Texte grec :
[13,90] Οἶδα δὲ καὶ περὶ κάλλους γυναικῶν ἀγῶνά ποτε
διατεθέντα ; περὶ οὗ ἱστορῶν Νικίας ἐν τοῖς ᾿Αρκαδικοῖς
διαθεῖναί φησι αὐτὸν Κύψελον, πόλιν κτίσαντα ἐν τῷ πεδίῳ
περὶ τὸν ᾿Αλφειόν · εἰς ἣν κατοικίσαντα Παρρασίων τινὰς
τέμενος καὶ βωμὸν ἀναστῆσαι Δήμητρι ᾿Ελευσινίᾳ, ἧς ἐν τῇ
ἑορτῇ καὶ τὸν τοῦ κάλλους ἀγῶνα ἐπιτελέσαι · καὶ νικῆσαι
πρῶτον αὐτοῦ τὴν γυναῖκα ῾Ηροδίκην. ᾿Επιτελεῖται δὲ καὶ
μέχρι νῦν ὁ ἀγὼν οὗτος, καὶ αἱ ἀγωνιζόμεναι γυναῖκες
χρυσοφόροι ὀνομάζονται. Θεόφραστος δὲ ἀγῶνα κάλλους
φησὶ γίνεσθαι παρὰ ᾿Ηλείοις, καὶ τὴν κρίσιν ἐπιτελεῖσθαι
μετὰ σπουδῆς λαμβάνειν τε τοὺ νικήσαντας ἇθλα ὅπλα ·
ἅπερ ἀνατίθεσθαί φησιν Διονύσιος ὁ Λευκρικὸς τῇ ᾿Αθηνᾷ,
τὸν δὲ νικήσαντα ταινιούμενον ὑπὸ τῶν φίλων καὶ
πομπεύοντα ἕως τοῦ ἱεροῦ παραγίνεσθαι. Τὸν στέφανον δ'
αὐτοῖς δίδοσθαι μυρρίνης ἱστορεῖ Μυσρίλος ἐν ῾Ιστορικοῖς
Παραδόξοις. ᾿Ενιαχοῦ δέ φησιν ὁ αὐτὸς Θεόφραστος καὶ
κρίσεις γυναικῶν περὶ σωφροσύνης γίνεσθαι καὶ
οἰκονομίας, ὥσπερ ἐν τοῖς βαρβάροις · ἑτέρωθι δὲ κάλλους,
ὡς δέον καὶ τοῦτο τιμᾶσθαι, καθάπερ καὶ παρὰ Τενεδίοις καὶ
Λεσβίοις · ταύτην δὲ τύχης ἢ φύσεως εἶναι τιμήν, δέον
προκεῖσθαι σωφροσύνης. Τὸ κάλλος γὰρ οὕτως καλόν, εἰ δὲ
μὴ, κίνδυνον ἔχον ἐπ' ἀκολασίαν.'
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Traduction française :
[13,90] Je n'ignore pas qu'il y eut autrefois des concours de beauté
féminine. Nicias le dit formellement dans son Histoire d'Arcadie.
Selon lui, ce serait Cypsélos qui les aurait instituées après avoir
fondé dans la plaine de l'Alphée une ville qui fut d'abord peuplé de
gens venus de Parrhasia. Il aurait ensuite consacré une enceinte et
un autel à la Déméter d'Éleusis. C'est pendant les fêtes honorant
cette déesse, que se seraient tenus des concours de beauté. On dit
que, lors de la première manifestation, ce fut la propre épouse de
Cypsélos, Hérodicé, qui remporta le prix. Ce concours existe encore
aujourd'hui et les femmes qui y participent sont appelées
«Chrysophores.»
De son côté, Théophraste nous rapporte que c'est un concours de
beauté masculine qu'on organise à Élis. L'épreuve est extrêmement
rigoureuse et les vainqueurs reçoivent des armes en guise de prix.
Dionysos de Leuctres ajoute que ces armes sont aussitôt
consacrées à Athéna par le vainqueur qui, le front ceint de
bandelettes, est conduit en procession jusqu'au sanctuaire. Selon
Myrsilos, dans ses Paradoxes historiques, la couronne offerte serait de myrte.
Dans d'autres régions, Théophraste, déjà nommé, dit que les
concours féminins sont souvent basés sur la vertu et les
compétences domestiques de celles-ci, comme cela se pratique
chez les Barbares. En revanche, il est des contrées où c'est la seule
beauté qui induit une récompense, comme c'est le cas à Ténédos et
à Lesbos. Néanmoins, Théophraste observe que la récompense
offerte tient avant tout du hasard ou de la nature, et qu'il vaudrait
bien mieux ne louer que la seule sagesse. Pour lui, la beauté n'est
complète qu'accompagnée par la vertu ; la beauté seule prend le
risque de mener la femme au désordre.
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