Texte grec :
[13,85] Καὶ ἄλογα δὲ ζῷα ἀνθρώπων ἠράσθη · Σεκούνδου μέν
τινος βασιλικοῦ οἰνοχόου ἀλεκτρυών· ἐκαλεῖτο δἐ ὁ μὲν
ἀλεκτρυὼν Κένταυρος, ὁ δὲ Σεκοῦνδος ἦν οἰκέτης
Νικομήσους τοῦ Βιθυνῶν βασιλέως, ὡς ἱστορεῖ Νίκανδρος ἐν
ἕκτῳ Περιπετειῶν. ᾿Εν Αἰγιῳ δὲ παιδὸς ἠράσθη χήν, ὡς
Κλέαρχος ἱστορεῖ ἐν πτώτῳ ᾿Ερωτικῶν. Τὸν δὲ παῖδα τοῦτον
Θεόφραστος ἐν τῷ ᾿Ερωτικῷ ᾿Αμφίλοχον καλεῖσθαί φησι καὶ
τὸ γένος ᾿Ωλένιον εἶναι, ῾Ερμειάς δ' ὁ τοῦ ῾Ερμοδώρου,
Σάμιος δὲ γένος, ἐρασθῆναι Λακύδους τοῦ φιλοσόφου. ᾿Εν δὲ
Λευκαδίᾳ φησὶν Κλέαρχος οὕτως ἐρασθῆναι ταὼν παρθένου
ὡς καὶ τὸν βίον ἐκλιπούσῃ συναποθανεῖν. Δελφῖνα δ' ἐν
᾿Ιασῷ παιδὸς ἐρασθῆναι λόγος, ὡς ἱστορεῖ Δοῦρις ἐν τῇ
ἐνάτῃ. ῾Ο δὲ λόγος ἐστὶν αὐτῷ {ὁ} περὶ ᾿Αλεξάνδρου καὶ λέγει
οὕτως · «Μετεπέμψατο δὲ καὶ τὸν ἐκ τῆς ᾿Ιασοῦ παῖδα. Περὶ
γὰρ τὴν πόλιν ταύτην Διονύσιός τις ἦν παῖς, ὃς μετὰ τῶν
ἄλλων ἐκ παλαίστρας παραγινόμενος ἐπὶ τὴν θάλατταν
ἐκολύβα. Δελφὶς δὲ πρὸς αὐτὸν ἐκ τοῦ πελάγους ἀπήντα καὶ
ἀναλαμβάνων ἐπὶ τὰ νῶτα ἔφερεν ἐπὶ πλεῖστον νηχόμενος
καὶ πάλιν ἀποκαθίστα εἰς τὴν γῆν.» Φιλανθρωπότατον δὲ
ἐστι καὶ συνετώτατον τὸ ζῷον ὁ δελφὶς χάριν τε ἀποδιδόναι
ἐπιστάμενον. Φύλαρχος γοῦν ἐν τῇ δωδεκάτῃ «Κοίρανος,
φησίν, ὁ Μιλήσιος ἰδὼν ἁλιέας τῃ δικτύῳ λαβόντας δελφῖνα
καὶ μέλλοντας κατακόπτειν ἀργύριον δοὺς καὶ
παραιτησάμενος ἀφῆκεν εἰς τὸ πέλαγος. Καὶ μετὰ ταῦτα
ναυαγίᾳ χρησάμενος περὶ Μὺκονον καὶ πάντων
ἀπολομένων μόνος ὑπὸ δελφῖνος ἐσώθη ὁ Κοίρανος.
Τελευτήσαντος δ' αὐτοῦ γηραιοῦ ἐν τῇ πατρίδι καὶ τῆς
ἐκφορᾶς παρὰ τὴν θάλατταν γιγνομένης κατὰ τύχην {ἐν τῇ
Μιλήτῳ}, ἐν τῷ λιμένι πλῆθος δελφίνων ἐφάνη ἐν τῇ ἡμέρᾳ
ἐκείνῃ μικρὸν ἀπωτέρω τῶν ἐκκομιζόντων τὸν Κοίρανον,
ὡσεὶ συνεκφερόντων καὶ συγκηδευόντων τὸν ἄνθρωπον.»
