Texte grec :
[13,26] Τῶν οὗν μεγαλομίσθων ἑταιρῶν ἀποτρέπω σε, γραμματικώτατε, διότι
Τὰς μὲν ἄλλας ἔστιν αὐλούσας ἰδεῖν
αὐλητρίδας πάσας ᾿Απόλλωνος νόμον,
- - - Διὸς νόμον·
αὖται δὲ μόνον αὐλοῦσιν ᾿Ιέρακος νόμον,
᾿Επικράτης φησὶν ἐν ᾿Αντιλαίδι, ἐν ᾧ δράματι καὶ περὶ τῆς πολυθρυλήτου Λαίδος
τάδε λέγει·
Αὕτη δὲ Λαὶς ἀργός ἐστι καὶ πότις,
τὸ καθ' ἡμέραν ὁρῶσα πίνειν κἀσθίειν
μὸνον, πεπονθέναι δὲ ταὐτά μοι δοκεῖ
τοῖς ἀετοῖς· οὗτοι γὰρ ὅταν ὦσιν νέοι
ἐκ τῶν ὀρῶν πρόβατ' ἐσθίουσι καὶ λαγὼς
μετέωρ' ἀναπράζοντες ὑπὸ τῆς ἰσχύος·
ὅταν δέ γηράσκωσιν ἤδη, τὸτε <θεῶν>
ἐπὶ τοὺς νεώς ἵζουσι πεινῶντες κακῶς·
κἄπειτα τοῦτ' εἶναι νομίζεται τέρας.
Καὶ Λαὶς <οὖν> ὀρθῶς νομίζοιτ' ἂν τέρας.
Αὕτη γὰρ ὁπότ' ἦν <μὲν> νεοττὸς καὶ νέα,
ὑπὸ τῶν στατήρων ἦν ἀπηγριωμένη,
εἶδες δ' ἂν αὐτῆς Φαρνάβαζον θᾶττον ἄν.
ἐπεὶ δὲ δολιχὸν τοῖς ἔτεσιν ἤδη τρέχει
τὰς ἁρμονίας τε διαχαλᾷ τοῦ σώματος,
ἰδεῖν μὲν αὐτὴν ῥᾷόν ἐστιν ἢ πτύσαι·
ἐξέρχεταί τε πανταχόσ' ἤδη πιομένη,
δέχεται δὲ καὶ στατῆρα και τριώβολον,
προσίεται δὲ καὶ γέροντα καὶ νέον·
οὕτω δὲ τιθασὸς γέγονεν ὥστε, ὦ φίλτατε,
τἀργύριον ἐκ τῆς χειρὸς ἤδη λαμβάνει.
Μνημονεύει δὲ τῆς Λαίδος καὶ ᾿Αναξανδρίδης ἐν Γεροντομανίᾳ καὶ ἄλλας ἑταίρας αὐτῇ
συγκατελέγει δὶα τούτων·
Τὴν ἐκ Κορίνθου Λαίδ' οἶσθα; (Β) Πῶς γὰρ οὔ;
τὴν ἡμετέρειόν <γ'>. (Α) ᾞν ἐκείνῃ τις φίλη
῎Αντεια. (Β) Καὶ τοῦθ' ἡμέτερον ἦν παίγνιον.
(Α) Νὴ τὸν Δί', ἤνθει τότε Λαγίσκ', ἤνθει τότε
καὶ Θεολύτη μάλ' εὐπρόσωπος καὶ καλή,
ὑπέφαιν' ἐσομένη δ' ῎Ωκιμον λαμπρὰ πάνυ.
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Traduction française :
[13,26] Je t'exhorte, toi le plus érudit de tous les grammairiens, à te
tenir à carreau de ces poules de luxe, parce que
«tu peux voir toutes les autres joueuses de flûte jouer la chanson d'Apollon
ou la chanson de Zeus, alors que ces dames ne jouent que celle du Faucon.»
C'est ce que dit Épicrate dans son Anti-Laïs, pièce également où
il décrit en ces termes la fameuse Laïs :
«Cette même Laïs est une fainéante et une ivrogne ; tout ce qu'elle fait,
c'est boire et manger le plus clair de son temps : bref, si tu veux mon avis, elle
est semblable aux aigles. En effet, quand ils sont jeunes, surgissant du haut
des montagnes, on les voit prendre des moutons et des lièvres dans leurs
serres vigoureuses, et ils s'en nourrissent. Puis, une fois vieux et affamés, ils
se perchent sur le toit des temples, ce qui est considéré généralement comme
un mauvais présage. En un sens, cette Laïs est aussi un mauvais présage :
quand elle était jeunette, par appât du gain, elle est devenue arrogante et
sauvage, bien qu'elle ne se laissât pas voir facilement, telle Pharnabaze.
Maintenant qu'elle a derrière elle une longue carrière et que les magnifiques
proportions de son corps se sont bien avachies, il est plus facile de la voir que
de cracher ; bien plus, elle est toujours en sortie, toujours entre deux vins,
acceptant un gros statère ou trois petites oboles, s'offrant indifféremment aux
vieillards comme aux jeunes. L'oiseau est tellement apprivoisé, mon cher,
qu'elle va prendre l'argent directement dans votre main.»
Anaxandridès parle également de Laïs dans sa Gérontomania, et
passe en revue quelques autres courtisanes :
«- Tu connais Laïs, celle de Corinthe ?
- Évidemment !
- Elle a une amie appelée Antéia
- C'est aussi notre chouchoute !
- Oui, par Zeus, c'était au temps merveilleux où florissaient Lagisca, mais aussi
Théolyté, qui avait un minois si charmant qu'elle aurait pu devenir une
nouvelle Ocimon.»
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