Texte grec :
[5,12] Ἔχει δ´ οὕτως τὸ ἐπίγραμμα·
(209c) Τίς τόδε σέλμα πέλωρον ἐπὶ χθονὸς εἵσατο; ποῖος
κοίρανος ἀκαμάτοις πείσμασιν ἠγάγετο;
πῶς δὲ κατὰ δρυόχων ἐπάγη σανίς, ἢ τίνι γόμφοι
τμηθέντες πελέκει τοῦτ´ ἔκαμον τὸ κύτος,
ἢ κορυφαῖς Αἴτνας παρισούμενον ἤ τινι νάσων
ἃς Αἰγαῖον ὕδωρ Κυκλάδας ἐνδέδεται,
τοίχοις ἀμφοτέρωθεν ἰσοπλατές. Ἦ ῥα Γίγαντες
(209d) τοῦτο πρὸς οὐρανίας ἔξεσαν ἀτραπιτούς.
Ἄστρων γὰρ ψαύει καρχήσια καὶ τριελίκτους
θώρακας μεγάλων ἐντὸς ἔχει νεφέων.
Πείσμασι δ´ ἀγκύρας ἀπερείδεται οἷσιν Ἀβύδου
Ξέρξης καὶ Σηστοῦ δισσὸν ἔδησε πόρον.
Μανύει στιβαρᾶς κατ´ ἐπωμίδος ἀρτιχάρακτον
γράμμα, τίς ἐκ χέρσου τάνδ´ ἐκύλισε τρόπιν·
φατὶ γὰρ ὡς Ἱέρων Ἱεροκλέος Ἑλλάδι πάσᾳ
καὶ νάσοις καρπὸν πίονα δωροφορῶν,
(209e) Σικελίας σκαπτοῦχος ὁ Δωρικός. Ἀλλά, Πόσειδον,
σῷζε διὰ γλαυκῶν σέλμα τόδε ῥοθίων.
Παρέλιπον δ´ ἑκὼν ἐγὼ τὴν Ἀντιγόνου ἱερὰν τριήρη, ᾗ ἐνίκησε τοὺς Πτολεμαίου
στρατηγοὺς περὶ Λεύκολλαν τῆς Κῴας, ὅπου δὴ καὶ τῷ Ἀπόλλωνι αὐτὴν ἀνέθηκεν· ἥτις
οὐδὲ τὸ τρίτον, τάχα δὲ οὐδὲ τὸ τέταρτον εἶχε τῆς Συρακοσίας ἢ Ἀλεξανδρίδος
ταύτης νεώς. »
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Traduction française :
[5,12] Chap. XII. Voici l'épigramme :
(209c) « Qui a placé sur le globe terrestre cet énorme vaisseau? quel souverain
l'a fait aborder ici avec des cordages à l'épreuve de tout? comment le bordage
a-t-il été attaché sur les couples? avec quelle hache a-t-on taillé la membrure
pour en former le ventre? Ses flancs, également vastes, ressemblent à ceux des
cimes de l'Etna, ou à quelqu'une des Cyclades que la mer Egée renferme dans son
sein. Ce sont sans doute les géants (209d) qui ont voulu se frayer ainsi une
route pour arriver aux cieux. En effet, ses hunes touchent aux astres, et il a
son triple thoracion dans les vastes nuages. Les cordages des ancres qui le
retiennent, sont aussi gros que ceux avec lesquels Xerxès enchaîna le détroit de
Sestos et d'Abydos. L'inscription nouvellement gravée au-dessous du couronnement
de sa proue, indique celui qui a mis à flot cette quille : elle nous
apprend que c'est Hiéron, (209e) ce souverain de Sicile, et originaire de la
Doride, pour envoyer à la Grèce et aux îles ce riche vaisseau chargé de
vivres: mais toi, Neptune, conserve-le sur tes flots bouillonnants. »
J'omets ici volontiers la trirème sacrée sur laquelle Antigone vainquit les
généraux de Ptolémée, près de Leucolla, promontoire de l'île de Coos; car cette
galère, dont il fit l'hommage à Apollon, n'était pas le tiers, ni même le quart
de ce grand vaisseau, nommé le Syracusain, ou l’Alexandrin.
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