Texte grec :
[12,13] (517b) ῾Ηρακλείδης δ' ὁ Κυμαῖος ὁ τὰ Περσικὰ συγγράψας ἐν τοῖς
ἐπιγραφομένοις, Παρασκευαστικοῖς εἰπὼν ὡς ὁ ἐν τῇ λιβανοφόρῳ χώρᾳ
βασιλεὺς αὐτόνομός τε ἐστι καὶ οὐδενὸς ὑπήκοος, γράφει καὶ ταῦτα· « Οὗτος
δ' ὑπερβάλλει τῇ τρυφῇ και ῥᾳθυμίᾳ. Διατρίβει τε γὰρ αἰεὶ ἐν τοῖς βασιλείοις
ἐν τρυφῇ καὶ δαπάνῃ τὸν βίον διάγων καὶ πράττει οὐδὲ ἓν πρᾶγμα αὐτὸς
οὐδὲ πολλοῖς πλησιάζει, (517c) ἀλλὰ δικαστὰς ἀποδεικνύει· καὶ ἐάν τις
αὐτοὺς ἡγῆται μὴ δικαίως δεδικακέναι, ἔστι θυρὶς ἐν τῷ ὑψηλοτάτῳ τῶν
βασιλείων καὶ αὕτη ἁλύσει δέδεται. Ὁ οὗν ἡγούμενος ἀδίκως δεδικάσθαι
ἐπιλαμβάνεται τῆς ἁλύσεως καὶ ἕλκει τὴν θυρίδα, καὶ ὁ βασιλεὺς ἐπειδὰν
αἴσθηται εἰσκαλεῖ καὶ αὐτὸς δικάζει. Καὶ ἐὰν φαίνωνται οἱ δικασταὶ ἀδίκως
δικάσαντες, ἀποθνήσκουσιν ἐὰν δὲ δικαίως, ὁ κινήσας τὴν θυρίδα
ἀπόλλυται. Τὰ δ' ἀναλώματα λέγεται τῆς ἡμέρας εἰς τὸν βασιλέα καὶ τὰς
περὶ αὐτὸν γυναῖκας καὶ φίλους γίνεσθαι τάλαντα πεντεκαίδεκα
Βαρυλῴνια.»
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Traduction française :
[12,13] Héracléidès de Cumes, l'auteur d'une Histoire de la Perse, raconte
dans la section de l'ouvrage intitulée Équipement, que le roi de la contrée
productrice d'encens gouverne en toute indépendance, et n'est sous le
joug d'aucun potentat. Voici ce qu'il ajoute :
« Ce prince surpasse tous les autres par son oisiveté sans égal. En fait, il ne sort jamais
de son palais, passant le plus clair de son temps à dépenser sans compter ; il ne
s'occupe de rien, ne se risque jamais à se montrer en public, et délègue t ous ses
pouvoirs à des juges. Si un homme estime que ces juges ont émis un verdict injuste,
voici comment il se pourvoit : il y a une fenêtre dans la partie la plus élevée du palais, et
à celle-ci est attachée une chaîne. Celui qui prétend avoir été injustement condamné
s'empare de la chaîne et tire dessus ; dès le roi s'est aperçu de la chose, il fait venir le
plaignant et examine lui-même l'affaire en question. S'il s'avère que les juges ont
commis une bourde, ils sont sur-le-champ exécutés. Mais si leur sentence est justifiée,
alors, celui qui a secoué la fenêtre est mis à mort. Quant aux dépenses quotidiennes du
roi, de ses épouses et de ses proches, elles atteignent la somme de quinze talents
babyloniens. »
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