HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XIII

Λαίδ



Texte grec :

[13,24] Διὸ συμβουλεύς σοι, «Θετταλὲ ποικιλόδιφρε,» τὰς ἐπὶ τῶν οἰκημάτων ἀσπάζεσθαι καὶ μὴ καταναλίσκειν εἰς οὐδὲν δέον τὰ τῶν υἱῶν κέρματα. ῎Οντως γὰρ ἄριστα χωλὸς οἰφεις, τοῦ κρηπιδοποιοῦ πατρός σου πολλά σε σωφρονίστατος καὶ διδάξαντος σκύτη βλέπειν. Ἢ οὐκ οἶδας κατὰ τὴν Εὐβούλον Παννυχίδα «τὰς φιλῳδοὺς κερμάτων παλευτρίας, πώλους Κύπριδος ἐξησκημένας», γυμνὰς ἐφεξῆς ἐπὶ κέρως τεταγμένας, ἐν λεπτοπήνοις ὕφεσιν ἑστώσας, οἵας ᾿Ηριδανὸς ἁγνοῖς ὕδασι κηπεύει κόρας· παρ' ὧν βεβαίως ἀσφαλῶς τ' ἔξεστί σοι μικροῦ πρίασθαι κέρματος τὴν ἡδονήν. Καὶ ἐν Ναννίῳ, <εἰ> Εὐβούλου τὸ δρᾶμα καὶ μὴ Φιλίππου, φησίν· ῞ Οστις λέχη γὰρ σκότια νυμφεύει λάθρᾳ, πῶς οὐχὶ πάντων ἐστὶν ἀθλιώτατος; ᾿Εξον θεωρήσαντι πρὸς τὸν ἥλιον γυμνὰς ἐφεξῆς ἐπὶ κέρως τεταγμένας, ἐν λεπτοπήνοις ὕφεσιν ἑστώσας, οἵας ᾿Ηριδανὸς ἁγνοῖς ὕδασι κήπεύει κόρας, μικροῦ πρίασθαι κέρματος τὴν ἡδονήν, καὶ μὴ λαθραίαν Κύπριν αἰσχίστην νόσων πασῶν, διώκειν, ὕβρεος οὐ πόθου χάριν. ῾Ελλάδος ἔγωγε τῆς ταλαιπώρου στένω, Κυδίαν ναύαρχον ἐξεπέμψατο. ᾿Επιτιμᾷ δὲ καὶ Ξέναρχος ἐν Πεντάθλῳ τοῖς παραπλησίως σοι βιοῦσιν καὶ ἐσπουδακόσι περὶ τὰς μαγαλομίσθους ἑταίρας καὶ τὰς ἐλευθέρας τῶν γυναικῶν ταυτὶ λέγων· Δεινά, δεινὰ κοὐκ ἀνασχετὰ ἐν τῇ πόλει πράττουσιν οἱ νεώτεροι. ῞Οπου γὰρ οὐσῶν μειράκων μάλ' εὐπρεπῶν ἐπὶ τοῖσι πορνείοισιν, ἃς ἔξεσθ' ὁρᾶν εἰληθερούσας, στέρν' ἀπημφιεσμένας, γυμνὰς ἐφεξῆς τ' ἐπὶ κέρως τεταγμένας· ὧν ἔστιν ἐκλεξάμενον ᾗ τις ἥδεται, λεπτῇ, παχείᾳ, στρογγύλῃ, μακρᾷ, ῥικνῇ, νέᾳ, παλαιᾷ, μεσοκόπῳ, πεπαιτέρᾳ· μὴ κλίμακα στησάμενον εἰσβῆναι λάθρᾳ μηδὲ δι' ὀπῆς κάτωθεν εἰσδῦναι στέγης μήδ' ἐν ἀχύροισιν εἰσενεχθῆναι τέχνῃ. Αὐταὶ βιάζονται γὰρ εἰσέλκουσί τε τοὺς μὲν γέροντας ὄντας ἐπικαλούμεναι πατρίδια, τοὺς δ' ἀπφάρια, τοὺς νεωτέρους. Καὶ τῶνδ' ἑκάστην ἔστιν ἀδεῶς, εὐτελῶς, μεθ' ἡμέραν, πρὸς ἑσπέραν, πάντας τρόπους· ἃς δ' οὔτ' ἰδεῖν ἔστ', οὔθ' ὁρῶντ' ἰδεῖν σαφῶς, αἰεὶ δὲ τετρεμαίνοντα καὶ φοβούμενον - - - {Δεδιότα, ἐν τῇ χειρὶ τὴν ψυχὴν ἔχοντα} ἃς πῶς ποτ', ὦ δέσποινα ποντία Κύπρι, βινεῖν δύνανται, τῶν Δρακοντείων νόμων ὁπόταν ἀναμνησθῶσι προσκινούμενοι;

