HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre V

περίπατοι



Texte grec :

[5,6] (196a) 25. Θαυμασάντων δὲ τῶν δαιτυμόνων τήν τε τοῦ βασιλέως διάνοιαν ὡς οὐκ ἐπιφανής, ἀλλ´ ὄντως ἐπιμανὴς ὑπῆρχε, .... Προσέθηκεν ὁ Μασούριος περὶ τῆς ἐν Ἀλεξανδρείᾳ γεγενημένης ὑπὸ τοῦ πάντα ἀρίστου Πτολεμαίου τοῦ Φιλαδέλφου βασιλέως πομπῆς Καλλίξεινον τὸν Ῥόδιον ἱστοροῦντα ἐν τῷ τετάρτῳ περὶ Ἀλεξανδρείας, ὅς φησι· « Πρὸ δὲ τοῦ ἄρξασθαι τὴν κατασκευασθεῖσαν σκηνὴν ἐν τῷ τῆς ἄκρας περιβόλῳ χωρὶς τῆς τῶν στρατιωτῶν καὶ τεχνιτῶν καὶ παρεπιδήμων ὑποδοχῆς ἐξηγήσομαι· καλὴ γὰρ εἰς ὑπερβολὴν ἀξία τε ἀκοῆς ἐγενήθη. (196b) Τὸ μὲν οὖν μέγεθος αὐτῆς ἑκατὸν τριάκοντα κλίνας ἐπιδεχόμενον κύκλῳ, διασκευὴν δ´ εἶχε τοιαύτην. Κίονες διεστάθησαν ξύλινοι πέντε μὲν κατὰ πλευρὰν ἑκάστην τοῦ μήκους πεντηκονταπήχεις πρὸς ὕψος, ἑνὶ δὲ ἐλάττους κατὰ πλάτος· ἐφ´ ὧν ἐπιστύλιον καθηρμόσθη τετράγωνον, ὑπερεῖδον τὴν σύμπασαν τοῦ συμποσίου στέγην. Αὕτη δ´ ἐνεπετάσθη κατὰ μέσον οὐρανίσκῳ κοκκινοβαφεῖ περιλεύκῳ, καθ´ ἑκάτερον δὲ μέρος εἶχε δοκοὺς μεσολεύκοις ἐμπετάσμασι πυργωτοῖς κατειλημένας, (196c) ἐν αἷς φατνώματα γραπτὰ κατὰ μέσον ἐτέτακτο. Τῶν δὲ κιόνων οἱ μὲν τέσσαρες ὡμοίωντο φοίνιξιν, οἱ δ´ ἀνὰ μέσον θύρσων εἶχον φαντασίαν. Τούτων δ´ ἐκτὸς περίστυλος ἐπεποίητο σῦριγξ ταῖς τρισὶ πλευραῖς καμαρωτὴν ἔχουσα στέγην, ἐν ᾗ τὴν τῶν κατακειμένων ἀκολουθίαν ἑστάναι συνέβαινεν. Ἧς τὸ μὲν ἐντὸς αὐλαίαις περιείχετο φοινικίναις, ἐπὶ δὲ τῶν ἀνὰ μέσον χωρῶν δοραὶ θηρίων παράδοξοι (196d) καὶ τῇ ποικιλίᾳ καὶ τοῖς μεγέθεσιν ἐκρέμαντο. Τὸ δὲ περιέχον αὐτὴν ὕπαιθρον μυρρίναις καὶ δάφναις ἄλλοις τε ἐπιτηδείοις ἔρνεσιν ἐγεγόνει συνηρεφές. Τὸ δ´ ἔδαφος πᾶν ἄνθεσι κατεπέπαστο παντοίοις. Ἡ γὰρ Αἴγυπτος καὶ διὰ τὴν τοῦ περιέχοντος ἀέρος εὐκρασίαν καὶ διὰ τοὺς κηπεύοντας τὰ σπανίως καὶ καθ´ ὥραν ἐνεστηκυῖαν ἐν ἑτέροις φυόμενα τόποις ἄφθονα γεννᾷ καὶ διὰ παντός, καὶ οὔτε ῥόδον οὔτε λευκόιον οὔτ´ ἄλλο ῥᾳδίως ἄνθος ἐκλιπεῖν οὐθὲν οὐδέποτ´ εἴωθεν. Διὸ δὴ καὶ κατὰ μέσον χειμῶνα τῆς ὑποδοχῆς τότε γενηθείσης παράδοξος ἡ φαντασία (τότε) τοῖς ξένοις κατέστη. (196e) Τὰ γὰρ εἰς μίαν εὑρεθῆναι στεφάνωσιν οὐκ ἂν δυνηθέντα ἐν ἄλλῃ πόλει ῥᾳδίως, ταῦτα καὶ τῷ πλήθει τῶν κατακειμένων ἐκεχορήγητο εἰς τοὺς στεφάνους ἀφθόνως καὶ εἰς τὸ τῆς σκηνῆς ἔδαφος κατεπέπαστο χύδην, θείου τινὸς ὡς ἀληθῶς ἀποτελοῦντα λειμῶνος πρόσοψιν. 