Texte grec :
[14,12] Ἄμφις δὲ ἐν Γυναικομανίᾳ·
ἤδη ποτ´ ἤκουσας βίον
ἀληλεμένον; {Β.} ναί. {Α.} τοῦτ´ ἐκεῖν´ ἔστιν σαφῶς·
ἄμητες, οἶνος ἡδύς, ᾠά, σησαμαῖ,
μύρον, στέφανος, αὐλητρίς. {Β.} ὦ Διοσκόρω,
ὀνόματα τῶν δώδεκα θεῶν διελήλυθας.
Ἀναξανδρίδης Ἀγροίκοις·
ὡς δ´ ἐστεφανώθην, ἡ τράπεζ´ εἰσήγετο
τοσαῦτ´ ἔχουσα βρώμαθ´ ὅσα μὰ τοὺς θεοὺς
καὶ τὰς θεὰς οὐδ´ ἔνδον ὄντ´ ᾔδειν ἐγώ·
οὕτως παρέζων χρηστῶς οὐκ ἔζων τότε.
Κλέαρχος Πανδρόσῳ·
λάβ´ ὕδωρ κατὰ χειρός. {Β.} μηδαμῶς· καλῶς ἔχει.
{Α.} λάβ´, ὦγάθ´, οὐδὲν χεῖρον. ἡ〉 παῖς, ἐπιτίθει
ἐπὶ τὴν τράπεζαν κάρυα καὶ τραγήματα.
Εὔβουλος Καμπυλίωνι·
τραγημάτων δ´ ἔσθ´ ἡ τράπεζά σοι πλέα.
{Β.} οὐ φιλοτραγήμων εἰμί πως ἑκάστοτε.
Ἄλεξις Πολυκλείᾳ—ἑταίρας δ´ ὄνομα Πολύκλεια—·
ὁ πρῶτος εὑρὼν κομψὸς ἦν τραγήματα.
τοῦ συμποσίου γὰρ διατριβὴν ἐξεῦρε καὶ
ἀργοὺς ἔχειν μηδέποτε τὰς σιαγόνας.
καὶ ἐν Ὁμοίᾳ—τὸ δ´ αὐτὸ δρᾶμα καὶ ὡς Ἀντιδότου
φέρεται—·
οὐδὲ φιλόδειπνός εἰμι, μὰ τὸν Ἀσκληπιόν,
τραγήμασιν χαίρω δὲ μᾶλλον. {Β.} εὖ πάνυ.
{Α.} τραγήματ´ αἰσθάνομαι γὰρ ὅτι νομίζεται
τοῖς νυμφίοις μετιοῦσι τὴν νύμφην λέγεις
παρέχειν, ἄμητας καὶ λαγῷα καὶ κίχλας.
τούτοισι χαίρω, τοῖς δὲ κεκαρυκευμένοις
ὄψοισι καὶ ζωμοῖσιν ἡδ´ ὀμωθεοι.
Ἀπίων δὲ καὶ Διόδωρος, ὥς φησι Πάμφιλος,
ἐπαίκλειά φησι καλεῖσθαι τὰ μετὰ τὸ
δεῖπνον τραγήματα.
(p.50) Ἔφιππος Ἐφήβοις·
χόνδρος μετὰ ταῦτ´ εἰσῆλθε, μύρον Αἰγύπτιον,
φοινικίνου βῖκός τις ὑπανεῴγνυτο,
ἴτρια τραγήμαθ´ ἧκε, πυραμοῦς, ἄμης,
ᾠῶν ἑκατόμβη· πάντα ταῦτ´ ἐχναύομεν,
ἐμασώμεθ´ οὕτως ἀνδρικῶς ὅς´ εἴχομεν·
καὶ γὰρ παραμασύντας τινὰς παραβόσκομεν.
καὶ ἐν Κύδωνι (ib. 256)·
καὶ μετὰ δεῖπνον κόκκος ---
ἐρέβινθος --- κύαμος,
χόνδρος, τυρός, μέλι, σησαμίδες,
βράχος, βρυγμός, μνοῦς, πυραμίδες,
μῆλον, κάρυον, γάλα, κανναβίδες,
κόγχαι, χυλός, Διὸς ἐγκέφαλος.
Ἄλεξις Φιλίσκῳ·
ἀρτέα τράπεζ´, ἀπονίψασθαι δοτέον, προσοιστέος,
στέφανος, μύρον, σπονδή, λιβανωτός, ἐσχαρίς,
τραγήματα δοτέον ἔτι, πλακοῦντος ἁπτέον.
