Texte grec :
[13,20] ᾿Επαινῶ δὲ καὶ αὐτὸς τὸ κάλλος. Καὶ γὰρ ἐν ταῖς
Εὐανδρίαις τοὺς καλλίστους ἐγκρίνουσι καὶ τούτους
πρωτοφορεῖν ἐπιτρέπουσιν. ᾿Εν ῎Ηλιδι δὲ καὶ κρίσις γίνεται
κάλλους, καὶ τῷ πρώτῳ τὰ τῆς θεοῦ φέρειν τεύχη δίδοται, τῷ
δὲ δευτέρῳ τὸν βοῦν ἄγειν, ὁ δὲ τρίτος τὰς θυηλὰς
ἐπιτίθησιν. ῾Ηρακλείδης δ' ὁ Λέμβος ἱστορεῖ ὅτι κατὰ τὴν
Σπάρτην θαυμάζεται μᾶλλον <- - - ἀνὴρ> ὁ κάλλιστος καὶ
γύνη ἡ καλλίστη, καλλίστας γεννώσης τῆς Σπάρτης τὰς
γυναῖκας. Διὸ καὶ φασὶν ᾿Αρχιδάμου τοῦ βασιλέως, γυναικὸς
αὐτῷ καλῆς φαινομένης, ἑτέρας δὲ αἰσχρᾶς καὶ πλουσίας,
ὡς ἀπέκλινεν ἐπὶ τὴν πλουσίαν, ζημιῶσαι τοὺς ἐφόρους
αὐτον, ἐπιλέγοντας ὅτι βασιλίσκους ἀντὶ βασιλέων τᾷ
Σπάρτᾳ γεννᾶν προαιρεῖται. Εὐριπίδης τε ἔφη·
Πρῶτον μὲν εἶδος ἄξιον τυραννίδος - - -
Καὶ οἱ παρ' ῾Ομήρῳ δὲ δημογέροντες θαυμάζοντες τῆς
῾Ελένης τὸ κάλλος φασίν·
Οὐ νέμεσις Τρῶας καὶ ἐυκνήμιδας ᾿Αχαιοὺς
τοιῇδ' ἀμφὶ γυναικὶ πολὺν χρόνον ἄλγεα πάσχειν·
αἰνῶς ἀθανάτῃσι θεῇς εἰς ὦπα ἔοικεν.
᾿Εκπέπληκται οὖν καὶ αὐτὸς ὁ Πρίαμος ἐπὶ τῷ κάλλει {τῆς
γυναικὸς} καίτοι ἐν δεινοῖς ὑπάρχων. Θαυμάζει γοῦν ἐπὶ
κάλλει τὸν ᾿Αγαμέμνονα τοιαῦτα ἐκφωνῶν·
Καλὸν δ' οὕτω ἐγὼν οὔπω ἴδον ὀφθαλμοῖσιν
οὐδ' οὕτω γεραρόν· βασιλῆι δὲ ἀνδρὶ ἔοικεν.
Καθίστων δὲ καὶ πολλοὶ τοὺς καλλίστους βασιλέας, ὡς μέχρι
νῦν οἱ ᾿Αθάνατοι καλούμενοι Αἰθίοπες, ὥς φησι Βίων ἐν
Αἰθιοπικοῖς. ῾Ως ἔοικε γάρ, τὸ κάλλος βασιλείας οἰκεῖόν
ἐστιν. Θεαὶ περὶ κάλλους ἤρισαν πρὸς ἀλλήλας, καὶ διὰ
κάλλος οἱ θεοὶ ἀνηρείψαντο Διὶ οἰνοχόον τὸν Γανυμήδη·
Κάλλεος εἵνεκα οἷο, ἵν' ἀθανάτοισι μετείῃ.
Αἱ θεαὶ δὲ τίνας ἀναρπάζουσιν; οὐ τοὺς καλλίστους; Οἷς καὶ
σύνεισιν· ᾿Ηὼς μὲν Κεφάλῳ καὶ Κλείτῳ καὶ Τιθωνῷ,
Δημήτηρ ᾿Ιασίωνι, ᾿Αφροδίτη ᾿Αγχίσῃ καὶ ᾿Αδώνιδι. Διὰ
κάλλος δὲ καὶ ὁ μέγιστος τῶν θεῶν διὰ κεράμων χρυσὸς
ἔρχεται, ταῦρος γίνεται, ἀετὸς πτεροῦται πολλάκις, ὥσπερ
καὶ ἐπ' Αἰγινῃ. Σωκράτης δ' ὁ φιλόσοφος ὁ πάντων
καταφρονῶν τοῦ ᾿Αλκιβιάδου κάλλους οὐχ ἥττων ἐστίν; ὡς
καὶ ὁ σεμνότατος ᾿Αριστοτέλης τοῦ Φασηλίτου μαθητοῦ.
