HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XIII

προσαγορεύονται



Texte grec :

[13,37] Θεμιστοκλῆς τε, ὥς φησι ᾿Ιδομενεύς, οὐχ ἅρμα ζευξάμενος ἑταιρῶν πληθούσης ἀγορᾶς εἰσήλασεν εἰς τὸ ἅστυ; ἦσαν δ' αὗται Λάμια και Σκιώνη και Σατύραι καὶ Νάννιον. Οὐ καὶ αὐτὸς Θεμιστοκλῆς ἐξ ἑταίρας ἦν γεγενημένος ὄνομα ᾿Αβροτόνου; ὡς ᾿Αμφικράτης ἱστορεῖ ἐν τῷ περὶ ᾿Ενδόξων ᾿Ανδρῶν συγγράμματι· ᾿Αβρότονον Θρηίσσα γυνή γένος· ἀλλὰ τεκέσθαι τὸν μέγαν ῞Ελλησιν φασὶ Θεμιστοκλέα. Νεάνθης δ' ὁ Κυζικηνὸς ἐν τῇ τρίτῃ καὶ τετάρτῃ τῶν ῾Ελληνικῶν ῾Ιστοριῶν Εὐτέρπης αὐτὸν εἶναί φησι υἱόν. Κῦρος δὲ ὁ ἐπὶ τὸν ἀδελφὸν ἐπιστρατεύσας οὐχὶ ἑταίραν οὖσαν τὴν Φωκαίδα τὴν σοφωτάτην <καὶ> καλλίστην γενομένην εἶχε συστρατευομένην; ἣν Ζηνοφάνης φησὶ πρότερον Μιλτὼ καλουμένην ᾿Ασπασίαν μετονομασθῆναι. Συνηκολούθει δὲ αὐτῷ καὶ ἡ Μιλησία παλλακίς. ῾Ο δὲ μέγας ᾿Αλέξανδρος οὐ Θαίδα εἶχε μεθ' ἑαυτοῦ τὴν ᾿Αττικὴν ἑταίραν; περὶ ἧς φησι Κλείταρχος ὡς αἰτίας γενομένης τοῦ ἐμπρησθῆναι τὰ ἐν Περσεπόλει βασίλεια. Αὕτη δὲ ἡ Θαὶς {καὶ} μετὰ τὸν ᾿Αλεξάνδρου θάνατον καὶ Προλεμαίῳ ἐγαμήθη τῷ πρώτῳ βασιλεύσαντι Αἰγύπτου καὶ ἐγένησεν αὐτῷ τέκνον Λεοντίσκον καὶ Λάγον, θυγατέρα δὲ Εἰρήνην, ἣν ἔγεμεν Εὔνοστος ὁ Σόλων τῶν ἐν Κύπρῳ βασιλεύς. Καὶ ὁ δεύτερος δὲ τῆς Αἰγύπτου βασιλεύς, Φιλάδελφος δ' ἐπίκλην, ὡς ἱστορεῖ ὁ Εὐεργέτης Πτολεμαῖος ἐν τῷ τρίτῳ τῶν Υπομνημάτων, πλείστας ἔσχεν ἐρωμένας, Διδύμην μὲν μίαν τῶν ἐπιχωρίων γυναικῶν μάλ' εὐπρεπεστάτην τὴν ὄψιν καὶ Βιλιστίχην, ἔτι δὲ ᾿Αγαθόκλειαν καὶ Στρατονίκην ἧς τὸ μέγα μνημεῖον ὑπῆρχεν ἐπὶ τῇ πρὸς ᾿Ελευσῖνι θαλάσσῃ, καὶ Μύρτιον καὶ ἄλλας δὲ πλείστας, ἐπιρρεπέστερος ὢν πρὸς ἀφροδίσια. Πολύβιος δὲ ἐν τῇ τεσσαρεσκαιδεκάτῃ τῶν ᾿Ιστοριῶν Κλεινοῦς φησι τῆς οἰνοχούσης αὐτῳ εἰκόνας πολλὰς ἀνακεῖσθαι κατὰ τὴν ᾿Αλεξάνδρειαν μονοχίτωνας καὶ ῥυτὸν ἐχούσας ἐν ταῖς χερσίν. Αἱ δὲ κάλλισται τῶν οἰκιῶν, φησίν, οὐ Μυρτίου καὶ Μνησίδος καὶ Ποθεινῆς προσαγορεύονται; καίτοι Μνησὶς μὲν ἦν αὐλητρὶς και Ποθεινὴ - - - , Μύρτιον δὲ μία τῶν ἀποδεδειγμένων καὶ κοινῶν δεικτηριάδων. Τοῦ δὲ Φιλοπάτορος βασιλέως Πτολεμαίου ούκ ᾿Αγαθόκλεια ἡ ἑταίρα ἐκράτει, ἡ καὶ πᾶσαν ἀνατρέψασα τὴν βασιλείαν; Εὔμαχος δὲ ὁ Νεαπολίτης ἐν τῇ δευτέρᾳ τῶν περὶ ᾿Αννίβαν ῾Ιστοριῶν ῾Ιερώνυμόν φησι τὸν τυραννήσαντα Συρακοσίων ἀγαγέσθαι γυναῖκα <μίαν> τῶν ἐπ' οἰκήματος προεστυκυιῶν Πειθὼ ὄνομα καὶ ἀποδεῖξαι βασιλίδα.