26. Διέκειτο δὲ ἐπὶ μὲν τῶν τῆς σκηνῆς παραστάδων ζῷα μαρμάρινα τῶν πρώτων τεχνιτῶν ἑκατόν. Ἐν δὲ ταῖς ἀνὰ μέσον χώραις πίνακες τῶν Σικυωνικῶν ζωγράφων, ἐναλλὰξ δ´ ἐπίλεκτοι εἰκασίαι παντοῖαι καὶ χιτῶνες χρυσοϋφεῖς ἐφαπτίδες τε κάλλισται, (196f) τινὲς μὲν εἰκόνας ἔχουσαι τῶν βασιλέων ἐνυφασμένας, αἳ δὲ μυθικὰς διαθέσεις. Ὑπεράνω δὲ τούτων θυρεοὶ περιέκειντο ἐναλλὰξ ἀργυροῖ τε καὶ χρυσοῖ. Ἐν δὲ ταῖς ἐπάνω τούτων χώραις οὔσαις ὀκταπήχεσιν ἄντρα κατεσκεύαστο κατὰ μὲν τὸ μῆκος τῆς σκηνῆς ἓξ ἐν ἑκατέρᾳ πλευρᾷ, κατὰ πλάτος δὲ τέτταρα· συμπόσιά τε ἀντία ἀλλήλων ἐν αὐτοῖς τραγικῶν τε καὶ κωμικῶν (197a) καὶ σατυρικῶν ζῴων ἀληθινὸν ἐχόντων ἱματισμόν, οἷς παρέκειτο καὶ ποτήρια χρυσᾶ. Κατὰ μέσον δὲ τῶν ἄντρων νύμφαι ἐλείφθησαν, ἐν αἷς ἔκειντο Δελφικοὶ χρυσοῖ τρίποδες ὑποστήματ´ ἔχοντες. Κατὰ δὲ τὸν ὑψηλότατον τόπον τῆς ὀροφῆς ἀετοὶ κατὰ πρόσωπον ἦσαν ἀλλήλων χρυσοῖ, πεντεκαιδεκαπήχεις τὸ μέγεθος. Ἔκειντο δὲ κλῖναι χρυσαῖ σφιγγόποδες ἐν ταῖς δυσὶ πλευραῖς ἑκατόν· ἡ γὰρ κατὰ πρόσωπον ἁψὶς ἀφεῖτ´ ἀναπεπταμένη. (197b) Ταύταις δ´ ἀμφίταποι ἁλουργεῖς ὑπέστρωντο τῆς πρώτης ἐρέας, καὶ περιστρώματα ποικίλα διαπρεπῆ ταῖς τέχναις ἐπῆν. Ψιλαὶ δὲ Περσικαὶ τὴν ἀνὰ μέσον τῶν ποδῶν χώραν ἐκάλυπτον, ἀκριβῆ τὴν εὐγραμμίαν τῶν ἐνυφασμένων ἔχουσαι ζῳδίων. Παρετέθησαν δὲ καὶ τρίποδες τοῖς κατακειμένοις χρυσοῖ διακόσιοι τὸν ἀριθμόν, ὥστ´ εἶναι δύο κατὰ κλίνην, ἐπ´ ἀργυρῶν διέδρων. Ἐκ δὲ τῶν ὄπισθεν πρὸς τὴν ἀπόνιψιν ἑκατὸν ἀργυραῖ λεκάναι καὶ καταχύσεις ἴσαι παρέκειντο. Ἐπεπήγει δὲ τοῦ συμποσίου καταντικρὺ (197c) καὶ ἑτέρα κλίνη πρὸς τὴν τῶν κυλίκων καὶ ποτηρίων τῶν τε λοιπῶν τῶν πρὸς τὴν χρῆσιν ἀνηκόντων (καὶ) κατασκευασμάτων ἔκθεσιν· ἃ δὴ πάντα χρυσᾶ τε ἦν καὶ διάλιθα, θαυμαστὰ ταῖς τέχναις. Τούτων δὲ τὴν μὲν κατὰ μέρος κατασκευὴν καὶ τὰ γένη μακρὸν ἐπεφαίνετό μοι δηλοῦν· τὸ δὲ τοῦ σταθμοῦ πλῆθος εἰς μύρια τάλαντα ἀργυρίου τὴν σύμπασαν εἶχε κατασκευήν.

