiriens que les hommes libres qui sacrifient; ce ne sont non plus, chez les habitants de Chos, que ceux de condition libre qui ont part au sacrifice ; mais aucun esclave ne peut absolument y assister. » Baton, rhéteur de Sinope montre clairement dans son ouvrage sur la Thessalie et l'Hémonie, que les Saturnales sont une fête qui vient de la Grèce, ajoutant qu'on l'appelle Pélorie chez les Thessaliens. Voici ce qu'il dit : « Les Pélasges étaient à faire des sacrifices communs, lorsqu'un homme nommé Pélore vint annoncer à l'un d'entre eux, que de grandes secousses de tremblement de terre avaient entr'ouvert les lieux appelés Tempée ; l'eau s'étant alors jetée par cette ouverture, des marais qu'elle formait, dans le lit du Pénée, laissa découverte toute la contrée qui n'était que des lagunes auparavant. Les terrains s'étant ensuite desséchés, on n'y vit plus que des champs d'une beauté étonnante, et très vastes. Le Pélasge apprenant cette nouvelle, présente à cet homme la table qui lui avait été servie, à lui-même. Tous les autres lui font le même accueil, lui apportent chacun ce qu'il a de meilleur, et le lui mettent sur sa table. Le Pélasge le sert avec empressement ; ses compatriotes les plus distingués montrent, le même zèle à le servir selon la circonstance ; et c'est, dit-on depuis qu'ils ont pris possession de ces terrains, que se fait chez eux tous les ans un sacrifice à Jupiter Péloré. On y sert ensuite des tables splendides ; tout se passe avec la plus grande humanité dans l'assemblée ; on y admet les étrangers à table ; on délivre les prisonniers; les esclaves sont traités et servis même par leurs maîtres, jouissent de la plus grande liberté; enfin les Thessaliens célèbrent encore aujourd'hui les pélories qui sont la plus grande de leurs fêtes. Comme on nous servait souvent des épidorpismes, selon l'usage que je viens de rapporter, quelqu'un des convives cita ces vers des Crétoises d'Euripide; « Les secondes pensées se trouvent quelquefois meilleures. En effet, que manque-t-il sur la table? De quoi n'est-elle pas comme surchargée? Elle est couverte de toutes sortes de mets de la mer; on y voit de la chair tendre de veau, des gâteaux, des craquelins bien imprégnés du suc de l'abeille aux ailes jaunes. » Eubule parle ainsi dans sa Olbia : « On vous vendra de tout ensemble dans le même endroit; je veux dire Athènes. N'y trouve-t-on pas des huissiers, des raisins, des raves, du persil, des pommes, des témoins, des roses » des nèfles, magistrats faites au sort, de la jacinthe, des agneaux, des clepsydres, des lois, des dénonciations? » Pantien allait parler sur chacune des choses qu'on nous servait; mais Ulpien s'écrie, non, nous ne l’écouterons pas là-dessus, avant qu'il ait dit ce que c'est que les épidorpismes. Pontien reprend, on entend par là les desserts; car c'est ainsi, dit Cratès, que l'indique Philippide, dans son Philargyre ou Amateur d'argent. Voici le passage : « Des galettes, des épidorpismes, des œufs, du sésame. Enfin, je n'aurais pas assez de la journée pour vous détailler tout. » Diphile dit aussi dans son Télésias : « Des friandises, des baies de myrte, de la galette, des amandes ; oh! voilà ce que je mange volontiers à l’épidorpisme. » Sophile écrit dans son Dépôt : « Il est toujours agréable de se trouver à table avec les Grecs ; rien même de plus charmant! Personne n'y crie : Verse à celui-ci deux cyathes, car il faut qu'il aille faire une riote chez la Tanagrique, pour y épidorpiser, étendu sur un lit, des friandises d'âne. » Platon les appelle métadorpies dans son Atlantique. « La terre produisait aux habitants toutes sortes de parfums, des fruits exquis tant à pulpe qu'à écorce dure, et tout ce qui peut flatter le plus aux métadorpies. »





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Dernière mise à jour : 6/05/2010