Texte grec :
[13,34] ᾿Εν δὲ Λακεδαίμονι, ὥς φησι Πολέμων ὁ περιηγητὴς ἐν τῷ περὶ τῶν ἐν Λακεδαίμονι
᾿Αναθημάτων, εἰκών ἐστι τῆς διαβοήτου ἑταίρας Κοττίνας, ἥν φησι καὶ βοῦν ἀναθεῖναι
χαλκῆν, γράφων οὕτως. «Καὶ τὸ Κοττίνας δὲ τῆς ἑταίρας εἰκόνιον, ἧς διὰ τὴν ἐπιφάνειαν
οἴκημά τι λέγεται καὶ νῦν ἐγγυτάτω τῆς Κολώνης. ῞Ινα τὸ Διονύσιόν ἐστι, ἐπιφανὲς καὶ
πολλοῖς ἐγνωσμένου τῶν ἐν τῇ πόλει. ᾿Ανάθημα δ' αὐτῆς ἐστιν ὑπὲρ τὸ τῆς Χαλκιοίκου
βοίδιόν τι χαλκοῦν καὶ τὸ προειρημένον εἰκόνιον.» ᾿Αλκιβιάδης δὲ ὁ καλός, ἐφ οὗ τις
κωμικῶν ἔφη.
᾿Αλκιβιάδην τὸν ἁβρόν, ὦ γῆ καὶ θεοί,
ὃν ἡ Λακεδαίμων μοιχὀν ἐπιθυμεῖ λαβεῖν;
<ὁ> ὑπὸ τῆς ῎Αγιδος ἀναπώμενος γυναικὸς ἐπὶ τὰς τῶν ἑταιρίδων θύρας ἐκώμαζεν,
ἀπολιπὼν τὰς Λακαίνας καὶ τὰς ᾿Αττικάς. Μεδοντίδος γοῦν τῆς ᾿Αβυδηνῆς ἐξ ἀκοῆς
ἐρασθεὶς ἔστερξε καὶ πλεύσας εἰς ῾Ελλήσποντον σύν ᾿Αξιόχῳ, ὃς ἦν αὐτοῦ τῆς ὥρας
ἐραστής, ὥς φησιν Λυσίας ὁ ῥήτωρ ἐν τῷ κατ' αὐτοῦ λόγῳ, καὶ ταύτης ἐκοινώνησεν αὐτῷ.
Καὶ ἑτέρας δὲ δύο ἑταίρας παριήγετο αἰεὶ ὁ ᾿Αλκιβιάδης, Δαμασάνδραν τὴν Λαίδος τῆς
νεωτέρας μητέρα καὶ Θεοδότην· ὑφ' ἧς καὶ ἀποθανὼν ἐκηδεύθη ἐν Μελίσσῃ κώμῃ τῆς
Φρυγίας, ἐπιβουλευθεὶς ὑπὸ Φαρναβάζου. Εἴδομεν δὲ καὶ ἡμεῖς τὸ ἐν Μελίσσῃ τοῦ
᾿Αλκιβιάδου μνῆμα ἐκ Συννάδων εἰς Μητρόπολιν ἀφικνούμενοι· ἐφ' ᾧ καὶ κατ' ἔτος θύεται
βοῦς, διακελευσαμένου τοῦτο τοῦ πάντα ἀρίστου ᾿Αδριανοῦ βασιλέως· ὃς καὶ ἀνέστησεν ἐπὶ
τῷ μνήματι Παρίου λίθου εἰκόνα τὸν ᾿Αλκιβιάδην.
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Traduction française :
[13,34] À Lacédémone, s'il faut suivre Polémon le géographe dans son
recueil sur les Offrandes à Lacédémone, on peut voir un portrait de
la célèbre courtisane Cottina, qui aurait, selon lui, consacré une
vache de bronze. Voici dans quels termes :
«Et il y a le petit portrait de la courtisane Cottina, qui a suscité en son
temps tellement d'émoi que l'on montre encore de nos jours la maison de
passe où elle habitait non loin de Colone, là où se dresse le temple de
Dionysos. Cette bâtisse est illustre à plus d'un titre et bien des gens la
connaissent. En guise d'enseigne, nous trouvons au-dessus de la statue de
Pallas une petite vache de bronze ainsi que le portrait que je viens de mentionner.»
Mais parlons du bel Alcibiade, à propos duquel un poète comique a dit ceci :
«Le délicat Alcibiade, ôterre et dieux ! que les Lacédémoniens veulent
arrêter comme adultère ...»
Ce lascar, bien qu'aimé par la femme d'Agis, n'en allait pas
moins faire la nouba à la porte des filles de joie, laissant sur la
carreau à la fois les femmes mariées de Sparte et de l'Attique. Il
éprouva de vifs sentiments envers Médontis d'Abydos, dès qu'il fut
au courant de ses merveilleux attraits. Voulant alors la conquérir, il
s'embarqua sur-le-champ pour l'Hellespont en compagnie
d'Axiochos, qui était alors son mignon de service, comme le
confirme l'orateur Lysias dans le discours qu'il prononça contre lui.
Pour finir, les deux amis se partagèrent allègrement les faveurs de la donzelle...
Ajoutons qu'Alcibiade traînait toujours derrière lui deux autres
prostituées, à savoir Damasandra, la mère de Laïs – la plus jeune
des Laïs - et Théodoté. C'est d'ailleurs cette dernière qui organisa
ses funérailles à Melissé de Phrygie quand il mourut, victime de la
trahison de Pharnabaze. Moi-même, j'ai vu le tombeau d'Alcibiade à
Melissé, un jour que j'allais de Synnada à Métropolis. Tous les ans,
on y sacrifie un boeuf, par la volonté de l'empereur Hadrien, le
prince le plus noble qui soit. Ajoutons que c'est lui qui fit placer sur
ce tombeau une statue d'Alcibiade en marbre de Paros.
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