Texte grec :
[13,92] Καὶ ὁ Μυρτίλος · «Τοῦτο δὲ ποῦ εἴρηκεν Φύλαρχος ;
Κατανέγνων γὰρ αὐτοῦ πᾶσαν τὴν ῾Ιστορίαν.» Εἰπόντος δ' «
ἐν τῇ τρίτῇ καὶ εἰκοστῇ», ὁ Μυρτίλος ἔφη · εἶτ' οὐκ ἐγὼ
δικαίως πάντας ὑμᾶς τοὺς φιλοσόφους μισῶ
μισοφιλολόγους ὄντας ; Οὕς οὐ μόνον Λυσίμαχος ὁ βασιλεὺς
ἐξεκήρυξε τῆς ἰδίας βασιλείας ἀπελαύνων, ὡς ὁ Καρύστιός
φησιν ἐν ῾Ιστορικοῖς ῾Υπομνήμασιν, ἀλλὰ καὶ ᾿Αθηναῖοι.
῎Αλεξις γοῦν ἐν ῞Ιππῳ φησίν ·
Τοῦτ' ἔστιν ᾿Ακαδήμεια, τοῦτο Ξενοκράτης ;
Πόλλ' ἀγαθὰ δοῖεν οἱ θεοὶ Δημητρίῳ
καὶ τοῖς νομοθέταις, διότι τοὺς τὰς τῶν λόγων,
ὥς φασι, δυνάμεις παραδιδόντας τοῖς νέοις
ἐς κόρακας ἐρρίφασιν ἐκ τῆς ᾿Αττικῆς.
Καὶ Σοφοκλῆς δέ τις ψηφίσματι ἐξήλασε πάντας
φιλοσόφους τῆς ᾿Αττικῆς, καθ' οὗ λόγον ἔγραψε Φίλων ὁ
᾿Αριστοτέλους γνώριμος, ἀπολογίαν ὑπὲρ τοῦ Σοφοκλέους
Δημοχάρους πεποιηκότος τοῦ Δημοσθένους ἀνεψιοῦ. Καὶ
῾Ρωμαῖοι δ' οἱ πάντα ἄριστοι ἐξέβαλον τοὺς σοφιστὰς τῆς
῾Ρώμης ὡς διαφθείροντας τοὺς νέους, ἐπεὶ οὐκ οἶδ' ὅπως
κατεδέξαντο. ᾿Εμφανίζει δ' ὑμῶν καὶ τὸ ἀνόητον ᾿Ανάξιππος
ὁ κωμῳδιοποίος ἐν Κεραυνουμένῳ λέγων οὕτως ·
Οἴμοι, φιλοσοφεῖς. ᾿Αλλὰ τούς γε φιλοσόφους
ἐν τοῖς λόγοις φρονοῦντας εὑρίσκω μόνον,
ἐν τοῖσι δ' ἔργοις ὄντας ἀνοήτους ὁρῶ.
Εἰκότως οὖν πολλαὶ τῶν πόλεων καὶ μάλιστα ἡ
Λακεδαιμονίων, ὡς Χαμαιλέων φησὶ ἐν τῷ περὶ Σιμωνίδου,
οὐ προσίενται <φιλοσοφίαν οὔτε> ῥητορικὴν διὰ τὰς ἐν τοῖς
λόγοις ὑμῶν φιλοτιμίας καὶ ἔριδας καὶ τοὺς ἀκαίρους
ἐλέγχους · δι' οὓς Σωκράτης μὲν ἀπέθανεν ὁ πρὸς τοὺς εἰς
δικαστήρια ἀποκληρουμένους διαλεγόμενος περὶ τοῦ
δικαίου κλεπτιστάτους ὄντας · ἀπέθανεν δὲ διὰ ταῦτα καὶ
Θεόδωρος ὁ ἄθεος καὶ Διαγόρας <ἐξεκηρύχθη καὶ
Πρωταγόρας> ἐφυγαδεύσθη · ὅ τε καὶ πλέων ναυαγίῳ
ἐχρήσατο · Διότιμος δ' ὁ γράψας τὰ κατ' ᾿Επικούρου βιβλία
ὑπὸ Ζήνωνος τοῦ ᾿Επικουρείου ἐξαιτηθεὶς ἀνῃρέθη, ὥς φησι
Δημήτριος ὁ Μάγνης ἐν τοῖς ῾Ομωνύμοις.
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Traduction française :
[13,92] Alors Myrtilos demanda :
- «Où diantre Phylarchos a-t-il pu dire cela ? J'ai pourtant lu son
Histoire d'un bout à l'autre.»
Et Cynulcos de répondre :
- «Eh bien ! dans son vingt-troisième livre !»
Myrtilos :
- «J'ai bien raison de vous détester tous autant quez vous êtes,
vous les philosophes, les ennemis de la littérature, vous qui avez
été chassés par Lysimaque de son royaume par décret officiel,
comme le rapporte justement Carystios dans ses Commentaires
historiques. Les Athéniens ont fait de même, c'est Alexis qui le confirme :
«Qu'est-ce que l'académie, sinon Xénocrate ? Mais les dieux sont
gré à Démétrios et à ses ministres d'avoir expulsé de d'Attique les
hommes qui transmettent à notre jeunesse «la puissance du
verbe», comme ils disent.»
Un certain Sophocle fit également chasser de l'Attique, par un
décret, tous les philosophes qui s'y trouvaient. Philon, un disciple
d'Aristote, écrivit alors un discours contre lui, tandis que
Démocharès, cousin de Démosthène, fit un éloge vibrant de ce
Sophocle. Et les Romains, les plus vertueux de tous les hommes,
bannirent de Rome les sophistes, responsables de la corruption de
la jeunesse. Plus tard, pour je ne sais quelle raison, ils les
rappelèrent. Le poète comique Anaxippos vous dénonce avec
vigueur dans ces vers tirés de l'Abasourdi :
«Tu te compliques la vie avec ta philosophie ! Moi, je ne trouve
les philosophes vraiment bons que dans leur langage, car dès
qu'ils en viennent aux actes, ils sont d'une affligeante stupidité.»
C'est donc à juste titre que de nombreuses cités, et, en
particulier, celle des Lacédémoniens - Chaméléon nous l'affirme
dans son Simonide -, ont interdit l'enseignement de la rhétorique
ou de la philosophie en raison de vos parlottes sans queue ni tête
et de vos disputes stériles. Socrate fut victime de tels décrets.
Devant ses juges, il usa des arguments les plus vils tout en
prétendant parler juste. Théodore l'athée fut aussi condamné à
mort et Diagoras envoyé en exil. Soit dit en passant, il mourut en
mer, quand son bateau fit naufrage. On sait aussi que Diotime,
auteur de livres contre Épicure, fut livré aux tribunaux par Zénon
l'épicurien et finalement mis à la mort, selon Démétrios de
Magnésie, dans ses Homonymes.»
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