ἐπεὶ δὲ καὶ ὁ Κυθήριος Φιλόξενος ἐν τῷ Δείπνῳ
δευτέρων τραπεζῶν μνημονεύων πολλὰ καὶ τῶν ἡμῖν
παρακειμένων ὠνόμασεν, φέρε καὶ τούτων ἀπομνημονεύσωμεν·
τὰς δὲ δὴ πρόσθεν μολούσας --- λιπαραυγεῖς
πορθμίδας πολλῶν ἀγαθῶν πάλιν εἴσφερον γεμούσας,
τὰς ἐφήμεροι καλέοντι {νῦν} τραπέζας δευτέρας,
ἀθάνατοι δέ τ´ Ἀμαλθείας κέρας. ταῖσιν δὲ μέσσαις
ἐγκαθιδρύθη μέγα χάρμα βροτοῖς, λευκὸς μυελὸς
γλυκερός, λεπτοῖς ἀράχνας ἐναλιγκίοισι πέπλοις
συγκαλύπτων ὄψιν αἰσχύνας ὕπο, μὴ κατίδῃ τις
μηλογενὲς ---. πῶυ λιπόντα --- ἀνάγκαις
ξηρὸν ἐν ξηροῖς Ἀρισταίου μελιρρύτοισι παγαῖς·
τῷ δ´ ὄνομ´ ἦς ἄμυλος. χερσὶν δ´ ἐπέθεντο ---.
στόμιον μαλεραῖς
--- ταν δεξαμένην ὅ τι κα διδῷ τις. ἃ Ζανὸς καλέοντι
τρώγματ´. ἔπειτ´ ἐπένειμεν ἐνκατακνακομιγὲς πεφρυγμένον
πυρ βρομολευκερεβινθο ακανθου μικτριτυαδυ
βρῶμα τοπανταναμικτον.
ἀμπυκικηροιδηστίχας παρεγίνετο τούτοις
σταιτινοκο γχομαγὴς τοξαι σελαιο ξανθεπιπαγκα πύρωτος χοιρίνας·
ἅδεα δ´ ἐν κύκλῳ ---. τ´ ὀπόφωκτ´ ἀνάριθμα
καὶ μελίπακτα τετυγμέν´ ἄφθονα σασαμόφωκτα.
τυρακίνας τε γάλακτι καὶ μέλι συγκατάφυρτος ἦς
ἄμυλος πλαθανίτας.
σασαμοτυροπαγῆ δὲ καὶ ζεσελαιοπαγῆ πλατύνετο σασαμόπαστα
πέμματα κἆτ´ ἐρεβινθο κνακοσυμμιγεῖς ---. ἁπαλαῖς
θάλλοντες ὥραις,
ᾠά τ´ ἀμυγδαλίδες τε τᾶν μαλακοφλοίδων --- τετο
τρωκτά τε παισὶν
αδυιδη κάρυ´, ἄλλα θ´ ὅσσα πρέπει παρὰ θοίναν
ὀλβιόπλουτον ἔμεν· πόσις δ´ ἐπεραίνετο κότταβοί
τε λόγοι τ´ ἐπὶ κοινᾶς·
ἔνθα τι καινὸν ἐλέχθη κομψὸν ἀθυρμάτιον καὶ θαύμασαν αὔτ´ ἐπί τ´ ᾔνησαν ---
ταῦτα καὶ ὁ Κυθήριος Φιλόξενος· ὃν ἐπαινῶν Ἀντιφάνης ἐν τῷ Τριταγωνιστῇ
φησι·
πολύ γ´ ἐστὶ πάντων τῶν ποιητῶν διάφορος
ὁ Φιλόξενος. πρώτιστα μὲν γὰρ ὀνόμασιν
ἰδίοισι καὶ καινοῖσι χρῆται πανταχοῦ.
ἔπειτα τὰ μέλη μεταβολαῖς καὶ χρώμασιν
ὡς εὖ κέκραται. θεὸς ἐν ἀνθρώποισιν ἦν
ἐκεῖνος, εἰδὼς τὴν ἀληθῶς μουσικήν.
οἱ νῦν δὲ κισσόπλεκτα καὶ κρηναῖα καὶ
ἀνθεσιπότατα μέλεα μελέοις ὀνόμασι
ποιοῦσιν ἐμπλέκοντες ἀλλότρια μέλη.
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Traduction française :
[14,12] Chap. XII. Amphis dit dans sa Gynékomanie :
« A. As-tu jamais entendu parler de la vie heureuse? Eh! bien, demande-la,
et certainement tu l'obtiendras. Tu auras donc gâteaux, vin charmant,
galettes au sésame, parfums, couronnes, joueuse de flûte; ô Dioscures,
raves, persil, pommes, raisin, grenades! B. Ma foi, tu nous nommes là les
douze dieux. »
Anaxandride dit dans ses Campagnards :
« Dès que j'eus mis ma couronne, on apporta la table : elle était couverte
de tant de bonnes choses (brohmata), que jamais, j’en jure par les dieux
et les déesses, je ne vis, ni n'entendis rien dire de pareil ; non, je
n'avais jamais fait si bonne chère. »
Cléarque dans sa Pandrose :
« A. Lave-toi les mains. B. Point du tout ; elles sont propres. A.
