Texte grec :
[13,25] Καὶ Φιλήμων δὲ ἐν ᾿Αδελφοῖς προσιστορῶν ὅτι πρῶτος Σόλων διὰ τὴν τῶν νέων ἀκμὴν
ἔστηκεν ἐπὶ οἰκημάτων γύναια πριάμενος, καθὰ καὶ Νίκανδρος ὁ Κολοφώνιος ἱστορεῖ ἐν
τρίτῳ Κολοφωνιακῶν φάσκων αὐτὸν καὶ πανδήμου ᾿Αφροδίτης ἱερὸν πρῶτον ἱδρύσασθαι
ἀφ' ὧν ἠργυρίσαντο αἱ προστᾶσαι τῶν οἰκημάτων. ᾿Αλλ' ὅ γε Φιλήμων οὕτως φησί·
Σὺ δ' εἰς ἃπαντας εὗρες ἀνθρώπους, Σόλων·
σὲ γὰρ λέγουσιν τοῦτ' ἰδεῖν πρῶτον, μόνον
δημοτικόν, ὦ Ζεῦ, πρᾶγμα καὶ ὶσωτήριον,
(καί μοι λέγειν τοῦτ' ἐστὶν ἁρμοστόν, Σόλων)
μεστὴν ὁρῶντα τὴν πόλιν νεωτέτων
τούτους τ' ἔχοντας τὴν ἀναγκαίαν φύσιν
ἁμαρτάνοντάς τ' εἰς ὅ μὴ προσῆκον ἦν,
στῆσαι πριάμενόν τοι γυναῖκας κατὰ τόπους
κοινὰς ἃπασι καὶ κατεσκευασμένας.
῾Εστᾶσι γυμναί, μὴ 'ξαπατηθῇς· πάνθ' ὅρα.
Οὐκ εὖ σεαυτοῦ τυγχάνεις ἔχων - - -
- - - ἔχεις πως· ἡ θύρα 'στ' ἀνεῳγμένη.
Εἷς ὀβολός· εἰσπήδησον· οὐκ ἔστ' οὐδὲ εἷς
ἀκκισμὸς οὐδὲ λῆρος, οὐδ' ὑφήρπασεν·
ἀλλ' εὐθὺς ὡς βούλει σὺ χὢν βούλει τρόπον.
᾿Εξῆλθες· οἰμώζειν λέγ', ἀλλοτρία 'στί σοι.
Καὶ ᾿Ασπασία δὲ ἡ Σωκρατικὴ ἐνεπορεύετο πλήθη καλῶν γυναικῶν, καὶ ἐπλήθυνεν ἀπὸ
τῶν ταύτης ἑταιρίδων ἡ ῾Ελλάς, ὡς καὶ ὁ χαρίεις ᾿Αριστοφάνης παρασημαίνεται, λέγων
{τὀν Πελοποννησιακὸν πόλεμον} ὅτι Περικλῆς διὰ τὸν ἁρπασθείσας ἀπ' αὐτῆς θεραπαίνας
ὑπὸ Μεγαρέων ἀνερρίπισεν τὸ δεινόν·
πόρνην δὲ Σιμαίθαν ἰόντες Μεγαράδε
νεανίαι κλέπτουσι μεθυσοκότταβοι·
κᾆθ' οἱ Μεγαρῆς ὀδύναις πεφυσιγγωμένοι
ἀντεξέκλεψαν ᾿Ασπασίας πόρνα δύο·
κἀντεῦθεν ἀρχὴ τοῦ πολέμου κατερράγη
῞Ελλησι πᾶσιν ἐκ τριῶν λαικαστριῶν.
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Traduction française :
[13,25] Sur le même sujet, Philémon, dans ses Adelphes, nous informe
que ce fut Solon, soucieux de calmer les ardeurs des jeunes gens,
qui prit l'initiative d'ouvrir des maisons de passe et d'y installer des
jeunes femmes achetées. Nicandre de Colophon ne dit pas autre
chose dans le troisième livre de son Histoire de Colophon, ajoutant
que Solon fit édifier un temple d'Aphrodite Pandémos avec l'argent
des impôts perçus sur les maquerelles dirigeant les bordels. Mais
revenons à Philémon, il dit :
«Toi, Solon, tu as fait là une loi d'utilité publique, car c'est toi, qui, le
premier, dit-on, compris la nécessité de cette institution démocratique et
bienfaitrice, Zeus m'en est témoin ! Il est important que je dise cela. Notre ville
fourmillait de pauvre garçons que la nature contraignait durement, si bien
qu'ils s'égaraient sur des chemins néfastes : pour eux, tu as acheté, puis
installé en divers endroits des femmes fort bien équipées et prêtes à l'emploi.
Elles se montrent nues : ainsi, elles ne peuvent tromper sur la marchandise ;
jette un coup d'oeil à tout. Peut-être es-tu un peu morose ? Il y des choses qui
t'affligent. Mais la porte est grande ouverte. Prix : une obole; laisse-toi faire !
Pas de chichis ! Tu en auras pour ton argent, comme tu veux et de la manière
que tu veux. Tu sors. Dis-lui d'aller se faire voir ailleurs : elle n'est rien pour toi.»
De son côté, Aspasie, l'amie de Socrate, engagea toute une
armée de jolies filles, à tel point que la Grèce fut vite inondée de
ses catins, comme l'indique, non sans ironie, le plaisant
Aristophane, quand il dit, à propos de la guerre de Péloponnèse,
que Periclès en alluma l'étincelle par passion pour Aspasie, qui
venait alors de perdre deux de ses filles enlevées par les Mégariens :
«Une putain, Simaithé, ayant été enlevée par des jeunes gens avinés sur la
route de Mégare, les Mégariens, rouges de colère, enlevèrent à leur tour, deux
des prostituées d'Aspasie ; et c'est ainsi qu'éclata un conflit général de tous les
Hellènes... pour trois putes !»
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