Texte grec :
[12,31] Κολοφώνιοι δ᾽, ὥς φησι Φύλαρχος, τὴν ἀρχὴν ὅντες σκληροὶ ἐν ταῖς
ἀγωγαῖς, ἐπεὶ εἰς τρυφὴν ἐξώκειλαν πρὸς Λυδοὺς φιλίαν καὶ συμμαχίαν
ποιησάμενοι, προῄεσαν διησκημένοι τὰς κόμας χρυσῷ κόσμῳ, ὡς καὶ
Ξενοφάνης φησίν·
Ἀβροσύνας δὲ μαθόντες ἀνωφελέας παρὰ Λυδῶν
ὄφρα τυραννίης ἦσαν ἄνευ στυγερῆς,
(526b) ᾔεσαν εἰς ἀγορὴν παναλουργέα φάρε' ἔχοντες,
οὐ μείους ὥσπερ χίλιοι, εἰς ἐπίπαν,
αὐχαλέοι, χαίτησιν ἀγαλλόμεν' εὐπρεπέεσσιν
ἀσκητοῖσ' ὀδμὴν χρίμασι δευόμενοι.
Οὕτω δ' ἐξελύθησαν διὰ τὴν ἄκαιρον μέθην ὥστε τινὲς αὐτῶν οὔτε
ἀνατέλλοντα τὸν ἥλιον οὔτε δυόμενον ἑωράκασιν. Νόμον τε ἔθεντο, ὃς ἔτι
καὶ ἐφ' ἡμῶν ἦν, τὰς αὐλητρίδας καὶ τὰς ψαλτρίας καὶ πάντα τὰ τοιαῦτα
(526c) τῶν ἀκροαμάτων τὰ μισθώματα λαμβ άνειν ἀπὸ πρωὶ μέχρι μέσου
ἡμέρας καὶ μέχρι λύχνων ἁφῶν· ἀπὸ δὲ τούτου τὴν λοιπὴν νύκτα ἦσαν πρὸς
τῷ μεθύειν. Θεόπομπος δ' ἐν πεντεκαιδεκάτῃ ῾Ιστοριῶν χιλίους φησὶν
ἄνδρας αὐτῶν ἁλουργεῖς φοροῦντας στολὰς ἀστυπολεῖν· ὃ δὴ καὶ
βασιλεῦσιν σπάνιον τότ' ἦν καὶ περισπούδαστον, ἰσοστάσιος γὰρ ἦν ἡ
πορφύρα πρὸς ἄργυρον ἐξεταζομένη. Τοιγαροῦν διὰ τὴν τοιαύτην ἀγωγὴν
ἐν τυραννίδι καὶ στάσεσι γενόμενοι αὐτῇ πατρίδι διεφθάρησαν. Ταὐτὰ
εἴρηκεν περὶ αὐτῶν καὶ Διογένης ὁ Βαρυλώνιος ἐν τῷ πρώτῳ τῶν Νόμων.
Κοινῶς δὲ περὶ πάντων ᾽Ιώνων τρυφῆς ᾽Αντιφάνης ἐν Δωδώνῃ τάδε λέγει·
πόθεν οἰκήτωρ, ἤ τις ᾽Ιώνων
τρυφεραμπεχόνων ἁβρὸς ἡδυπαθὴς
ὄχλος ὥρμηται;
Θεόφραστος δ' ἐν τῷ περὶ ῾Ηδονῆς καὶ δὴ καὶ τοὺς ῞Ιωνάς φησι διὰ τὴν
ὑπερβολὴν τῆς τρυφῆς... ἔτι καὶ νῦν ἡ χρυσῆ παροιμία διαμεμένηκε.
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Traduction française :
[12,31] Heracleides du Pont, dans son livre sur le Plaisir, déclare que les habitants de
Samos, après avoir vécu dans un luxe excessif, perdirent leur ville, comme les
Sybarites, en raison de leur avarice les uns envers les autres. Les habitants de
Colophon, selon Phylarque, avaient au début une discipline rigide, mais après qu'ils
se sont laissé aller au luxe en se liant d'amitié et en s'alliant avec les Lydiens ils se
sont promenés avec leurs longues boucles ornées de bibelots en or, comme
Xénophane le dit aussi :
En apprenant des raffinements inutiles chez les Lydiens tandis qu'ils étaient encore exempts de la
tyrannie abominable, ils se rendaient à l'assemblée habillés de longues robes de pourpre - ils étaient
au moins mille - la mine fière, se complaisant dans leurs belles boucles, trempés d'onguents
astucieusement préparés. son bouclier.
Et ils devinrent si dissolus dans leur débauche qui n'est pas
de saison que certains d'entre eux ne voyaient jamais le soleil se lever ou se
coucher; ainsi ils firent une loi, qui était toujours en vigueur de nos jours, que les
joueuses de flûte, les joueuses d'harpe et tous les amuseurs devaient recevoir leur
salaire du petit matin jusqu'à midi, et de là jusqu'à la lumière artificielle; et à partir de
ce moment ils se plongeaient dans la boisson pour le reste de la nuit.
Théopompe indique dans le quinzième livre de ses Histoires que des milliers d'entre
eux se pressaient dans la ville portant des robes longues pourpres; c'était, chacun le
sait, était à cette époque, une couleur rare même pour des princes, et elle était fort
recherchée. Le pourpre était estimé à l'équivalent à son poids en argent. C'est
pourquoi, à cause de ce genre de vie ils s'impliquèrent dans des querelles de
tyrannie et de partis, et furent détruits avec leur patrie. Diogène de Babylone dans le
premier livre de ses Lois raconte la même chose sur eux. Et Antiphane dit ceci sur le
luxe de tous les Ioniens en général dans son Dodona:
D'où viennent-ils et où demeurent-ils? Est-ce une foule d'Ioniens revêtus magnifiquement, délicats et
portés au plaisir, qui arrive ici?
Théophraste, aussi, dans son livre sur le Plaisir, dit que les Ioniens ainsi que d'autres
peuples, à cause de leur excès de luxe. . . encore maintenant le proverbe d'or a survécu.
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