Texte grec :
[1,42] ὅτι τὸ ἀναπίπτειν κυρίως ἐπὶ ψυχῆς ἐστιν,
οἷον ἀθυμεῖν, ὀλιγοδρανεῖν. Θουκυδίδης αʹ·
’νικώμενοι ἐπ´ ἐλάχιστον ἀναπίπτουσι.‘ Κρατῖνος
δ´ ἐπὶ ἐρετῶν χρᾶται τῇ λέξει· ’ῥοθίαζε κἀνάπιπτε.‘
καὶ Ξενοφῶν ἐν Οἰκονομικῷ· ’διὰ
τί ἄλυποι ἀλλήλοις εἰσὶν οἱ ἐρέται; ἢ ὅτι ἐν τάξει
μὲν κάθηνται, ἐν τάξει δὲ προνεύουσιν, ἐν τάξει δὲ
ἀναπίπτουσιν;‘ ἀνακεῖσθαι δέ φαμεν ἐπὶ ἀνδριάντος·
ὅθεν τοὺς ἐπὶ κατακειμένων χρωμένους τῇ λέξει διέσυρον.
Δίφιλος·
ἐγὼ δ´ ἕως μέν τινος ἀνεκείμην.
πρὸς ὃν δυσχεραίνων ὁ ἑταῖρός φησιν· ’ἀνάκεισο.‘
Φιλιππίδης·
καὶ δειπνῶν ἀεὶ
ἀνακείμενος παρ´ αὐτόν.
καὶ ἐπάγει·
πότερον ἀνδριάντας εἱστία;
κατακεῖσθαι δὲ λέγεται καὶ κατακεκλίσθαι, ὡς ἐν Συμποσίοις
Ξενοφῶν καὶ Πλάτων. Ἄλεξις·
ὥς ἐστι κατακεῖσθαι πρὸ δείπνου συμφορά·
οὔτε γὰρ ὕπνος δήπουθεν οὐδέν´ ἂν λάβοι
οὔθ´ ἃν λέγῃ τις οὐδαμῶς μάθοιμεν ἄν·
ὁ νοῦς γάρ ἐστι τῆς τραπέζης πλησίον.
ἔστι δὲ εὑρεῖν καὶ ἐπὶ τῆς ἐννοίας ταύτης σπανίως τὸ
ἀνακεῖσθαι. σάτυρος παρὰ Σοφοκλεῖ τοῦτό φησιν
ἐπικαιόμενος τῷ Ἡρακλεῖ·
ἀνακειμένῳ μέσον εἰς τὸν αὐχέν´ εἰσαλοίμην.
Ἀριστοτέλης ἐν Τυρρηνῶν Νομίμοις· ’οἱ
δὲ Τυρρηνοὶ δειπνοῦσι μετὰ τῶν γυναικῶν ἀνακείμενοι
ὑπὸ τῷ αὐτῷ ἱματίῳ.‘ Θεόπομπος·
ἐπίνομεν μετὰ ταῦτα - - -
κατακείμενοι μαλακώτατ´ ἐπὶ τρικλινίῳ,
Τελαμῶνος οἰμώζοντες ἀλλήλοις μέλη.
Φιλωνίδης·
κατάκειμαι, ὡς ὁρᾶτε, δεκάπαλαι.
Εὐριπίδης Κύκλωπι·
ἀνέπεσε φάρυγος αἰθέρ´ ἐξανιεὶς βαρύν.
Ἄλεξις·
μετὰ ταῦτ´ ἀναπεσεῖν
ἐκέλευον αὐτὴν παρ´ ἐμέ.
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Traduction française :
[1,42] Le mot anapiptein se dit de l'âme dans le sens de se décourager,
s'abattre ; Thucydide l'emploie ainsi dans son premier livre :
« Les vaincus se découragent bientôt, anapiptousi. »
Cratinus l'a employé dans le sens littéral :
« Rame avec vigueur, et renverse-toi : anapipte. »
Xénophon dit dans son économique : « Pourquoi les rameurs ne
s'incommodent-ils pas ? C'est qu'ils font tout en ordre : ils s'assoient, ils se
courbent, ils se renversent en ordre ; anapiptousi.
(23c) Ce mot se prend encore dans le sens de se coucher pour manger,
ou de se mettre à table. Euripide dit dans son Cyclope :
« Il se mit à table, anepese, et nous lâcha des bordées vineuses qui
n'embaumaient pas. »
Alexis s'en sert dans la même acception :
« Après cela, j'engageai cette femme à se mettre à table, anapesein,
près de moi.... »
Le mot anakeisthai se dit d'une statue qu'on érige. Voilà pourquoi l'on
s'est moqué de quelques Écrivains, qui l'ont employé dans le sens de
katakeisthai, se coucher, se mettre à table, comme dans Diphile :
« Jusque-là, j’étais à table ; anekeimeen. »
L'ami qui était à côté, lui répartit avec humeur, anakeiso, c'est-à-dire,
puisses-tu être planté comme une statue ! On lit aussi dans Philippide :
« A. A souper, il était toujours couché à côté de lui : anakeimenos. B.
Est-ce qu'il donne à manger à une statue ? «
Les mots katakeisthai et katakeklisthai, sont ceux que l’on emploie pour
signifier être à table, comme on le voit dans les Banquets de Platon et de
Xénophon. Alexis parle de même :
« Qu'il est désagréable d'être à table katakeisthai, avant que l'on serve!
Dormir, il n'y a pas moyen. (23d) Si quelqu'un parle, c'est en pure perte ; car
l'esprit n'est occupé que de la table qu'on a sous les yeux. »
On trouve néanmoins, quoique rarement, ce mot anakeisthai dans le
même sens. Un satyre dit dans Sophocle :
« Si le feu m'attaquait, je sauterais même sur le cou d'Hercule, fût-il à
table ; anakeimenoo. »
Aristote dit aussi dans ses lois des Tyrrhéniens :
« Les Tyrrhéniens soupent avec leurs femmes, couchés sous la même
couverture ; anakeimenoi. »
(23e) Théopompe emploie katakeisthai :
« Nous bûmes après cela chez Télamon, couchés, katakeimenoi,
mollement sur un lit à trois, nous chantant tour à tour des airs lugubres.»
Philonide dit aussi :
« Il y a dix heures, comme vous voyez, que je suis à table ; katakeimai. »
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