Texte grec :
[9,389] (389a) Φρύνιχος Τραγῳδοῖς·
Τὸν Κλεόμβροτόν τε τοῦ
Πέρδικος υἱόν.
Τὸ δὲ ζῷον ἐπὶ λαγνείας συμβολικῶς παρείληπται. Νικοφῶν ἐν Χειρογάστορσι·
Τοὺς ἑψητοὺς καὶ τοὺς πέρδικας ἐκείνους.
Ἐπίχαρμος δ´ ἐν Κωμασταῖς βραχέως·
Σηπίας τ´ ἆγον νεούσας πέρδικάς τε πετομένους.
Φησὶ δ´ Ἀριστοτέλης περὶ τοῦ ζῴου τάδε·
« Ὁ πέρδιξ ἐστὶ μὲν χερσαῖος, σχιδανόπους, ζῇ δὲ ἔτη πεντεκαίδεκα, ἡ δὲ θήλεια
καὶ πλείονα. (389b) Πολυχρονιώτερα γὰρ ἐν τοῖς ὄρνισι τῶν ἀρρένων τὰ θήλεα.
Ἐπῳάζει δὲ καὶ ἐκτρέφει καθάπερ ἡ ἀλεκτορίς. Ὅταν δὲ γνῷ ὅτι θηρεύεται, προελθὼν
τῆς νεοττιᾶς κυλινδεῖται παρὰ τὰ σκέλη τοῦ θηρεύοντος, ἐλπίδα ἐμποιῶν τοῦ
συλληφθήσεσθαι, ἐξαπατᾷ τε ἕως ἂν ἀποπτῶσιν οἱ νεοττοί· εἶτα καὶ αὐτὸς
ἐξίπταται.
42. Ἐστὶ δὲ τὸ ζῷον κακόηθες καὶ πανοῦργον, ἔτι δὲ ἀφροδισιαστικόν. Διὸ καὶ τὰ
ᾠὰ τῆς θηλείας συντρίβει, ἵνα ἀπολαύῃ τῶν ἀφροδισίων. Ὅθεν ἡ θήλεια γιγνώσκουσα
ἀποδιδράσκουσα τίκτει. »
Τὰ αὐτὰ ἱστορεῖ καὶ Καλλίμαχος ἐν τῷ περὶ ὀρνέων. Μάχονται δὲ καὶ οἱ χῆροι αὐτῶν
πρὸς ἀλλήλους (389c) καὶ ὁ ἡττηθεὶς ὀχεύεται ὑπὸ τοῦ νικήσαντος. Ἀριστοτέλης δέ
φησιν ὅτι τὸν ἡττηθέντα πάντες ἐν μέρει ὀχεύουσιν. Ὀχεύουσι δὲ καὶ οἱ τιθασοὶ
τοὺς ἀγρίους. Ἐπειδὰν δὲ κρατηθῇ τις ὑπὸ τοῦ δευτέρου, οὗτος λάθρᾳ ὀχεύεται ὑπὸ
τοῦ κρατιστεύσαντος. Γίνεται δὲ τοῦτο κατά τινα ὥραν τοῦ ἔτους, ὡς καὶ ὁ Μύνδιός
φησιν Ἀλέξανδρος. Νεοττεύουσι δὲ ἐπὶ γῆς οἱ ἄρρενες καὶ αἱ θήλειαι, διελόμενοι
ἕκαστοι οἶκον. Ἐπὶ δὲ τὸν θηρεύοντα πέρδικα ὠθεῖται ὁ τῶν ἀγρίων ἡγεμὼν
μαχούμενος· ἁλόντος δὲ τούτου ἕτερος ἔρχεται μαχούμενος. (389d) Καὶ ὁπόταν μὲν
ἄρρην ᾖ ὁ θηρεύων, τοῦτο ποιεῖ· ὅταν δὲ θήλεια ᾖ ἡ θηρεύουσα, ᾄδει ἕως ἂν
ἀπαντήσῃ ὁ ἡγεμὼν αὐτῇ· καὶ οἱ ἄλλοι ἀθροισθέντες ἀποδιώκουσιν ἀπὸ τῆς θηλείας,
ὅτι ἐκείνῃ, ἀλλ´ οὐχ ἑαυτοῖς προσέχει. Ὅθεν πολλάκις διὰ ταῦτα σιγῇ προσέρχεται,
ὅπως μὴ ἄλλος ἀκούσας τῆς φωνῆς ἔλθῃ μαχούμενος αὐτῷ. Ἐνίοτε δὲ ἡ θήλεια τὸν
ἄρρενα προσιόντα κατασιγάζει. Πολλάκις τε ἐπῳάζουσα ἐξίσταται, ὅταν
προσερχόμενον ἐπαισθάνηται τὸν ἄρρενα τῇ θηρευούσῃ, ὑπομένει τε ὀχευθῆναι, ἵνα
αὐτὸν ἀποσπάσῃ τῆς θηρευούσης. Ἐπὶ τοσοῦτον δ´ ἐπτόηνται (389e) περὶ τὴν ὀχείαν
οἱ πέρδικες καὶ οἱ ὄρτυγες ὡς εἰς τοὺς θηρεύοντας ἐμπίπτειν καθίζοντας ἐπὶ τῶν
κεφαλῶν. Φασὶ δὲ καὶ τοὺς ἀγομένους θήλεις πέρδικας ἐπὶ θήραν, ὁπόταν ἴδωσιν ἢ
ὄσφρωνται τῶν ἀρρένων κατ´ ἄνεμον στάντων ἢ περιπετομένων, ἐγκύους γίγνεσθαι,
τινὲς δὲ καὶ παραυτίκα τίκτειν. Πέτονταί τε περὶ τὸν τῆς ὀχείας καιρὸν χάσκοντες
καὶ τὴν γλῶσσαν ἔξω ἔχοντες οἵ τε θήλεις καὶ οἱ ἄρρενες. »
(389f) Κλέαρχος δ´ ἐν τῷ περὶ τοῦ Πανικοῦ
« Οἱ στρουθοί, φησί » χοἰ πέρδικες, ἔτι δὲ οἱ ἀλεκτρυόνες καὶ οἱ ὄρτυγες
προΐενται τὴν γονὴν οὐ μόνον ἰδόντες τὰς θηλείας, ἀλλὰ κἂν ἀκούσωσιν αὐτῶν τὴν
φωνήν. Τούτου δὲ αἴτιον ἡ τῇ ψυχῇ γινομένη φαντασία περὶ τῶν πλησιασμῶν.