Traduction française :

[13,24] Donc, je te conseille instamment, mon joli «Thessalien au char bariolé» de ne t'en tenir qu'aux femmes de ta maison et de ne pas jeter par les fenêtres l'argent qui revient de droit à tes fils. Il est vrai aussi que le «boiteux chevauche à merveille» ; ton père cordonnier t'a souvent fait la leçon et tu as pu jouir de la vue de ses peaux... Mais ne connais-tu pas, en empruntant les vers du Vigile d'Euboulos, «ces traquenards ambulants subjugués par les petites pièces de monnaie, ces pouliches de Cypris fin prêtes à l'action, nues, seulement vêtues d'un voile transparent finement tissé, telles les vierges de l'Éridan régénérées dans ses eaux pures. Tu peux, pour une somme des plus modiques, sûr de ton coup et en toute quiétude, acheter auprès d'elles ton plaisir.» Et dans Nannion - la pièce d'Euboulos, non pas celle de Philippe -, le poète ne dit-il pas : «Celui qui recherche des unions ténébreuses dans des lieux secrets, n'est–il pas l'homme le plus pitoyable au monde? Alors qu'il peut, en plein soleil, contempler des filles nues, prêtes à l'action et revêtues de voiles transparents finement tissés, telles les filles que l'Éridan régénérées dans ses eaux pures. Tu pourras à tout moment et de manière infaillible acheter ton plaisir pour une petite pièce de monnaie, ce qui t'évitera de chasser les amours clandestines – pratique nocive entre toutes – dans le but avoué d'assouvir davantage ton orgueil déplacé que ton goût du plaisir.» De même Xénarque, dans son Pentathlon, pourfend tous ceux qui, comme toi, se prélassent auprès des poules de luxe ou des femmes mariées, donc, de condition libre : «Terribles, terribles, et tout à fait intolérables, les moeurs des jeunes gens dans notre cité. Dire qu'il y a tant de beaux brins de filles qui attendent dans les bordels : les garçons peuvent les voir se dorer au soleil, les seins nus, prêtes à agir en première ligne. Et on peut trouver sa pointure sans aucun problème : il n'y a que l'embarras du choix. Le garçon la veut-il maigre ou grasse, rondelette, toute en longueur, un peu tassée, jeune, vieille, mûre, blette ? Au moins, il n'est pas besoin de se munir d'une échelle pour se glisser furtivement jusqu'à elle, ni passer par le trou de la cheminée. Nul besoin de se fourrer dans un tas de paille. Rien de tout cela ! On n'a qu'à se laisser entraîner vers elles : les vieux, elles les appellent : «Papy» ; les jeunes, ce sont les «p'tits salauds». On peut rendre visite à ces demoiselles sans crainte, pour bien peu, et à n'importe quel moment de la journée, le jour, le soir, bref à votre convenance. Quant aux femmes mariées, celles qu'on ne peut pas voir, et que, même si on les voit, on ne regarde jamais sans trembler et craindre pour sa vie, comment, ô Aphrodite marine, arrive-t-on à se les appuyer quand on sait ce qui nous guette avec les lois de Dracon?»





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Dernière mise à jour : 15/09/2005