HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XII

μηλοφόρων



Texte grec :

[12,2] ῾Η γὰρ ἀπόλαυσις δήπου μετ' ἐπιθυμίας πρῶτον, ἔπειτα, μεθ' ἡδονῆς. Καίτοι Σοφοκλῆς, γ' ὁ ποιητής, τῶν ἀπολαυστικῶν εἷς ὢν, ἵνα μὴ κατηγορῇ τοῦ γήρως, εἰς σωφροσύνην ἔθετο τὴν ἀσθένειαν αὐτοῦ τὴν περὶ τὰς τῶν ἀφροδισίων ἀπολαύσεις, φήσας ἀσμένως ἀπηλλάχθαι αὐτῶν ὥσπερ (510c) τινὸς ἀγρίου δεσπότου. Ἐγὼ δέ φημι καὶ τὴν τοῦ Πάριδος κρίσιν ὑπὸ τῶν παλαιοτέρων πεποιῆσθαι ἡδονῆς πρὸς ἀρετὴν οὖσαν σύγκρισιν· προκριθείσης γοῦν τῆς ᾽Αφροδίτης, αὕτη δ' ἐστὶν ἡ ἡδονή, πάντα συνεταράχθη. Καί μοι δοκεῖ καὶ ὁ καλὸς ἡμῶν Ξενοφῶν τὸν περὶ τὸν Ἡρακλέα καὶ τὴν ᾽Αρετὴν μῦθον ἐντεῦθεν πεπλακέναι. Κατὰ γὰρ τὸν ᾽Εμπεδοκλέα· Οὐδέ τις ἦν κείνοισιν ῎Αρης θεὸς οὐδὲ Κυδοιμὸς (510d) οὐδὲ Ζεὺς βασιλεὺς οὐδὲ Κρόνος οὐδὲ Ποσειδῶν, ἀλλὰ Κύπρις βασίλεια. Τὴν οἵ γ' εὐσεβέεσσιν ἀγάλμασιν ἱλάσκοντο γραπτοῖς τε ζῴοισι μύροισί τε δαιδαλεόδμοις σμύρνης τ' ἀκρήτου θυσίαις λιβάνου τε θυώδους, ξανθῶν τε σπονδὰς μελίτων ῥίπτοντες ἐς οὖδας. Καὶ Μένανδρος δ' ἐν Κιθαριστῇ περί τινος μουσικευομένου λέγων φησί· (511) Φιλόμουσον εἶν' αὐτὸν πάνυ ἀκούσματ' εἰς τρυφήν τε παιδεύεσθ' ἀεί.

Traduction française :

[12,2] Le plaisir est en effet à mettre en rapport avec le désir, puis avec son assouvissement. Le poète Sophocle, un adepte du luxe s'il en est, se défendant contre l'idée qu'il vieillissait, attribuait à la sagesse ses échecs répétés dans le domaine sexuel, et déclarait qu'il était heureux d'être enfin délivré d'un maître aussi virulent. Quant à moi, j'affirme que le jugement de Paris, comme le confirment d'ailleurs les poètes anciens, symbolise à lui seul le procès du plaisir contre la vertu. Comme c'est Aphrodite qui fut choisie - n'incarne-t-elle point la volupté - la conséquence inévitable fut un désordre sans nom. Pour ce qui concerne l'histoire d'Héraclès et de la Vertu, Xénophon l'a inventée pour le même motif. Selon Empédocle : « Chez eux, point de dieu de la Guerre, ni de la fureur de la bataille, point de Zeus, point de Kronos, point de Poséidon : leur unique souveraine est Aphrodite. Le peuple se la concilie au moyen de pieuses offrandes : animaux peints, onguents artificiels, dons de myrrhe et d'encens parfumé, dont on verse sur le sol les libations de leur miel blond. » Ménandre, dans son Joueur de cithare, dit en parlant d'un homme qui jouait d'un instrument de musique : « Il est amoureux de son art et joue toujours de voluptueuses mélopées. »





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Dernière mise à jour : 24/11/2005