Texte grec :
[13,27] Ταυτά σοι παραινεῖν ἔχω, ἑταῖρε Μυρτίλε. Καὶ κατὰ τὴν Φιλεταίρου Κυνηγίδα·
Παῦσαι γέρων ὢν τοὺς τρόπους. Οὐκ οἶσθ' ὅτι
οὔκ ἐστιν ἥδιστον ἀποθανεῖν βινοῦνθ' ἅμα,
ὥσπερ λέγουσιν ἀποθανεῖν Φορμίσιον.
Ἢ ἥδιστόν ἐστί σοι, ὡς ἐν Μαραθωνίοις φησὶ Τιμοκλῆς,
῞Οσον τὸ μεταξὺ μετὰ κορίσκης ἢ μετὰ
χαμαιτύπης τὴν νὺκτα κοιμᾶσθαι. Βαβαί,
ἡ στιφρότης, τὸ χρῶμα, πνεῦμα, δαίμονες.
Τὸ μὴ σφόδρ' εἶναι πάνθ' ἕτοιμα, δεῖν δέ τι
ἀγωνιᾶσαι καὶ ῥαπισθῆναί τε καὶ
πληγὰς λαβεῖν ἁπαλαῖσι χερσίν· ἡδύ γε
νὴ τὸν Δία τὸν μέγιστον.'
῎Ετι πολλὰ τοῦ Κυνούλκου θέλοντος λέγειν καὶ τοῦ Μάγνου ἐπιραπίσαι βουληθέντος αὐτὸν
εἰς τιμὴν τοῦ Μυρτίλου, φθάσας ὁ Μυρτίλος (διήχθευεν γὰρ τῷ Σύρῳ) ἔφη·
'᾿Ουχ ὧδ' ἐμόγησαν
ἐλπίδες ὥστ' ἐχθρῶν συμμαχίαν καλέσαι,
φησὶν ὁ Καλλίμαχος. Οὐ γὰρ αὐτάρκεις ἡμεῖς ἀμύνασθαι, ὦ Κύνουλκε;
῾Ως σκαιὸς εἶ κἄγροικος αἰσχροεπῶν· ἔα
ἐπαρίστερ' ἐν τῷ στόματι τὴν γλῶσσαν φορεῖς
κατὰ τὴν ᾿Εφίππου Φιλύριαν. Δοκεῖς γάρ μοι ἐκείνων εἷς εἶναι
οὓς ἐδίδαξαν ἀριστερὰ γράμματα Μοῦσαι,
ὥς τις ἔφη τῶν παρῳδῶν.
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Traduction française :
[13,27] Tel est le conseil que je t'invite à suivre, camarade Myrtilos !
Et, pour finir, je te citerai un extrait de la Chasseresse de Philétairos :
«Maintenant que tu es vieux, renonce à tes manies ! Tu ne sais pas que
mourir en baisant n'est pas la chose au monde la plus reluisante ! Prends le cas
de Phormisios, qui mourut ainsi.»
Je peux aussi te citer encore quelques autres vers, pris dans les
Marathoniens de Timoclès, et qui devraient te séduire :
«Quel est le mieux : coucher avec une donzelle effarouchée ou avec une
pute ? Ah ! presser la chair encore juvénile et ferme de la fille, goûter à son
teint, à son haleine fraîche, par les dieux du ciel ! Certes, tout n'est pas encore
au point chez elle, il faut lutter un peu, subir de sa main délicate quelques
bonnes raclées, quelques coups. Mais, somme toute, cela ajoute au plaisir, par
Zeus tout puissant !»
Cynulcos voulait en dire beaucoup plus, mais Ulpien, soucieux de
défendre l'honneur de Myrtilos, tenta de se jeter sur lui. Mais
Myrtilos, qui ne pouvait souffrir les Syriens, ne le lui permit pas et
lui lança ces mots, en citant Callimaque:
«Nos espoirs ne sont pas tombés aussi bas au point de demander l'aide de
nos ennemis.»
Oui, nous pouvons nous défendre par nous-mêmes, Cynulcos, et
je vais te dire ceci :
«Comme tu es rustre et crétin ! Comme tu es venimeux ! Comme ta langue
balance du côté gauche dans ta bouche !»
Tels sont les mots d'Ephippos dans sa Philyra. Il me semble que
tu es un de ceux «à qui le Muses ont enseigné les lettres, mais relégué le
plus à gauche possible.» en citant l'un de nos parodistes.
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