Lave-toi, te dis-je ; cela n'en sera pas plus mal. Voici le valet qui
couvre déjà la table de noix, de tragèmes »
Eubule écrit dans son Campylion :
« A. Tiens, voilà déjà la table pleine de tragèmes. B. Oh! je ne me sens
pas toujours de goût pour ces friandises. »
Alexis dans sa Polyclée : or ce nom est celui d'une grisette.
« Oh! le charmant homme que celui qui a imaginé les tragèmes! Car il a
trouvé de quoi prolonger à l'aise la conversation des repas, sans laisser
cependant les mâchoires oisives.»
Et dans sa Ressemblante, pièce qu'on attribue aussi au poète Antidote.
« A. Par Esculape! Non, je n'aime pas à souper. Je préfère beaucoup les
tragèmes. B. Fort bien, des tragèmes! A. Mais j'entends tout ce qu'il est
d'usage de donner aux jeunes époux qui vont trouver ... B. La nouvelle
mariée, n'est-ce pas? A. Comme des gâteaux, du lièvre, des grives; or,
voilà ce que j'aime. Mais ces mets si recherchés, ces sauces ... Oh!
fi-donc! »
Apion et Diodore, selon le rapport de Pamphile, disent qu'on appelle
épaiclées, les tragèmes qu'on sert après le repas. Ephippe dit dans ses Ephèbes :.
« Après cela, il vint du gruau d'orge, du parfum d'Egypte ; on ouvrit un
broc de vin de palmier; ensuite on servit les tragèmes, savoir, des
itrions, des pyrames, des amès, une hécatombe d'œufs; et nous avons grugé,
dévoré tout ce que nous avions en deux tours de dents ; car nous avions
parmi bous de voraces parasites à remplir. »
Et dans son Cydon.
« Après le repas, on servit des grenades, des pois chiches, des fèves, du
gruau, du fromage, du miel, des gâteaux au sésame, du marc de raisin, des
croquets, des darioles, des pyramides, des pommes, des noix, du lait, des
cannabides, des conques, des coulis, de la cervelle de Jupiter. »
Alexis dans son Philisque.
« Il faut ôter la table, donner de l'eau pour les mains, apporter des
couronnes, du parfum, de quoi faire la libation ; de l'encens, un réchaud,
donner ensuite des tragèmes, goûter aux gâteaux.»
Mais Philoxène de Cythère, en faisant mention des secondes tables dans son
souper, a nommé la plupart des choses qui nous sont servies; rappelons-les
avec lui.
« Ils rentrèrent avec ces porthmides tout brillants de graisse, qui
avaient déjà paru ; ils étaient remplis de toutes sortes de bonnes choses.
Les mortels appellent ces vaisseaux, tables, mais les dieux, cornes
d'Amalthée. Au milieu était placé solidement une moelle blanche et
savoureuse, délices des mortels! elle s'enveloppait d'un tissu aussi
fin qu'une toile d'araignée, n'osant se montrer à découvert par
pudeur ; elle avait abandonné malgré elle, depuis quelque temps le
troupeau de brebis qui se reproduit aux champs dans le parc errant du
berger Aristée. On l’avait donc appelée mouëlle. De leurs mains
vigoureuses, les esclaves servirent un pot à large bouche, qui avait reçu
pour les rendre, des friandises qu'on y avait fait sécher. Ensuite ils
apportèrent dans un large plat, et en abondance, des pois chiches qui en
grillant, avaient bruï sur le feu ; et de l'acanthias. Plusieurs
pâtisseries délicates suivirent, parmi des rayons de miel apyre (vierge).
Il survint des coquillages tout ouverts, qui bruissaient encore en sortant
tout jaunes de l'huile où on les avait fait frire. Cela était flanqué de
tranches de porc frais, grillées, d'une odeur charmante. Il parut nombre
de mélipectes où l'on n'avait rien plaint ; des gâteaux pétris d’olyre, et
des galettes qui sortaient de l'huile bouillante. Il y eut aussi des
pâtisseries au sésame ; des amandes a écorce tendre, et qui fleurissent
aux premiers beaux jours du printemps, se trouvaient mêlées avec quelques
graine de carthame et de térébinthe: on n’avait pas omis les noix que
les enfants mangent avec tant de plaisir, ni rien de ce qu'il faut
servir à un festin dans une maison riche. Le vin alla son train, on joua
au cottabe, on jasa beaucoup, on parla nouvelles, et le divertissement fut
des plus agréables. »
Tel est donc le détail de Philoxène qu'Antiphane loue dans ce passage
de son Tritagoniste.
« Que Philoxène l'emporte sur tous les autres poètes! D'abord il n'emploie
jamais de mots vulgaires : c'est toujours chez lui le mot propre. Ses
détails sont partout parsemés de figures, de couleurs si bien nuancées,
qu'on ne peut s'empêcher de dire : Oui Philoxène est un dieu parmi les
hommes; c'est lui qui soit vraiment la musique. Mais nos poètes actuels!
Ils ne font qu'entrelacer du lierre dans leurs vers ampoulés, nous parler
de fontaines, et larder leurs expressions ineptes de passages qu'ils volent à d'autres. »
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