| Texte grec :
 
 
  
  
   | [13,2] Καὶ γὰρ τὰς γαμετὰς ὁ καλὸς ἡμῶν ἑστιάτωρ ἐπαινῶν 
 ῞Επμιππον ἔφη ἐν τοῖς περὶ Νομοθετῶν ἱστορεῖν ὅτι ἐν 
 Λακεδαίμονι εἰς οἴκημά τι σκοτεινὸν πᾶσαι ἐνεκλείοντο αἱ 
 κόραι, συνεγκλειομένων καὶ τῶν ἀγάμων νεανίσκων · καὶ 
 ἕκαστος ἧς ἐπιλάβοιτο, ταύτην ἀπῆγεν ἄπροικον. Διὸ καὶ 
 Λύσανδρος ἐζημίωσαν, ὅτι καταλιπὼν τὴν προτέραν ἑτέραν 
 ἐβουλεύετο περικαλλεστέραν ἀγαγέσθαι. Κλέαρχος δ' ὁ 
 Σολεὺς ἐν τοῖς περὶ Παροιμιῶν 'ἐν Λακεδαίμονιν φησί, τοὺς 
 ἀγάμους αἱ γυναῖκες ἐν ἑορτῇ τινι περὶ τὸν βωμὸν ἕλκουσαι 
 ῥαπίζουσιν, ἵνα τὴν ἐκ τοῦ πράγματος ὕβριν φεύγοντες 
 φιλοστοργῶσί τε καὶ ἐν ὥρᾳ προσίωσιν τοῖς γάμοις. ᾿Εν δὲ 
 ᾿Αθήναις πρῶτος Κέκροψ μίαν ἑνὶ ἔζευξεν, ἀνέδην τὸ 
 πρότερον οὐσῶν τῶν συνόδων καὶ κοινογαμίων ὄντων. Διὸ 
 καὶ ἔδοξέ τισιν διφυὴς νομισθῆναι, οὐκ εἰδότων τῶν 
 πρότερον διὰ τὸ πλῆθος τὸν πατέρα.' ᾿Εκ τούτων οὖν τις 
 ὁρμώμενος μέμψαιτ' ἂν τοὺς περιτιθέντας Σωκράτει δύο 
 γαμετὰς γυναῖκας, Ξανθίππην καὶ τὴν ᾿Αριστείδου Μυρτώ, 
 οὐ τοῦ δικαίου καλουμένου (οἱ χρόνοι γὰρ οὐ συγχωροῦσιν) 
 ἀλλὰ τοῦ τρίτου ἀπ' ἐκείνου. Εἰσὶ δὲ Καλλισθένης, Δημήτριος 
 ὁ Φαληρεύς, Σάτυρος ὁ περιπατητικός, ᾿Αριστόξενος, οἷς τὸ 
 ἐνδόσιμον ᾿Αριστοτέλης ἔδωκεν ἱρτορῶν τοῦτο ἐν τῷ περὶ 
 Εὐγενείας · Εἰ μὴ ἄρα συγκεχωρημένον κατὰ ψήφισμα τοῦτο 
 ἐγένετο τότε διὰ σπάσιν ἀνθρώπων, ὥστ' ἐξεῖναι καὶ δύο 
 ἔχειν γυναῖκας τὸν βουλόμενον, ὅθεν καὶ τοὺς τῆς κωμῳδίας 
 ποιητὰς ἀποσιωπῆσαι τοῦτο, πολλάκις τοῦ Σωκράτους 
 μνημονεύοντας. Παρέθετο δὲ περὶ τῶν γυναικῶν ψήφισμα 
 ῾Ιερώνυμος ὁ ῾Ρόδιος, ὅπερ σοι διαπέμψομαι εὐπορήσας τοῦ 
 βιβλίου. ᾿Αντεῖπε δὲ τοῖς λέγουσι περὶ τῶν Σωκράτους 
 γυναικῶν Παναίτιος ὁ ῾Ρόδιος. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [13,2] Quand il fit son éloge des femmes mariées, notre hôte 
éminent cita un passage d'Hermippos, tiré de son livre sur 
les Législateurs, disant qu'à Lacédémone on avait 
l'habitude d'enfermer dans une pièce obscure des jeunes 
filles avec des garçons célibataires. Chacun d'eux, après 
avoir mis la main sur l'une d'elles, devait la ramener pour 
l'épouser, sans dot. Voilà pourquoi Lysandre fut infligé 
d'une amende pour avoir abandonné la première fille qu'il 
avait prise pour en épouser une autre bien plus belle. 
Cléarchos de Soli indique dans son livre sur les Proverbes :
«À Lacédémone, lors d'une fête, les femmes mariées amènent les 
célibataires près d'un autel et se mettent à les frapper, afin que les jeunes 
gens, pour ne plus avoir à subir une pareille humiliation, puissent aimer 
comme il faut et se marier au bon moment. 
À Athènes, c'est Cécrops, le premier, qui unit une femme à un homme ; 
jusqu'à lui, ces unions étaient pour le moins relâchées et avaient lieu dans 
une complète promiscuité. C'est pourquoi, certains pensent que Cécrops 
méritait le surnom de «double» : avant lui, les pères supposés étant 
légion, nul ne pouvait connaître le véritable.»
D'après ce texte, on peut légitimement critiquer ces 
auteurs qui attribuent deux épouses à Socrate, l'une 
nommée Xanthippe, l'autre, Myrto, fille d'Aristide, non pas 
celui qu'on appelle le Juste – du point de vue 
chronologique, il ne correspond guère -, mais le troisième 
de sa descendance. Les auteurs en question sont 
Callisthène, Démétrios de Phalère, Satyros le Péripatéticien 
et Aristoxène.C'est Aristote quiinventa cette histoire 
lorsqu'il la raconta dans son traité Sur la Naissance noble.
Ce fait nous laisse perplexe, sauf à croire que la bigamie ait 
été autorisée à cette époque par une loi exceptionnelle pour 
pallier à la pénurie d'hommes.Ce qui expliquerait que les 
poètes comiques – qui, pourtant, sont si prolixes sur 
Socrate – aient passé la chose sous silence. Hiéronymos de 
Rhodes a cité un décret sur les femmes que je vous 
enverrai, dès que je me serai procuré son ouvrage. Mais 
ajoutons que Panétios de Rhodes a réfuté tous les 
arguments des auteurs qui donnent des épouses de Socrate. |  |