HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XII

πάτριον



Texte grec :

[12,47] Περὶ δὲ τοῦ καλοῦ ᾽Αλκιριάδου Σάτυρος ἱστορῶν « Λέγεται,» φησίν, « ὅτι ἐν ᾽Ιωνίᾳ μὲν ὢν ᾽Ιώνων ἐφαίνετο τρυφερώτερος, ἐν Θήβαις δὲ σωμασκῶν καὶ γυμναζόμενος τῶν Θηαίων αὐτῶν μᾶλλον Βοιώτιος, ἐν Θετταλίᾳ δὲ ἱπποτροφῶν καὶ ἡνιοχῶν τῶν ᾽Αλευαδῶν ἱππικώτερος, ἐν Σπάρτῃ δὲ καρτερίαν καὶ ἀφέλειαν ἐπιτηδεύων ἐνίκα τοὺς Λάκωνας, ὑπερῆρεν δὲ καὶ τὴν τῶν Θρᾳκῶν ἀκρατοποσίαν. (534c) Τὴν δὲ αὑτοῦ γυναῖκα πειρῶν ὡς ἕτερος ἔπεμψεν αὐτῇ χιλίους δαρεικούς, κάλλιστος δὲ ὢν τὴν μορφὴν κόμην τε ἔτρεφεν ἐπὶ πολὺ τῆς ἡλικίας καὶ ὑποδήματα παρηλλαγμένα ἐφόρει, ἃ ἀπ' αὐτοῦ ᾽Αλκιριάδες καλεῖται. Ὅτε δὲ χορηγοίη πομπεύων ἐν πορφυρίδι εἰσιὼν εἰς τὸ θέατρον, ἐθαυμάζετο οὐ μόνον ὑπὸ τῶν ἀνδρῶν ἀλλὰ καὶ ὑπὸ τῶν γυναικῶν. Διὸ καὶ ᾽Αντισθένης ὁ Σωκρατικὸς ὡς δὴ αὐτὸς αὐτόπτης γεγονὼς τοῦ ᾽Αλκιριάδου ἰσχυρὸν αὐτὸν καὶ ἀνδρώδη καὶ εὐπαίδευτον καὶ τολμηρὸν καὶ ὡραῖον ἐφ' ἡλικίας πάσης γενέσθαι φησίν. Εἰς δὲ (534d) τὰς ἀποδημίας ὁπότε στέλλοίτο, τέσσαρσι τῶν συμμαχίδων πόλεων ὥσπερ θεραπαίναις ἐχρῆτο. Σκηνὴν μὲν γὰρ αὐτῷ Περσικὴν ἔπησσον ᾽Εφέσιοι, τροφὴν δὲ τοῖς ἱπποις αυτοῦ Χῖοι παρεῖχον, ἱερεῖα δὲ παρίστασαν εἰς τὰς θυσίας καὶ κρεανομίας Κυζικηνοί, Λέσβιοι δὲ οἷνον πάρεῖχον καὶ τὰ ἄλλα τὰ πρὸς τὴν καθ' ἡμέραν δίαιταν. Ἀφικόμενος δ᾽ ᾽Αθήνησιν ἐξ ᾽Ολυμπίας δύο πίνακας ἀνέθηκεν, ᾽Αγλαοφῶντος γραφήν· ὧν ὁ μὲν εἷχεν ᾽Ολυμπιάδα καὶ Πυθιάδα στεφανούσας αὐτόν, ἐν δὲ θατέρῳ Νεμέα ἦν καθημένη καὶ ἐπὶ τῶν γονάτων αὐτῆς (534e) Ἀλκιβιάδης, καλλίων φαινόμενος τῶν γυναικείων προσώπων. Καὶ στρατηγῶν δὲ ἔτι καλὸς εἶναι ἤθελεν· ἀσπίδα γοῦν εἶχεν ἐκ χρυσοῦ καὶ ἐλέφαντος πεποιημένην, ἐφ' ἧς ἦν ἐπίσημον ῎Ερως κεραυνὸν ἠγκυλημένος. Ἐπικωμάσας δέ ποτε ὡς ῎Ανυτον ἐραστὴν ὄντα καὶ πλούσιον, συνεπικωμάζοντος αὐτῷ τῶν ἑταίρων ἑνὸς Θρασύλλου (τῶν πενήτων δ' οὗτος ἧν), προπιὼν τῷ Θρασύλλῳ τὰ ἡμίση τῶν ποτηρίων τῶν ἐπὶ τῷ κυλικείῳ προκειμένων (534f) ἐκέλευσε τοὺς ἀκολούθους ἀποφέρειν πρὸς τὸν Θράσυλλον· εἷθ' οὕτω φιλοφρονησάμενος τὸν ῎Ανυτον ἀπηλλάσσετο. Ὁ δὲ ῎Ανυτος πάνυ ἐλευθερίως καὶ ἐρωτικῶς, λεγόντων τινῶν ὡς ἀγνώμονα εἴη πεποιηκὼς ᾽Αλκιβιάδης, « Οὐ μὰ Δί᾽,» ἔφη, « ἀλλ᾽ εὐγνωμονέθτατα· ἔχων γὰρ ἐξουσίαν ἅπαντα λαβεῖν τὰ ἡμίση κατέλιπεν.»

