Texte grec :
[12,6] (512e) Διόπερ καὶ Μεγακλείδης ἐπιτιμᾷ τοῖς μεθ᾽ ῞Ομηρον καὶ ῾Ησίοδον
ποιηταῖς ὅσοι περὶ ῾Ηρακλέους εἰρήκασιν ὡς στρατοπέδων ἡγεῖτο καὶ
πόλεις ἥρει· « Ὃς μεθ' ἡδονῆς πλείστης τὸν μετ᾽ ἀνθρώπων βίον διετέλεσε,
πλείστας μὲν γυναῖκας γήμας, ἐκ πλείστων δὲ λάθρᾳ παρθένων
παιδοποιησάμενος.» Εἴποι γὰρ ἄν τις πρὸς τοὺς οὐ ταῦτα παραδεχομένους· «
Πόθεν, ὦ οὗτοι, τὴν περὶ τὰς (512f) ἐδωδὰς αὐτῷ σπουδὴν ἀνατίθετε, ἢ πόθεν
παρῆλθεν εἰς τοὺς ἀνθρώπους τὸ τῆς λοιβαίας κύλικος μηδὲν ὑπολείπεσθαι,
εἰ μὴ τὰ περὶ τὰς ἡδονὰς ἐδοκίμαζεν, ἢ διὰ τί τὰ θερμὰ λουτρὰ τὰ φαινόμενα
ἐκ τῆς γῆς πάντες ῾Ηρακλέους φασὶν εἶναι ἱερά, ἢ διὰ τί τὰς μαλακὰς
στρωμνὰς ῾Ηρακλέους κοίτας εἰώθασι καλεῖν, εἰ κατεφρόνει τῶν ἡδέως
ζώντων;» Τοῦτον οὖν, φησίν, οἱ νεώτεροι ποιηταὶ κατασκευάζουσιν ἐν
λῃστοῦ σχήματι μόνον περιπορευόμενον, ξύλον ἔχοντα καὶ λεοντῆν καὶ
τόξα· καὶ ταῦτα πλάσαι (513) πρῶτον Στησίχορον τὸν ῾Ιμεραῖον. Καὶ Ξάνθος
δ᾽ ὁ μελοποιός, πρεσβύτερος ὢν Στησιχόρου, ὡς καὶ αὐτὸς ὁ Στησίχορος
μαρτυρεῖ, ὥς φησιν ὁ Μεγακλείδης, οὐ ταύτην αὐτῷ περιτίθησι τὴν στολήν,
ἀλλὰ τὴν ῾Ομηρικήν. Πολλὰ δὲ τῶν Ξάνθου παραπεποίηκεν ὁ Στησίχορος,
ὥσπερ καὶ τὴν ᾽Ορέστειαν καλουμένην. ᾽Αντισθένης δὲ τὴν ἡδονὴν ἀγαθὸν
εἶναι φάσκων προσέθηκεν τὴν ἀμεταμέλητον.
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Traduction française :
[12,6] C'est la raison pour laquelle Mégacléidès blâme tous ces poètes qui
succédèrent à Homère et à Hésiode, ces poètes qui nous racontent
qu'Héraclès était un chef militaire et un preneur de villes.
« Celui-ci a passé sa vie terrestre en faisant le plus grand cas de la volupté, épousant
une cohorte de femmes et engrossant en catimini tant de vierges. »
S'il est parmi vous des avis qui contredisent ces traditions, je rétorquerai ceci :
« Comment se fait-il, chers amis, que vous lui attribuez une tel appétit, un tel goût pour
la bonne chère ? Et d'où provient l'habitude qu'ont les hommes de ne jamais laisser une
goutte de vin au fond de la coupe ? La raison en est assurément qu'Héraclès aimait les
plaisirs sensuels. Comment se fait-il encore que les hommes s'accordent sur le fait que
les bains chauds, issus des entrailles de la terre, sont consacrés à Héraclès, et que les
lits tendres et moelleux sont appelés « lits d'Héraclès » ? Ce n'est sûrement pas parce
qu'il dédaignait les gens voluptueux. ? »
C'est ce héros, dit Mégacléidès, que les poètes les plus récents
imaginent sous l'aspect d'un vulgaire bandit de grands chemins, portant
massue et arc et affublé d'une peau de lion. Le premier à avoir esquissé
ce portrait fut Stésichore d'Himère. Et Pourtant, le poète lyrique Xanthos,
plus ancien que Stésichore, comme ce dernier en témoigne, sur la foi de
Mégacléidès, n'habille point notre héros de cette manière ; non, il le voit
bien plutôt sous l'apparence décrite jadis par Homère. Nombre de
poésies de Xanthos ont été imitées par Stésichore, telle cette Orestéia
qu'on lui attribue.
Antisthène, lui aussi, a dit que le plaisir est un bien, en ajoutant qu'il ne
fallait pas s'en culpabiliser.
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