῾Ο δ' αὐτὸς ἱστορεῖ Φύλαρχος διὰ τῆς εἰκοστῆς ὅσην ἐλέφας
τὸ ζῷον φιλοστοργίαν ἔσχεν εἰς παιδίον γράφει δ' οὕτως · «
Τούτῳ δὲ τῷ ἐλέφαντι συνετρέφετο θήλεια ἐλέφας, ἥν
Νίκαιαν ἐκάλουν · ᾧ τελευτῶσα ἡ τοῦ τρέφοντος ᾿Ινδοῦ γυνὴ
παιδίον αὑτῆς τριακοσταῖον παρακατέθετο. ᾿Αποθανούσης
δὲ τῆς ἀνθρώπου δεινή τις φιλοστοργία γέγονε τοῦ θηρίου
πρὸς τὸ παιδίον · οὔτε γὰρ ἀπ' αὐτοῦ χωριζόμενον τὸ βρέφος
ὑπέμενεν, τὸ δὲ εἰ μὴ βλέποι τὸ παιδίον ἤσχαλλεν. ῞Οτ' οὖν ἡ
τροφὸς ἐμπλήσειεν αὐτὸ {τοῦ} γάλακτος, ἀνὰ μέσον τῶν
ποδῶν τοῦ θηρίου ἐτίθει αὐτὸ ἐν σκάφῃ. Εἰ δὲ μὴ τοῦτο
πεποιήκοι, τροφὴν οὐκ ἐλάμβανεν ἡ ἐλέφας. Καὶ μετὰ ταῦτα
δι' ὅλης τῆς ἡμέρας τοὺς καλάμους λαμβάνων ἐκ τῶν
παρατιθεμένων χορτασμάτων καθεὺδοντος τοῦ βρέφους τὰς
μυίας ἀπεσόβει · ὅτε δὲ κλαίοι, τῇ προβοσκίδι τὴν σκάφην
ἐκίνει καὶ κατεκοίμιζεν αὐτό, τὸ δ' αὐτὸ ἐποίει καὶ ὁ ἄρρην
ἐλέφας πολλάκις.»
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Traduction française :
[13,85] Des animaux furent aussi amoureux d'êtres humains.
Ainsi, on raconte qu'un coq s'éprit d'un certain Secundus, un
échanson royal. Dans le sixième livre de ses Evénements
extraordinaires, Nicandre ajoute que le coq s'appelait Centaure et
que Secundus était un esclave de Nicomède, roi de Bithynie.
A Aigion, une oie fut amoureuse d'un enfant, s'il faut en croire
Cléarchos dans le premier livre de ses Érotiques. Dans son Erotique,
Théophraste nous précise que l'enfant, originaire d'Olène, se
nommait Amphilichos. Cependant, Herméias, le fils d'Hermodoros,
un Samien, déclare, de son côté, que cette aventure survint au
philosophe Lacydès.
En Leucadie, selon Cléarchos, un paon conçut une telle passion
pour une jeune fille que lorsque celle-ci mourut, il se laissa mourir.
De même, on raconte qu'à Iasos, un dauphin aima un enfant,
légende rappoortée par Douris dans son neuvième livre, dans un
passage où il est question d'Alexandre :
«Il envoya chercher le garçon d'Iasos. Dans le voisinage de cette
ville, il y avait en effet un enfant du nom de Dionysios qui, à
chaque fois qu'il revenait de la palestre avec ses camarades, se
rendait sur la plage pour se baigner dans la mer. Or, à chaque fois,
un dauphin venait à sa rencontre, le prenait sur son dos et nageait
avec lui sur une vaste étendue, avant de le déposer
soigneusement sur le rivage»
Il est vrai que le dauphin est un animal fort sympathique, très
intelligent, et qui plus est, se montre reconnaissant. À ce propos,
Phylarchos raconte une anecdote dans son douzième livre :
«Coirianos de Milet vit un jour des pêcheurs qui avaient attrapé
un dauphin dans leur filet et étaient sur le point de le découper.
C'est alors qu'il les supplia de ne rien faire, puis leur donna de
l'argent pour qu'ils rejettent le dauphin dans la mer. Quelque
temps plus tard, il fit naufrage près de Mykonos et, alors que tous
les passagers avaient péri, lui, en revanche, fut sauvé par son
dauphin. Quand il mourut, très vieux, dans sa patrie, la cérémonie
funèbre eut lieu sur le bord de la mer. Soudain, une troupe des
dauphins surgirent dans le port de Milet, non loin des gens qui
transportaient les restes de Coirianos, comme s'ils voulaient
participer aux funérailles de cet homme.»
Phylarchos raconte aussi dans son vingtième livre la vive affection
qu'un éléphant conçut pour un nourrisson humain. Écoutez plutôt :
«Un éléphant femelle du nom de Nicaia était nourrie avec un
éléphant mâle.Quand la femme du garde indien qui s'occupait de
ces animaux, se sentit mourir, elle confia son enfant, âgé de trente
jours au soin de l'éléphant femelle. Quand la femme décéda, une
affection stupéfiante naquit entre l'éléphant et le nourrisson, à tel
point que le petit enfant ne supportait pas d'être séparé de lui ; de
même, c'était un déchirement pour l'animal que de ne plus voir le
nourrisson. Aussi, après avoir allaité l'enfant, la nourrice plaçait-
elle le berceau entre les pattes de l'animal. Quand elle ne le posait
pas, l'éléphant refusait de se nourrir. Au cours de la journée,
prenant quelques pailles de son fourrage, il écartait les mouches
de l'enfant, pendant son sommeil ; quand le petit se mettait à
pleurer, il balançait en cadence le berceau avec sa trompe afin de
l'endormir. Précisons que l'éléphant mâle avait la même attention envers lui.»
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