Traduction française :

[12,47] Sur le bel Alcibiade Satyrus raconte: On dit que quand il était en Ionie il était plus voluptueux que les Ioniens; quand il était à Thèbes, il était plus Béotien que le Thébains eux-mêmes dans ses exercices corporels et de gymnastique; quand il était en Thessalie, il s'occupait plus de chevaux et de chars que les Aleuades; quand il était à Sparte il pouvait surpasser les Spartiates en endurance et en simplicité de vie; et il surpassait les Thraces pour boire du vin pur. Pour tester son épouse, il lui envoya mille dariques comme si c'était quelqu'un d'autre qui les envoyait. Il était très beau d'aspect, il se laissa pousser les cheveux pendant une très grande partie de sa vie, et il portait des chaussures d'un modèle époustouflant, qu'on appela des Alcibiades. Quand comme chorège il entrait dans le théâtre avec le cortège, vêtu de pourpre, aussi bien les hommes que les femmes l'admiraient. C'est pourquoi Antisthène, le disciple de Socrate, qui avait vu Alcibiade de ses propres yeux, affirme qu'il était fort, viril, cultivé, audacieux, et beau à chaque période de sa vie. Chaque fois qu'il voyageait à l'étranger il utilisait quatre villes alliées comme si elles étaient ses servantes : les habitants d'Éphèse lui installaient une tente persane, ceux de Chios lui fournissaient le fourrage pour ses chevaux, ceux de Cyzique lui donnaient des animaux pour les sacrifices et la distribution de viande, quant au vin et à tout ce qu'il avait besoin pour ses nécessités quotidiennes c'étaient les habitants de Lesbos qui les lui fournissaient. Revenant d'Olympie, il plaça à Athènes deux tableaux peints par Aglaophon: sur l'un de ceux-ci étaient représentés les jeux olympiques et pythiques plaçant des couronnes sur sa tête, et sur l'autre il y avait Némée assise avec Alcibiade sur les genoux : son visage paraissait plus beau que celui des femmes. Et même lorsqu'il était un général il voulut être élégant; il portait, par exemple, un bouclier en or et en ivoire, sur lequel il y avait l'emblème d'Éros lançant la foudre comme s'il lançait une javeline. Une jour qu'il faisait irruption dans une partie fine chez Anytos, qui était son riche amant, en compagnie d'un de ses bons compagnons, Thrasyllos (qui était pauvre), il porta un toast à Thrasyllos avec la moitié des coupes qui se trouvaient sur le buffet et commanda aux serviteurs de porter le reste chez Thrasyllos; alors, après avoir montré de cette façon son affection pour Anytos, il prit congé. Et quand des gens lui reprochèrent qu'Alcibiade avait agi de façon inconsidérée, Anytos répondit en homme du monde et en amoureux qu'il était, "Pas du tout, par Zeus; il a plutôt agi avec grande considération : il pouvait les prendre toutes et il n'en a pris que la moitié."





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Dernière mise à jour : 24/11/2005