Texte grec :
[13,61] ῎Ιστε δὲ ὅτι καὶ Δημάδης ὁ ῥήτωρ ἐξ αὐλητρίδος ἑταίρας
ἐπαιδοποιήσατο Δήμέαν · ὃν φρυαττόμενόν ποτε ἐπι τοῦ
βήματος ἐπεστόμισεν ῾Υπερείδης εἰπών · «Οὐ σιωπήσῃ,
μεικάριον, μεῖζον τῆς μητρὸς ἔχων τὸ φύσημα;» καὶ Βίων δ'
ὁ Βορυσθενίτης φιλόσοφος ἑταίρας ἦν υἱὸς ᾿Ολυμπίας
Λακαίνης, ὥς φησι Νικίας ὁ Νικαιεὺς ἐν ταῖς τῶν
φιλοσόφων Διαδοχαῖς. Σοφοκλῆς δ' ὁ τραγῳδιοποιὸς ἤδη
γέρων ὢν ἠράσθη Θεωρίδος τῆς ἑταίρας. ᾿Ικετεύων οὖν τὴν
᾿Αφροδίτην φησίν·
Κλῦθί μευ εὐχομένου, Κουροτρόφε · δὸς δὲ γυναῖκα
τήνδε νέων μὲν ἀναίνεσθαι φιλότητα καὶ εὐνήν,
ἣ δ' ἐπιτερπέσθω πολιοκροτάφοισι γέρουσιν,
ὧν ἰσχὺς μὲν ἀπήμβλυνται, θυμὀς δὲ μενοινᾷ.
Ταῦτα μέν ἐστιν ἐκ τῶν εἰς ῞Ομηρον ἀναφερομένων. Τῆς δὲ
Θεωρίδος μνημονεύει λέγων ἔν τινι στασίμῳ οὕτως ·
φίλη γὰρ ἡ Θεωρίς.
᾿Επὶ δὲ δυσμαῖς ὢν τοῦ βίου, ὥς φησιν ῾Ηγήσανδρος,
᾿Αρχίππην ἠγάπησεν τὴν ἑταίραν καὶ τοῦ βίου κληρονόμον
κατέλιπεν. ῞Οτι δὲ γηραιῷ ὄντι τῷ Σοφοκλεῖ συνῆν ἡ
᾿Αρχίππη, ὁ πρότερος αὐτῆς ἐραστὴς Σμικρίνης ἐρωτώμενος
ὑπό τινος τί πράττει ᾿Αρχίππη χαριέντως ἔφη · «Ὥσπερ αἱ
γλαῦκες ἐπὶ τάφον κάθηται.»
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Traduction française :
[13,61] Vous savez aussi que l'orateur Démade eut un fils,
Déméas, né d'une liaison avec une prostituée et joueuse
de flûte. Déméas, qui parlait avec une fougue arrogante, se
fit un jour clouer le bec par Hypéride, qui lui dit :
«Silence, jeune homme ! Ton souffle est plus frénétique encore
que celui de ta propre mère.»
Bion, le philosophe de Borysthènès, était aussi le fils
d'une courtisane lacédémonienne, Olympia, si l'on en croit
Nicias de Nicée dans son Catalogue des philosophes.
Devenu vieux, Sophocle lui-même, le poète tragique,
s'éprit de la courtisane Théoris, ce qui explique qu'il ait
ainsi supplié Aphrodite :
«Écoute ma prière, ô nourrice des enfants ! Fais que cette femme
ne trouve jamais à se marier avec des jeunes gens ; non, laisse-la
s'égayer aux côtés de vieillards aux tempes grises, dont les
forces, certes, sont émoussées, mais dont l'esprit reste vif.»
On trouve ces vers dans un recueil attribué à Homère.
Dans une ode chorale, le poète parle ainsi de Théoris :
«Théoris est vraiment charmante.» Au soir de sa vie,
nous rapporte Hégésandros, Sophocle tomba amoureux de
la courtisane Archippé et il fit d'elle son héritière. Le fait
que Sophocle était déjà très vieux quand Archippé vécut
avec lui, est attesté par l'ancien amant de la femme, à qui
on demandait, non sans esprit, ce qu'elle pouvait bien
faire avec le vieux Sophocle :
«Elle se repose sur lui comme une chouette sur un tombeau.»
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