Traduction française :

[13,37] Et Thémistocle, si l'on en croit Idoménéos, n'a-t-il pas attelé un char avec quatre prostituées, et n'est-il pas apparu accompagné d'un pareil cortège en plein coeur de l'agora ? Ces femmes étaient Lamia, Scioné, Satyra et Nannion. D'ailleurs, Thémistocle lui-même ne fut-il pas enfanté par une courtisane du nom d'Abrotonon ? Dans son livre sur les Hommes illustres, Amphicratès ne dit pas autre chose : «Abrotonon était une femme de Thrace ; mais la postérité doit savoir qu'elle fit naître pour la gloire de la Grèce le grand Thémistocle.» Néanmoins, Néanthe de Cyzique, dans les troisième et quatrième livres de son Histoire de la Grèce, écrit que Thémistocle était le fils d'Euterpe. Quant à Cyrus, qui guerroya contre son frère, n'était-il pas accompagné dans son expédition par une courtisane que l'on considérait comme la plus séduisante et la plus intelligente des Phocéennes ? Zénophanès prétend qu'elle s'appela d'abord Milto, mais qu'elle changea son nom en Aspasie. Cyrus avait également emmené avec lui une de ses concubines, originaire de Milet. N'oublions pas le grand Alexandre qui profitait de la douce compagnie de Thaïs, la courtisane athénienne. Cleitarchos insiste pour nous dire qu'elle porte la responsabilité de l'incendie du palais royal de Persépolis. Après la mort d'Alexandre, cette Thaïs épousa Ptolémée, le premier roi égyptien de cette dynastie, et elle lui donna deux fils, Leontiscos et Lagos, ainsi qu'une fille, Irène, laquelle fut mariée à Eunostos, le roi de Soles, cité de Chypre. Quant au deuxième roi d'Égypte, surnommé Philadelphe, comme le rapporte Ptolémée Évergète dans le troisième livre de ses Commentaires, il eut des maîtresses à foison : parmi elles, Didyme, une égyptienne de souche, une authentique splendeur, Bilistiché, Agathocléia, mais aussi Stratonice, dont l'imposant mausolée se dresse au bord de la mer, près d'Éleusis. Il aima encore Myrtion et une infinité d'autres femmes.... Bref ce Ptolémée était un fieffé coureur de jupons. D'autre part, Polybe, dans le quatorzième livre de ses Histoires, nous affirme que l'on avait érigé à Alexandrie un grand nombre de statues de Cléino, une femme spécialement chargée de verser des coupes de vin au Philadelphe : à cet effet, on avait pris soin de la représenter vêtue d'une tunique légère et tenant un rhyton entre les mains. Et les plus belles demeures de la ville ne portent-elles pas le nom de Myrtion, de Mnésis et de Pothiné ? Mnésis était une joueuse de flûte, tout comme Pothiné, alors que Myrtion était une de ces actrices adulées par le public. S'agissant de la courtisane Agathocléia, il faut savoir qu'elle menait le roi Ptolémée Philopator par le bout du nez, au point de causer des troubles funestes dans son royaume. Eumaque de Naples, quant à lui, indique dans le deuxième livre de ses Histoires d'Hannibal, que Hiéronyme, le tyran de Syracuse, épousa une prostituée qu'il avait sortie d'un bordel. Et cette femme, qui s'appelait Peitho, devint bientôt reine grâce à lui.





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Dernière mise à jour : 15/09/2005