Texte grec :
[13,15] Τούτων τῶν ᾿Αλέξιδος ἀπομνημονεύσας ὁ Μυρτίλος κᾆτα
ἀποβλέψας εἰς τοὺς τὰ τῆς στοᾶς αἱρουμένους τὰ ῾Ερμείου
τοῦ Κουριέως ἐκ τῶν ᾿Ιάμβων προειπών·
᾿Ακούσατ', ὦ στοίακες, ἔμποροι λήρου
λόγων ὑποκριτῆρες, οἳ μόνοι πάντα
τἀν τοῖς πίναξι, πρίν τι τῷ σόφῳ δοῦναι,
αὐτοὶ καταρροφεῖτε κᾆθ' ἁλίσκεσθε
ἐναντία πράσσοντες οἷς τραγῳδεῖτε,
παιδοπῖπαι ὄντες καὶ τοῦτο μόνον ἐξηλωκότες τὸν ἀρχηγόν
ὑμῶν τῆς σόφιας Ζήνωνα τὸν Φοίνικα, ὃς οὐδέποτε γυναικὶ
ἐχρήσατο, παιδικοῖς δ' αἰεί, ὡς ᾿Αντίγονος ὁ Καρύστιος
ἱστορεῖ ἐν τῷ περὶ τοῦ Βίου αὐτου. Θρυλεῖτε γὰρ ὅτι δεῖ μὴ
τῶν σωμάτων ἀλλὰ τῆς ψυχῆς ἐρᾶν· οἵτινες μέχρι ὀκτὼ καὶ
εἴκοσι ἐτῶν δεῖν λέγοντες συνέχειν τοὺς ἐρωμένους. - Καί μοι
δοκεῖ ᾿Αρίστων ὁ Κεῖος ὁ περιπατητικὸς οὐ κακῶς εἰρηκέναι
ἐν τῷ δευτέρῳ περὶ τῶν ᾿Ερωτικῶν ῾Ομοίων πρός τινα
᾿Αττικόν, μέγαν τινὰ κατὰ τὴν ἡλικίαν ἐπιδεικνύντα ὡς
καλόν, ᾧ Δῶρος ἦν ὄνομα· 'τὴν πρὸς Δόλωνά μοι, φησί, δοκῶ
παρ' ᾿Οδυσσέως ἀπάντησιν ἐπὶ σὲ μεταφέρειν·
ἦ ῥά νύ τοι μεγάλων Δώρων ἐπεμαίετο θυμός.'
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Traduction française :
[13,15] Après avoir rappelé ces vers d'Alexis, Myrtilos
regarda avec insistance en direction des représentants de
la secte du portique ; puis il cita ces vers tirés des Iambes
d'Herméias de Courion :
«Écoutez, stoïciens, marchands d'inepties, débiteurs hypocrites de
mots, vous qui êtes les seuls à vous délecter de vos propres plats avant de
n'en donner que des miettes aux vrais sages, vous que l'on surprend sans
cesse à faire le contraire que de ce que vous enseignez solennellement, en
fait, je vous le dis, vous n'êtes que des lorgneurs de beaux garçons !
Après tout, en cela, vous n'êtes que les émules de votre maître à penser,
Zénon le Phénicien, qui n'a jamais eu de commerce avec une femme, mais
qui a toujours fricoté avec les petits gamins, comme le rapporte Antigonos
de Caryste dans la Vie qu'il lui consacra. Vous nous répétez à l'infini qu'on
devrait mépriser le corps et ne considérer que l'âme ; dans le même
temps, vous nous dites de baiser nos mignons jusqu'à leurs vingt-huit ans !
À mon avis, le péripatéticien Ariston de Céos, dans le deuxième livre
de ses Similitudes érotiques, a trouvé le bon argument en fustigeant cet
Athénien, nommé Doros, qui se trouvait encore très beau malgré son
grand âge. Il lui dit à peu près ceci, en transposant la réponse que fit
Ulysse à Dolon : «Ton coeur aspire encore à de somptueux cadeaux (Doros).»
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