HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XIII

ἐρᾶν



Texte grec :

[13,56] ᾽Αριστοτέλης δ' ὁ Σταγιρίτης οὐκ ἐξ Ἑρπυλλίδος τῆς ἑταίρας ἐπαιδοποίησε Νικόμαχον καὶ συνῆν ταύτῃ μέχρι θανάτου, ὥς φησιν Ἕρμιππος ἐν τῷ περὶ Ἀριστοτέλους πρώτῳ, ἐπιμελείας φάσκων τῆς δεούσης τετυχηκέναι ἐν ταῖς τοῦ φιλοσόφου διαθήκαις. Ὁ δὲ καλὸς ἡμῶν Πλάτων οὐκ ᾽Αρχεάνασσαν τὴν Κολοφωνίαν ἑταίραν ἠγάπα; ὡς καὶ ᾄδειν εἰς αὐτὴν τάδε· ᾽Αρχεάνασσαν ἔχω τὴν ἐκ Κολοφῶνος ἑταίρην, ἧς καὶ ἐπὶ ῥυτίδων πικρὸς ἔπεστιν ἔρως. Ἆ δειλοὶ νεότητος ἀπαντήσαντες ἐκείνης πρωτοπόρου, δι' ὅσης ἤλθετε πυρκαιῆς. Περικλῆς δὲ ὁ Ολύμπιος, ὥς φησι Κλέαρχος ἐν πρώτῳ Ἐρωτικῶν, οὐχ ἕνεκεν ᾽Ασπασίας - οὐ τῆς νεωτέρας ἀλλὰ τῆς Σωκράτει τῷ σοφῷ συγγενομένης - καίπερ τηλικοῦτον ἀξίωμα συνέσεως καὶ πολιτικῆς δυνάμεως κτησάμενος, οὐ συνετάραξε πᾶσαν τὴν Ἑλλάδα; ἦν δ' οὗτος <ὁ> ἀνὴρ πρὸς ἀφροδίσια πάνυ καταφερής· ὅστις καὶ τῇ τοῦ υἱοῦ γυναικὶ συνῆν, ὡς Στησίμρροτος ὁ Θάσιος ἱστορεῖ, κατὰ τοὺς αὐτοὺς αὐτᾡ χρόνους γενόμενος καὶ ἑωρακὼς αὐτόν, ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ περὶ Θεμιστοκλέους καὶ Θουκυδίου καὶ Περικλέους. ᾽Αντισθένης δ' ὁ Σωκρατικὸς ἐρασθέντα φησὶν αὐτὸν ᾽Ασπασίας δὶς τῆς ἡμέρας εἰσιόντα καὶ ἐξιόντα ἀπ' αὐτῆς ἀσπάζεσθαι τὴν ἄνθρωπον, καὶ φευγούσης ποτὲ αὐτῆς γραφὴν ἀσεβείας λέγων ὑπὲρ αὑτῆς πλείονα έδάκρυσεν ἢ ὅτε ὑπὲρ τοῦ βίου καὶ τῆς οὐσίας ἐκινδύνευε. Καὶ Κίμωνος δ' Ἐλπινίκῃ τῇ ἀδελφῇ παρανόμως συνόντος, εἶθ' ὕστερον ἐκδοθείσης Καλλίᾳ, καὶ φυγαδευθέντος μισθὸν ἔλαβε τῆς καθόδου αὐτοῦ ὁ Περικλῆς τὸ τῇ Ἐλπινίκῃ μιχθῆναι. Πυθαίνέτος δ' ἐν τριτῳ περὶ Αἰγίνης Περίανδρόν φησιν ἐξ ᾽Επιδαύρου τὴν Προκλέους θυγατἑρα Μέλισσαν ἰδόντα Πελοποννησιακῶς ἠσθημένην (ἀναμπέχονος γὰρ καὶ μονοχίτων ἦν καὶ ᾠνοχοει τοῖς ἐργαζομένοις) ἐρασθέντα γῆμαι. Πύρρου δὲ τοῦ Ἠπειρωτῶν βασιλέως, ὃς ἦν τρίτος ἀπὸ Πύρρου τοῦ ἐπ' Ἰταλίαν στρατεύσαντος, ἐρωμένη ἦν Τίγρις ἡ Λευκαδία· ἣν ᾽Ολυμπιὰς ἡ τοῦ νεανίσκου μήτηρ φαρμάκοις ἀπέκτεινεν.»

Traduction française :

[13,56] Quant à Aristote de Stagire, n'a-t-il pas eu un fils de la courtisane Herpyllis avec laquelle il vécut jusqu'à la fin de sa vie ? Hermippos, dans son livre consacré au philosophe ajoute qu'il prit même des dispositions testamentaires afin d'assurer l'avenir de cette femme. Et notre beau Platon, n'a-t-il pas été amoureux d'Archéanassa, la courtisane de Colophon, au point de lui composer ces vers ? «Archéanassa, la courtisane de Colophon est mienne. Ses rides cachent encore une passion ardente. Malheureux hommes, vous qui l'avez connue en sa blonde jeunesse, par quelles flammes terribles vous a-t-elle fait passer ! Et Périclès l'Olympien, comme le rappelle Cléarchos dans le premier livre de ses Érotiques, n'est-ce pas à cause d'Aspasie – je ne parle pas de la plus jeune, qui fut liée à Socrate – qu'il mit la Grèce sens dessus dessous, et ce, malgré l'éminence de sa sagesse et de son savoir-faire politique ? C'était, à la vérité, un homme d'une sensualité débordante, à tel point même qu'il fricota avec la femme de son fils, s'il faut en croire Stésimbrotos de Thasos, son contemporain, dans son livre sur Thémistocle, Thucydide et Périclès. Antisthène le Socratique affirme qu'il était tellement épris d'Aspasie qu'il ne pouvait s'empêcher d'entrer et de sortir de sa maison deux fois par jour pour la saluer ... Quand elle fut traînée en justice pour impiété, on raconte que Périclès fut bien plus ébranlé que lorsque sa propre vie et sa propre fortune furent menacées. Cimon, en toute illégalité, avait épousé sa soeur Elpinicé, celle qui épousa plus tard Callias. Exilé, Périclès le fit rentrer dans sa patrie. En signe de reconnaissance, Cimon lui permit de coucher avec Elpinicé. Dans le troisième livre de son Égina, Pythainétos raconte que Périandre, en la voyant vêtue à la mode Péloponnésienne (c'est-à- dire portant qu'une tunique flottante à la place d'un manteau) il fut subjugué par Mélissa, fille de Proclées d'Epidaure, qui était occupée à donner à boire à des ouvriers. Quant à Pyrrhus, le roi d'Epire, le troisième descendant du Pyrrhus qui envahit l'Italie, il eut pour maîtresse Tigris de Leucade, empoisonnée plus tard par Olympias, la mère du jeune homme.





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Dernière mise à jour : 15/09/2005