Texte grec :
[12,65] Εἰπὼν δὲ τούτοις ἑξῆς τὰ περὶ τῆς θεραπείας τῆς τοῦ
Περσῶν βασιλέως, οἵους καὶ ὅσους ἔχει θεραπευτῆρας,
καὶ περὶ τῆς τῶν ἀφροδισίων αὐτοῦ χρήσεως καὶ τῆς
περὶ τὸν χρῶτα αὐτοῦ ὀδμῆς καὶ τῆς εὐμορφίας καὶ τῆς
ὁμιλίας καὶ περὶ τῶν θεωρημάτων καὶ τῶν
ἀκροαμάτων, εὐδαιμονέστατον ἕφη κρῖναι τῶν νῦν τὸν
τῶν Περσῶν βασιλέα. « Πλεῖσται γάρ είσιν αὐτῷ καὶ
τελειόταται παρεσκευασμέναι ἡδοναί. Δεύτερον δέ,»
φησί, « τὸν ἡμέτερον τύραννον θείῃ τις ἂν καίπερ πολὺ
λειπόμενον· (546) ἐκεινῳ μὲν γὰρ ἥ τε ᾽Ασία ὅλη
χορηγεῖ... τὸ δὲ Διονυσίου χορηγεῖον παντελῶς ἂν
εὐτελές τι φανείη πρὸς ἐκεῖνο συγκρινόμενον. Ὅτι μὲν
οὖν περιμάχητός ἐστιν ὁ τοιοῦτος βίος φανερὸν ἐκ τῶν
συμβεβηκότων. Σύρους μὲν γὰρ Μῆδοι μετὰ τῶν
μεγίστων κινδύνων ἀφείλαντο την βασιλείαν οὐκ
ἄλλου τινὸς ἕνεκα ἥ τοῦ κυριεῦσαι τῆς Σύρων ἐξουσίας,
Μήδους δὲ Πέρσαι διὰ τὴν αὐτὴν αἰτίαν· αὕτη δ' ἐστὶν ἡ
τῶν σωματικῶν ἡδονῶν ἀπόλαυσις. Οἱ δἐ νομοθέται
ὁμαλίζειν βουληθέντες τὸ τῶν (546b) ἀνθρώπων γένος
καὶ μηδένα τῶν πολιτῶν τρυφᾶν, ἀνακῦψαι πεποιήκασι
τὸ τῶν ἀρετῶν εἷδος καὶ ἔγραψαν νόμους περὶ
συναλλαγμάτων καὶ τῶν ἄλλων ὅσα ἐδόκει πρὸς τὴν
πολιτικὴν κοινωνίαν ἀναγκαῖα εἷναι καὶ δὴ καὶ περὶ
ἐσθῆτος καὶ τῆς λοιπῆς διαίτης, ὅπως ᾗ ὁμαλής,
πολεμούντων οὗν τῶν νομοθετῶν τῷ τῆς πλεονεξίας
γένει πρῶτον μὲν ὁ περὶ τὴν δικαιοσύνην ἔπαινος
ηὐξήθη, καί πού τις καὶ ποιητὴς ἐφθέγξατο·
Δικαιοσύνας τὸ χρύσεον πρόσωπον,
καὶ πάλιν ·
τὸ χρύσεον ὄμμα τὸ τᾶς Δίκας.
Ἀπεθεώθη δὲ καὶ αὐτὸ τὸ τῆς Δίκης ὄνομα ὥστε (546c)
παρ' ἐνίοις καὶ βωμοὺς καὶ θυσίας γίνεσθαι Δίκῃ. Μετὰ
ταύτην δὲ καὶ Σωφροσύνην καὶ ᾽Εγκράτειαν
ἐπεισεκόμισανι καὶ πλεονεξίαν ἐκάλεσαν τὴν ἐν
ἀπολαύσεσιν ὑπεροχήν· ὥστε τὸν πειθαρχοῦντα τοῖς
νόμοις καὶ τῇ τῶν πολλῶν φήμῃ μετριάζειν περὶ τὰς
σωματικὰς ἡδονάς,»
|
|
Traduction française :
[12,65] Après ces remarques il décrit le confort apprécié par le roi de Perse, la variété et
le nombre de fournisseurs qu'il a eu, son assouvissement dans des plaisirs sexuels,
l'odeur parfumée de son corps, son élégance et sa façon de converser, les
spectacles et les divertissements par des artistes, et il déclarait qu'il avait décidé que
le roi de Perse était l'homme le plus heureux de son temps.
Il a des plaisirs garantis pour lui en grand nombre et sous toutes les formes. En second lieu (continue-
t-il) on pourrait placer notre propre tyrannie, mais loin derrière. Dans le cas du roi, tous les
approvisionnements de l'Asie (son plaisir), aussi bien que.... tandis que le service rendu à Denys doit
apparaître comme quelque chose de vraiment insignifiant en comparaison avec l'autre. Que, donc,
une telle vie soit ardemment désirée est clair par ce qui suit. Les Mèdes coururent les plus grands
dangers pour priver les Assyriens de leur empire, pour aucune autre raison que de devenir maîtres de
la richesse des Assyriens, et les Perses ont fait la même chose aux Mèdes pour le même motif: et le
motif ici est la joie des plaisirs physiques. Mais les législateurs, dans leur désir de ramener la race
humaine à un même niveau et d'interdire le luxe à chaque citoyen, ont créé une classification des
choses appelée les vertus et ainsi ils ont écrit des statuts traitant des contrats et tous autres sujets
qu'ils jugeaient essentiels pour promouvoir la communauté sociale, et en particulier au sujet de
l'habillement et de la façon de la vie en général, pour qu'elle soit de la même nature pour tous.
Puisque donc les législateurs continuaient leur combat contre toutes les formes d'avidité, l'éloge de la
justice a commencé à s'étendre, et un poète, je crois, a inventé l'expression, 'le visage d'or de la
justice.' et encore: 'l'oeil d'or de la justice.' Et le nom même de la justice en est arrivé à être déifié, de
sorte que chez quelques peuples se sont élevés des autels et des sacrifices à la Justice. Avec elle ils
ont apporté en plus la Sobriété et le Sang-froid, et ont donné le nom d'avidité aux avantages
supérieurs du plaisir; ainsi il en est arrivé que l'homme qui obéissait aux lois et à la voix du troupeau
commun devint modéré dans ses plaisirs du corps.
|
|