HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée, Le Banquet ou les Deipnosophistes, livre I

ἥρπαζον



Texte grec :

[1,21] καὶ τῶν κρεῶν δὲ μοῖραι ἐνέμοντο· ὅθεν ἐίσας φησὶ τὰς δαῖτας ἀπὸ τῆς ἰσότητος. τὰ γὰρ δεῖπνα δαῖτας ἔλεγον ἀπὸ τοῦ δατεῖσθαι, οὐ μόνον τῶν κρεῶν διανεμομένων ἀλλὰ καὶ τοῦ οἴνου· ἤδη μὲν δαιτὸς κεκορήμεθα θυμὸν ἐίσης. καί· χαῖρ´, Ἀχιλεῦ, δαιτὸς μὲν ἐίσης οὐκ ἐπιδευεῖς. ἐκ τούτων δ´ ἐπείσθη Ζηνόδοτος δαῖτα ἐίσην τὴν ἀγαθὴν λέγεσθαι. ἐπεὶ γὰρ ἡ τροφὴ τῷ ἀνθρώπῳ ἀγαθὸν ἀναγκαῖον ἦν, ἐπεκτείνας, φησίν, εἴρηκεν ἐίσην· ἐπεὶ οἱ πρῶτοι ἄνθρωποι, οἷς δὴ οὐ παρῆν ἄφθονος τροφή, ἄρτι φαινομένης ἀθρόον ἐπ´ αὐτὴν ἰόντες βίᾳ ἥρπαζον καὶ ἀφῃροῦντο τοὺς ἔχοντας, καὶ μετὰ τῆς ἀκοσμίας ἐγίνοντο καὶ φόνοι. ἐξ ὧν εἰκὸς λεχθῆναι καὶ τὴν ἀτασθαλίαν, ὅτι ἐν ταῖς θαλίαις τὰ πρῶτα ἐξημάρτανον οἱ ἄνθρωποι εἰς ἀλλήλους. ὡς δὲ παρεγένετο αὐτοῖς πολλὴ ἐκ τῆς Δήμητρος, διένεμον ἑκάστῳ ἴσην, καὶ οὕτως εἰς κόσμον ἦλθε τοῖς ἀνθρώποις τὰ δόρπα. διὸ ἄρτου τε ἐπίνοια πέμματός τε εἰς ἴσον διαμεμοιραμένου καὶ τοῖς διαπίνουσιν ἄλεισα· καὶ γὰρ ταῦτα εἰς τὸ ἴσον χωρούντων ἐγίνετο. ὥστε ἡ τροφὴ δαὶς ἐπὶ τῷ δαίεσθαι λέγεται, ὅ ἐστι διαμοιρᾶσθαι ἐπ´ ἴσης· καὶ ὁ τὰ κρέα ὀπτῶν δαιτρός, ἐπεὶ ἴσην ἑκάστῳ μοῖραν ἐδίδου. καὶ ἐπὶ μόνων ἀνθρώπων δαῖτα λέγει ὁ ποιητής, ἐπὶ δὲ θηρίων οὐκ ἔτι. ἀγνοῶν δὲ ταύτης τῆς φωνῆς τὴν δύναμιν Ζηνόδοτος ἐν τῇ κατ´ αὐτὸν ἐκδόσει γράφει· αὐτοὺς δὲ ἑλώρια τεῦχε κύνεσσιν οἰωνοῖσί τε δαῖτα, τὴν τῶν γυπῶν καὶ τῶν ἄλλων οἰωνῶν τροφὴν οὕτω καλῶν, μόνου ἀνθρώπου χωροῦντος εἰς τὸ ἴσον ἐκ τῆς πρόσθεν βίας. διὸ καὶ μόνου τούτου ἡ τροφὴ δαίς· καὶ μοῖρα τὸ ἑκάστῳ διδόμενον. οὐκ ἔφερον δὲ οἴκαδε παρ´ Ὁμήρῳ οἱ δαιτυμόνες τὰ λειπόμενα, ἀλλὰ κορεσθέντες κατέλιπον παρ´ οἷς ἦν ἡ δαίς· καὶ ἡ ταμία λαβοῦσα εἶχεν, ἵνα ἄν τις ἀφίκηται ξένος, ἔχοι δοῦναι αὐτῷ.

Traduction française :

[1,21] On faisait des viandes autant de parts qu'il y avait de convives. Voilà sans doute pourquoi les repas ont l’épithète de eïsas, égaux, ou égalité des portions. Ces repas sont en outre appelés daitai, du mot dateisthai, qui signifie partager. En effet, tout s'y distribue par portions, même jusqu'au vin. « Nous sommes enfin rassasiés de mets; de mets, dis je, partagés également. » On lit dans un autre endroit: « Sois content, Achille : tu ne seras pas privé d'une portion égale. » Ces passages ont fait croire à Zénodote que repas égal signifiait ici bon repas, parce que la bonne nourriture était nécessairement (12d) toujours en certaine proportion ; et que le poète, au lieu de dire simplement iseen, égale ou proportionnée, avait allongé ce mot par l'addition d'une syllabe, et avait dit eïseen. D'ailleurs le rapport de bonté et d'égalité se fait encore sentir, selon lui, par ce qui arrivait chez les premiers hommes : comme ils étaient sujets à manquer du nécessaire, dès qu'il y avait des vivres en quelque endroit, ils y couraient par bandes, les ravissaient avec violence, en privaient ceux qui les avaient, et devenaient même meurtriers, en blessant tous les rapports d'égalité ; c'est ce qui a fait appeler ces actions atasthalies, ou proprement injures faites dans les repas, des mots atee, outrage, et thalia, festin; parce que c'est, dit-il, dans les repas que les hommes ont commencé à s'offenser les uns les autres. Mais Cérès leur ayant procuré une nourriture abondante, (12e) ils se la partagèrent également, et le bon ordre régna aussitôt dans leurs repas. C'est de-là qu'est venue l'idée de partager le pain et les mets par égales portions, et de donner aux convives ces vases nommés aleisa, parce qu'ils étaient de même mesure. Les aliments ont donc ensuite été nommés dais, partage ou portion, du mot daiesthai, partager, distribuer. Le cuisinier a été nommé daitros, parce qu'après avoir fait rôtir les viandes, il les servait par égales portions à chacun. Homère n'emploie non plus le mot dais, comme aliment, qu'en parlant des hommes, et non des animaux. (12f) Zénodote, ne sentant pas la vraie signification de ce mot, a mis dans son édition d'Homère : « Il donna leur corps en proie aux chiens, et les fit servir de nourriture (daita) aux oiseaux carnassiers. » appelant ainsi (daite, partage égal) la nourriture des vautours, et autres semblables oiseaux ; tandis qu'il n'y a que l'homme qui soit susceptible d'admettre l'égalité, en renonçant à une violence volontaire. (13a) Ainsi il est le seul dont la nourriture puisse être appelée dais, parce qu'elle se distribue à chacun avec égalité. Les convives d'Homère n'emportent jamais chez eux ce qui reste du festin : cela est laissé chez celui qui donne le repas ; et la femme de charge le serre, afin qu'on ait de quoi servir sur le champ au premier hôte qui pourra se présenter.





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Dernière mise à jour : 16/02/2006