῾Ημεῖς δ' οὐχι καὶ τῶν ἀψύχων τὰ κάλλιστα προκρίνομεν; - - -
ἐπαινοῦντες τῶν Σπαρτιατῶν τὸ ἔθος τὸ γυμνοῦν τὰς
παρθένους τοῖς ξένοις. ᾿Εν Χίῳ δὲ τῇ νήσῳ καὶ βαδίζειν
ἥδιστόν ἐστιν ἐπὶ τὰ γυμνάσια καὶ τοὺς δρόμους καὶ ὁρᾶν
προσπαλαίοντας τοὺς νέους ταῖς κόραις.'
|
|
Traduction française :
[13,20] Mais je peux aussi faire l'éloge de la beauté.
Dans les cortèges masculins, on choisit les garçons les mieux faits
pour porter les objets cultuels.
À Élis, on choisit directement les porteurs dans le cadre d'un
concours de beauté : le vainqueur a l'honneur de se voir confier les
vases sacrés de la déesse ; le deuxième prix conduit le boeuf, tandis
que le troisième s'occupe des prémices sur l'autel.
Héraclide de Lembos raconte qu'à Sparte, plus qu'ailleurs, on peut
admirer l'homme le plus beau et la femme la plus belle. D'ailleurs, les
femmes originaires de Sparte sont réputées pour leur splendeur. Pour
en témoigner, rappelons l'histoire du roi Archidamos qui, un jour qu'on
lui présentait, deux femmes, l'une très belle, l'autre disgracieuse mais
fortunée, fut tenté de prendre pour épouse cette dernière. Alors, les
éphores lui infligèrent pour cela une amende en ajoutant qu'il valait
mieux pour Sparte faire naître de vrais rois plutôt que des princes malingres.
Car comme l'a dit Euripide :
«C'est d'abord la majesté qui est digne du pouvoir.»
Chez Homère, même les vieillards, frappés par la beauté d'Hélène, disent :
«Ce n'est pas sans raison que les Troyens et les Achéens aux belles
jambières ont souffert pour une telle femme : elle ressemble
miraculeusement aux déesses immortelles.»
Priam lui-même fut stupéfié par la grâce de cette femme, malgré
les tourments qu'il eut à subir par elle. De même, il admirait
Agamemnon pour sa beauté, en ces termes :
«Je n'ai jamais de mes yeux vu un homme si beau et si majestueux :
indéniablement, il ressemble à un roi.»
Des peuples ont fait rois des hommes doués de beauté. C'est une
pratique que l'on retrouve encore aujourd'hui chez les Éthiopiens
qu'on nomme Immortels, comme le rapporte Bion dans ses
Éthiopiques. En fait, la beauté est un attribut propre à la royauté.
Pour la beauté, les déesses se sont disputées avec violence. On sait
que les dieux emmenèrent Ganymède dans le ciel, où il servit
d'échanson à Zeus
«Du fait de sa beauté, pour être le compagnons des Immortels.»
Et les déesses, qui ont-elles enlevés ? Les hommes les plus beaux,
bien sûr ! Et elles couchèrent avec eux : Aurore avec Céphalos, Cléitos
avec Tithonos, Déméter avec Jasion, Aphrodite avec Anchise et Adonis.
Sensible à la beauté, le plus grand des dieux n'hésita pas à se
changer en or pour se couler entre les tuiles d'un toit ; il se transforma
aussi en taureau, et souvent en aigle, comme lorsqu'il ravit Égine.
Socrate lui-même, au-dessus pourtant de toutes choses, ne fut-il pas
subjugué par la beauté d'Alcibiade ? Le très vénérable Aristote, fut, lui
aussi, conquis par son disciple de Phasélis.
Quant à nous, devant des objets inanimés, ne sommes-nous pas
irrésistiblement tentés de choisir les plus beaux ?
Nous ne pouvons qu'applaudir à la coutume spartiate qui veut que
l'on dénude les jeunes filles devant les étrangers.
Et sur l'île de Chios, c'est un plaisir sans nom que de se rendre aux
jeux gymniques afin d'assister aux joutes entre les jeunes gens et les
jeunes filles.
|
|