Traduction française :

[5,6] (196a) 25. Chap. VI. Nous étions tous étonnés à table du but que pouvait s'être proposé ce roi, qui, par cette conduite, ne paraissait pas épiphanes (illustre), mais vraiment épimanes (fou) ; lorsque Masurius joignit à ces détails celui de la fête pompeuse que l'excellent Ptolémée Philométor donna à Alexandrie. Or, le récit de Masurius est pris du liv. 4 de l'histoire d'Alexandrie, écrite par Callixène de Rhodes. Voici donc ce que dit cet historien : « Mais avant de commencer le récit de la marche, je vais vous exposer tout l'ensemble du pavillon qu'on avait élevé dans l'enceinte de la citadelle, et séparément des logis où étaient les soldats, les artisans et les étrangers. Ce fut en effet un pavillon extraordinairement beau, et dont le récit mérite d'être entendu. (196b) On l'avait fait assez grand pour contenir cent trente lits rangés en cercle. On avait élevé, sur les deux faces de la longueur, cinq colonnes de bois, hautes de cinquante coudées; mais il y avait une colonne de moins dans la largeur. Sur ces colonnes étaient des architraves formant un carré, qui soutenait toute la couverture de la salle, proprement dite, où l'on mangea. On y avait tendu, au milieu, un ciel couleur pourpre, bordé d'une bande blanche : aux deux côtés, de droite et de gauche, s'élevaient de grosses pièces de bois couvertes d'une tenture chamarrée en blanc, représentant des tours. (196c) On avait tendu dans les intervalles de faux lambris peints. « Quatre des colonnes avaient la forme d'un palmier, et celles qui étaient dans les intervalles ressemblaient à un thyrse. En dehors de ces colonnes régnait, sur trois côtés, un péristyle, qui formait avec ces colonnes une galerie étroite, et couverte en forme de voûte. C’était dans cette galerie que restait la suite (les gens) de ceux qui étaient admis au festin ; et le dedans était tout garni d'une tenture de couleur pourpre. On avait suspendu au milieu, dans les différents intervalles, des peaux d'animaux (196d) aussi singulières par leur variété, qu'étonnantes par leur grandeur. « En dehors, et tout autour du péristyle, on avait placé en plein air des lauriers, des myrtes et autres arbres convenables aux circonstances, et dont le feuillage formait une couverture continue. Tout le sol était jonché de fleurs différentes ; car l'Egypte produit en abondance et en toute saison (vu la température avantageuse de l'air, et l'habileté de la culture), ce qui ne vient même qu'en petite quantité en d'autres contrées dans la saison convenable. Aussi l'on n'y voit jamais manquer les roses, les violettes blanches, ni même (ou bien rarement) aucune autre fleur. Voilà pourquoi, ce festin ayant été fait au milieu de l'hiver, le spectacle parut si étrange aux convives. (196e) « En effet, on n'aurait jamais pu trouver dans une autre ville, pour faire les couronnes, toutes les fleurs qu'on fournit à foison à ce grand nombre de convives, pour s'en couronner, et pour en joncher tout le sol du pavillon, de manière qu'il parut vraiment une prairie enchantée. 26. « Il y avait sur les jambes de force qui soutenaient le pavillon, cent animaux en marbre, de la main des plus habiles artistes. Dans les intervalles, on voyait des tableaux de l'école de Sicyone. On y avait aussi alternativement placé nombre d'autres sujets choisis ; des tuniques de drap d'or et des soubrevestes les plus brillantes, (196f) dont quelques-unes représentaient, dans leur tissu même, des figures de rois; d'autres, des sujets tirés de la fable. Au-dessus étaient rangés par ordre, et alternativement, des boucliers d'or et d'argent. On avait pratiqué, dans les parties supérieures, des enfoncements (ou loges) de huit coudées chacune, dont six sur chaque côté qui faisait la longueur, et quatre sur ceux de la largeur. Dans ces loges, étaient à table divers personnages de tragédie, de comédie, (197a) de pièces satyriques, revêtus des vrais habits convenables à leurs rôles respectifs, de sorte qu'ils se trouvaient, sur chaque côté, vis-à-vis les uns des autres : à côté de ces convives simulés étaient les vases qui devaient leur servir à boire. Au milieu des antres on avait laissé des cavités pour y placer des trépieds de Delphes en or, avec leurs supports. Le comble du pavillon était surmonté de plusieurs aigles d'or qui se regardaient en face, et de la grandeur de quinze coudées. « Des deux côtés du pavillon il y avait intérieurement cent lits d'or, à pieds de sphinx : quant à la partie qui était en face, on en avait laissé la vue entièrement libre. (197b) On avait couvert ces lits de tapis pourpres, de laine de la première qualité. Quant aux soubassements de ces lits, ils étaient d'un art et d'un goût exquis. Le sol des intervalles des lits était couvert de simples tapis de Perse, dont le tissu représentait divers animaux du dessin le plus parfait. Deux cents tables à trois pieds étaient dressées devant les convives, c'est-à-dire, deux pour chaque lit, sur leur gradin qui était d'argent Il y avait en vue, au fond de la salle, cent cuvettes d'argent avec leur aiguière. (197c) En face de la salle on avait dressé une autre table pour poser les calices, les vases à boire, et en général tout ce qui était nécessaire, soit pour le service, soit pour l'appareil. Or, toutes ces choses étaient d'or, et enrichies de pierreries d'un travail admirable; mais il me paraît qu'il serait trop long de m'arrêter aux détails de tout cet appareil en particulier, et de désigner chaque chose nommément; j’ajouterai seulement que tout cet or et cet argent montait à dix mille talents d'argent pesant.





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Dernière mise à jour : 11/06/2008