Φανερώτατον δὲ γίνεται περὶ τὰς ὀχείας, ὅταν ἐξ ἐναντίας αὐτοῖς θῇς κάτοπτρον·
προστρέχοντες γὰρ διὰ τὴν ἔμφασιν ἁλίσκονταί τε καὶ προΐενται τὸ σπέρμα, πλὴν
τῶν ἀλεκτρυόνων. Τούτους δ´ ἡ τῆς ἐμφάσεως αἴσθησις εἰς μάχην προάγεται μόνον. »
Ταῦτα μὲν ὁ Κλέαρχος.
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Traduction française :
[9,389] (389a) Phrynicus dit, dans ses Tragoodes :
« Kleombrote, fils de perdrix, g-perdikos. »
Or, on prend cet oiseau pour le symbole de la lubricité. Nicophron écrit, dans
ses Gagnes-deniers:
« Les epsètes et les perdrix, g-perdikas. »
Epicharme dit, dans ses Débauchés, faisant i bref:
« Des sèches d'une saveur douce, et des perdrix volantes, g-perdikas. »
Voici ce qu'Aristote dit de cet animal : « La perdrix se tient sur terre, et a
le pied fendu : elle vit quinze ans. La femelle passe ce terme. (389b) Les
femelles des oiseaux vivent en général plus que les mâles. Elle couve ses ufs,
et élève ses petits comme la poule. Lorsqu'elle s'aperçoit qu'on la chasse,
elle va en avant de sa couvée, se roule près des pieds du chasseur, lui faisant
espérer en apparence qu'il peut la prendre, et le tient dans cette erreur
jusqu'à ce que ses petits soient envolés ; ensuite elle s'envole aussi.
42. C'est un animal méchant et malicieux ; d'ailleurs, fort salace. Voilà
pourquoi le mâle casse les ufs de la femelle, afin de pouvoir jouir d'elle;
mais comme elle sait son intention, elle s'enfuit, et pond à l'écart. »
Callimaque dit les mêmes choses dans son Traité des Oiseaux. Les mâles qui ne
sont pas appariés se battent, (389c) et celui qui est vaincu devient la
jouissance du vainqueur. Aristote dit même que celui qui a été vaincu est obligé
de se laisser cocher par tous les autres mâles qui le reprennent tour à tour.
Les mâles privés s'accouplent avec les sauvages. Si un d'entre eux a été
vaincu par un second mâle, il est coché secrètement par celui-ci qui a prévalu :
or, les mâles ne s'accouplent ainsi qu'en certaine saison de l'année, selon
Alexandre de Mynde. Les perdrix mâles et femelles font leur nid à
terre, où elles ont leur loge séparée.
Quant à la manière de prendre les perdrix, si lon se sert d'un mâle pour
chasseur, le chef des perdrix sauvages s'avance à lui pour le combattre. Dès que
celui-ci est pris, il en vient un autre pour combattre. (389d) Voilà ce qui
arrive en se servant d'un mâle pour chasseur; mais si l'on chasse avec une
femelle, elle chante jusqu'à ce que le chef des perdrix sauvages ait été séduit
par elle. Alors les autres se rassemblent, chassent celui-ci loin de la
femelle, voyant qu'il ne s'occupe que d'elle, et non d'eux. C'est aussi pour
éviter cette poursuite que souvent ce chef approche d'elle en silence, de peur
qu'un autre l'entendant ne vienne se battre avec lui. Quelquefois même la
femelle fait taire le mâle qui s'approche d'elle. Souvent aussi une femelle
quitte les ufs qu'elle couve lorsqu'elle voit son mâle aller à celle avec
laquelle on chasse, et se fait cocher pour le détourner de celle-ci.
(389e) Les perdrix et les cailles sont si passionnées pour l'accouplement,
qu'elles viennent tomber sur les chasseurs, assis sur les toits des maisons.
On a dit aussi que les perdrix femelles qu'on emmène chasser, sont fécondées si
elles voient un mâle, ou en sentent l'odeur étant sous le vent de l'endroit où
il se trouve, ou s'il vole seulement près d'elles ; on ajoute même qu'elles
pondent sur-le-champ. Pendant le temps de l'accouplement, les perdrix mâles et
femelles volent le bec ouvert, et en allongeant la langue au dehors.
(389f) Cléarque écrit, dans son Traité de la terreur panique, que les moineaux,
les perdrix, les coqs et les cailles éjaculent non seulement en voyant une
femelle, mais même en entendant leur voix. La cause est l'idée de l'accouplement
dont ces oiseaux mâles sont alors frappés. Or, leur passion pour le coït se
manifeste surtout lorsqu'on leur présente un miroir. Ils accourent à l'objet
qu'ils aperçoivent, et se font prendre, en lâchant leur semence. Il faut
cependant en excepter les coqs. L'objet qui les frappe ne fait que les provoquer
au combat. Tels sont les détails de Cléarque.
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