Texte grec :
[13,79] Παρὰ δὲ Σπαρτιάταις, ὡς ῞Αγνων φησὶ ὁ ᾿Ακαδημαικός,
πρὸ τῶν γάμων ταῖς παρθένοις ὡς παιδικοῖς νόμος ἐστὶν
ὁμιλεῖν. Καὶ γὰρ ὁ νομοθέτης Σόλων ἔφη ·
Μηρῶν ἱμειρων καὶ γλυκεροῦ στόματος.
Αἰσχύλος τε καὶ Σοφοκλῆς ἀναφανδὸν ἔφασαν, ὃ μἐν
Μυρμιδόσιν ·
Σέβας δἐ μηρῶν ἁγνὸν οὐκ ἐπῃδέσω,
ὦ δυσχάριστε τῶν πυκνῶν φιλημάτων.
῞Ο δ' ἐν Κολχίσιν περὶ Γανυμήδους τὸν λόγον ποιούμενος ·
Μηροῖς ὑπαίθων τὴν Διὸς τυραννίδα.
Οὐκ ἀγνοῶ δὲ ὅτι τὰ περὶ Κτατῖνον καὶ ᾿Αριστόδημον
πεπλάσθαι φησὶν Πολέμων ὁ περιηγητὴς ἐν ταῖς πρὸς τὸν
Νεάνθην ᾿Αντιγραφαῖς. ῾Υμεῖς δἐ, ὦ Κύνουλκε, τὰς διηγήσεις
ταύτας, κἂν ψευδεῖς ὦσιν, ἀληθεῖς εἶναι πιστεύετε, καὶ τὰ
τοιαῦτα τῶν ποιημάτων ἃ περὶ παιδικούς ἐστιν ἔρωτας
ἡδέως μελετᾶτε - - -
Τοῦ παιδεραστεῖν παρὰ πρώτων Κρητῶν εἰς τοὺς ῞Ελληνας
παρελθόντος, ὡς ἱστορεῖ Τίμαιος. ῎Αλλοι δέ φασι τῶν
τοιούτων ἐρώτων κατάρξασθαι Λάιον ξενωθέντα παρὰ
Πέλοπι καὶ ἐρασθέντα τοῦ υἱοῦ αὐτοῦ Χρυσίππου, ὃν καὶ
ἁρπάσαντα καὶ ἀναθέμενον εἰς ἃρμα εἰς Θήβας φυγεῖν.
Πράξιλλα δ' ἡ Σικυωνία ὑπὸ Διός φησιν ἁρπασθῆναι τὸν
Χρύσιππον καὶ Κελτοὶ δὲ τῶν βαρβάρων καίτοι καλλίστας
ἔχοντες γυναῖκας παιδικοῖς μᾶλλον χαίρουσιν · ὡς πολλάκις
ἐνίους ἐπι ταῖς δοραῖς μετὰ δύο ἐρωμένον ἀναπαύεσθαι.
Πέρσας δὲ παρ' ῾Ελλήνων φησὶν ῾Ηρόδοτος μαθεῖν τὸ παισὶν
χρῆσθαι.
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Traduction française :
[13,79] Chez les Spartiates, s'il faut croire Hagnon, le
philosophe de l'Académie, il était de bon ton pour des
filles d'être traitées avant leur mariage comme des
mignons. À ce sujet, le législateur Solon dit ceci :
«Je désire tes cuisses et tes lèvres délectables.»
Eschyle et Sophocle s'expriment encore plus crûment, le
premier dans ses Myrmidons :
«Ingrat, tu déshonore les cuisses et tu dédaignes tous mes baisers!»
Le second, dans ses Colchidiennes, parle ainsi de Ganymède :
«Enflammant de ses cuisses la majesté de Zeus.»
Certes, je suis loin d'ignorer que Polémon le Géographe,
dans ses Réponses à Néanthe, affirme que l'histoire de
Cratinos et d'Aristodème est une pure fiction. Mais, mon
cher Cynulcos, je te prie d'accepter ces histoires comme
telles, même si ce ne sont que des fables : poursuivons
donc allègrement la lecture de ces poésies qui parlent de
l'amour des garçons.
La pratique de la pédérastie s'introduisit en Grèce par
l'intermédiaire de la Crète : Timée est formel sur ce point.
D'autres prétendent que c'est Laios qui en fut le créateur,
lorsqu'il fut invité par Pélops. S'étant entiché du fils de
Pélops, nommé Chrysippos, il l'enleva, le plaça sur son
char, et s'enfuit à Thèbes avec lui. Praxilla de Sicyone,
pense, quant à elle, que Chrysippos fut plutôt ravi par Zeus.
On sait que, parmi les barbares, les Celtes, qui possèdent
pourtant des femmes magnifiques, ont une préférence
pour les garçons, de sorte qu'on voit beaucoup d'entre eux
coucher avec deux mignons à la fois sur leurs lits en peaux de bêtes.
Quant aux Perses, Hérodote précise qu'ils doivent aux
Grecs la pratique de l'amour garçonnier.
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