HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XII

ἀποπλέων



Texte grec :

[12,64] ᾽Αριστόξενος δ' ὁ μουσικὸς ἐν τῷ ᾽Αρχύτα Βίῳ ἀφικέσθαι φησὶ παρὰ Διονυσίου τοῦ νεωτέρου πρεσβευτὰς πρὸς τὴν Ταραντίνων πόλιν, ἐν οἷς εἷναι καὶ Πολύαρχον τὸν ἡδυπαθῆ ἐπικαλούμενον, ἄνδρα περὶ τὰς σωματικὰς ἡδονὰς ἐσπουδακότα (545b) καὶ οὐ μόνον τῷ ἔργῳ ἀλλὰ καὶ τῷ λόγῳ. Ὄντα δὲ γνώριμον τῷ ᾽Αρχύτᾳ καὶ φιλοσοφίας οὐ παντελῶς ἀλλότριον ἀπαντᾶν εἰς τὰ τεμένη καὶ συμπεριπατεῖν τοῖς περὶ τὸν ᾽Αρχύταν ἀκροώμενον τῶν λόγων, ἐμπεσούσης δέ ποτε ἀπορίας καὶ σκέψεως περί τε τῶν ἐπιθυμιῶν καὶ τὸ σύνολον περὶ τῶν σωματικῶν ἡδονῶν ἔφη ὁ Πολύαρχος· « Ἐμοὶ μὲν, ὦ ἄνδρες, πολλάκις ἤδη πέφηνεν ἐπισκοποῦντι κομιδῇ ἄτοπον τὸ τῶν ἀρετῶν τούτων κατασκεύασμα καὶ πολὺ τῆς φύσεως ἀφεστηκὸς εἷναι. Ἡ γὰρ φύσις ὅταν φθέγγηται τὴν ἑαυτῆς φωνήν, ἀκολουθεῖν κελεύει ταῖς ἡδοναῖς καὶ τοῦτό φησιν (545c) εἶναι νοῦν ἔχοντος· τὸ δὲ ἀντιτείνειν καὶ καταδουλοῦσθαι τὰς ἐπιθυμίας οὔτ' ἔμφρονος οὔτε εὐτυχοῦς οὔτε ξυνιέντος εἶναι τίς ποτε ἐστὶν ἡ τῆς ἀνθρωπίνης φύσεως σύστασις· τεκμήριον δ' ἰσχυρὸν εἷναι τὸ πάντας ἀνθρώπους, ὅταν ἐξουσίας ἐπιλάβωνται μέγεθος ἀξιόχρεων ἐχούσης, ἐπὶ τὰς σωματικὰς ἡδονὰς καταφέρεσθαι καὶ τοῦτο νομίζειν τέλος εἷναι τῆς ἐξουσίας, τὰ δὲ ἄλλα πάντα σχεδὸν ἁπλῶς εἰπεῖν ἐν παρέργου τίθεσθαι χώρᾳ. Προφέρειν δ' ἔξεστι νῦν μὲν τοὺς Περσῶν βασιλεῖς (545d) καὶ εἴ τίς που τυραννίδος ἀξιολόγου κύριος ὢν τυγχάνει πρότερον δὲ τούς τε Λυδῶν καὶ τοὺς Μήδων καὶ ἔτι ἀνώτερον καὶ τοὺς Σύρων· οἷς οὐδὲν γένος ἡδονῆς ἀζήτητον γενέσθαι, ἀλλὰ καὶ δῶρα παρὰ τοῖς Πέρσαις προκεῖσθαι λέγεται τοῖς δυναμένοις ἐξευρίσκειν καινὴν ἡδονήν· καὶ μάλα ὀρθῶς. Ταχὺ γὰρ ἡ ἀνθρωπίνη φύσις ἐμπίπλαται τῶν χρονιζουσῶν ἡδονῶν, κἂν ὦσιν σφόδρα διηκριβωμέναι· ὥστε ἐπεὶ μεγάλην ἔχει δύναμιν ἡ καινότης πρὸς τὸ μείζω φανῆναι τὴν ἡδονήν, οὐκ (545e) ὀλιγωρητέον, ἀλλὰ πολλὴν ἐπιμέλειαν αὐτῆς ποιητέον, διὰ ταύτην δὲ τὴν αἰτίαν πολλὰ μὲν ἐξευρεθῆναι βρωμάτων εἴδη, πολλὰ δὲ πεμμάτων, πολλὰ δὲ θυμιαμάτων καὶ μύρων, πολλὰ δὲ ἱματίων καὶ στρωμάτων καὶ ποτηρίων καὶ τῶν ἄλλων σκευῶν· πάντα γὰρ δὴ ταῦτα συμβάλλεσθαί τινας ἡδονάς, ὅταν ᾖ ἡ ὑποκειμένη ὕλη τῶν θαυμαζομένων ὑπὸ τῆς ἀνθρωπίνης φύσεως· ὃ δὴ πεπονθέναι δοκεῖ ὅ τε χρυσὸς καὶ ἄργυρος καὶ τὰ πολλὰ τῶν εὐοφθάλμων τε καὶ σπανίων, ὅσα καὶ (545f) κατὰ τὰς ἀπεργαζομένας τέχνας διηκριρωμένα φαίνεται,»

Traduction française :

[12,64] Aristoxène, celui qui a écrit sur la musique, dit dans sa Vie d'Archytas qui parmi les députés envoyés par Denys le Jeune à la ville de Tarente il y avait Polyarque, surnommé le Luxurieux, un homme entièrement consacré aux plaisirs physiques, et ceci non simplement en pratique, mais aussi en théorie. Il était disciple d'Archytas et pas totalement étranger aux enseignements de la philosophie: il fréquentait les enceintes des temples et marchait avec les autres disciples d'Archytas, écoutant la discussion. À une occasion, il y eut question et discussion au sujet des appétits et en général des plaisirs du corps, et Polyarque dit: Pour moi, du moins, messieurs, qui ai déjà souvent examiné la chose il apparaît clairement que le système de classification des vertus est tout à fait absurde, et est fort éloigné de la nature. Quand la nature parle de sa propre voix, elle nous demande de suivre nos plaisirs, et déclare que c'est la bonne route pour un homme de bon sens; mais leur résister, pour subjuguer ses appétits, est la marque de quelqu'un qui n'est ni prudent ni heureux et qui ne comprend pas le caractère composite de la nature humaine. Une grande preuve de ceci est est le fait que tous les hommes, quand ils obtiennent un pouvoir suffisant, se laissent aller dans la direction de leurs plaisirs corporels, et considèrent ce chemin comme la fin et le but de leur pouvoir, alors qu'ils considèrent pratiquement tous autres sujets, pour parler simplement, comme occupant une place subalterne. Aujourd'hui on peut citer le cas des rois de Perse et de tous ceux qui se trouvent à la tête d'une monarchie considérable; dans les temps anciens, il y avait les monarques de Lydie, de Médie, et toujours plus haut, d'Assyrie; il n'y a pas une sorte de plaisir qu'ils n'aient goûté; au contraire, on prétend que des récompenses furent offertes chez les Perses à tous ceux qui inventeraient un nouveau plaisir; et c'est avec raison. La nature de l'homme est telle qu'il est bientôt rassasié par des plaisirs prolongés, même s'ils ont été minutieusement perfectionnés; par conséquent, puisque la nouveauté a une grand pouvoir de faire paraître le plaisir plus grand, on ne doit pas l'ignorer, mais on doit lui prêter une grande attention. Pour cette raison on inventa beaucoup de sortes de nourriture, beaucoup de sortes de gâteaux, beaucoup de sortes d'encens et de parfum, beaucoup de sortes de vêtements et de couvertures, des coupes, aussi, et d'autres ustensiles: toutes ces choses, en fait, contribuent au plaisir, quand la matière première fait partie de ces choses qui sont admirées par la nature humaine; c'est certainement ce qui se produit dans le cas de l'or et de l'argent et de la plupart des choses qui sont un plaisir pour l'oeil et qui sont rares - tout, en fait, qui paraît parfaitement fait selon les règles de ces arts amenés à la perfection.





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Dernière mise à jour : 24/11/2005