Texte grec :
[1,2] οἱ δ´ ἐν τῷ δείπνῳ δῆθεν ἐπιδημήσαντες δειπνοσοφισταὶ
ἦσαν Μανσούριος, νόμων ἐξηγητὴς καὶ
πάσης παιδείας οὐ παρέργως ἐπιμέλειαν ποιούμενος,
μόνος ποιητής, ἀνὴρ καὶ κατὰ τὴν ἄλλην παιδείαν
οὐδενὸς δεύτερος καὶ τὴν ἐγκύκλιον οὐ παρέργως ἐζηλωκώς·
ἕκαστον γὰρ ὧν ἐπεδείκνυτο ὡς μόνον τοῦτο
ἠσκηκὼς ἐφαίνετο, τοιαύτῃ πολυμαθείᾳ ἐκ παίδων
συνετράφη· ἰάμβων δὲ ἦν ποιητὴς οὐδενὸς δεύτερος,
φησί, τῶν μετ´ Ἀρχίλοχον ποιητῶν. παρῆν δὲ καὶ
Πλούταρχος καὶ Λεωνίδης ὁ Ἠλεῖος καὶ Αἰμιλιανὸς
ὁ Μαυρούσιος καὶ Ζωίλος, γραμματικῶν οἱ χαριέστατοι.
φιλοσόφων δὲ παρῆσαν Ποντιανὸς καὶ Δημόκριτος
οἱ Νικομηδεῖς, πολυμαθείᾳ πάντας ὑπερηκοντικότες,
Φιλάδελφός τε ὁ Πτολεμαεύς, ἀνὴρ οὐ μόνον
ἐν φιλοσόφῳ θεωρίᾳ τεθραμμένος, ἀλλὰ καὶ κατὰ τὸν
ἄλλον βίον ἐξητασμένος. τῶν δὲ κυνικῶν εἷς ἦν ὃν
Κύνουλκον καλεῖ· ᾧ οὐ μόνον ‘δύο κύνες ἀργοὶ εἵποντο’,
ὡς τῷ Τηλεμάχῳ ἐκκλησιάζοντι, ἀλλὰ
τῶν Ἀκταίωνος πολὺ πλείονες. ῥητόρων τε ἦν ἄγυρις
τῶν κυνικῶν κατ´ οὐδὲν ἀπολειπομένη· ὧν κατέτρεχε
μετὰ καὶ τῶν ἄλλων ὅσοι τι ἐφθέγγοντο Οὐλπιανὸς
ὁ Τύριος, ὃς διὰ τὰς συνεχεῖς ζητήσεις, ἃς ἀνὰ πᾶσαν
ὥραν ποιεῖται ἐν ταῖς ἀγυιαῖς, περιπάτοις, βιβλιοπωλείοις,
βαλανείοις, ἔσχεν ὄνομα τοῦ κυρίου διασημότερον
Κειτούκειτος. οὗτος ὁ ἀνὴρ νόμον εἶχεν ἴδιον
μηδενὸς ἀποτρώγειν πρὶν εἰπεῖν ‘κεῖται ἢ οὐ κεῖται;’
οἷον εἰ κεῖται ὥρα ἐπὶ τοῦ τῆς ἡμέρας μορίου, εἰ ὁ
μέθυσος ἐπὶ ἀνδρός, εἰ ἡ μήτρα κεῖται ἐπὶ τοῦ ἐδωδίμου
βρώματος, εἰ σύαγρος κεῖται τὸ σύνθετον ἐπὶ
τοῦ συός. ἰατρῶν δὲ παρῆσαν Δάφνος Ἐφέσιος, ἱερὸς
τὴν τέχνην καὶ κατὰ τὰ ἤθη, τῶν Ἀκαδημαικῶν λόγων
οὐ παρέργως ἁπτόμενος, Γαληνός τε ὁ Περγαμηνός,
ὃς τοσαῦτ´ ἐκδέδωκε συγγράμματα φιλόσοφά τε καὶ
ἰατρικὰ ὡς πάντας ὑπερβαλεῖν τοὺς πρὸ αὐτοῦ, καὶ
κατὰ τὴν ἑρμηνείαν οὐδενὸς ὢν τῶν ἀρχαίων ἀδυνατώτερος,
Ῥουφῖνός τε ὁ Νικαεύς. μουσικὸς δὲ παρῆν
Ἀλκείδης ὁ Ἀλεξανδρεύς. καὶ ἦν ὁ κατάλογος οὗτος
στρατιωτικός, φησί, μᾶλλον ἢ συμποτικός.
|
|
Traduction française :
[1,2] Les personnages qui assistèrent à ce festin, furent Masurius, fameux
jurisconsulte, très versé d'ailleurs en toute sorte de sciences ; le poète
Mordus, homme qui ne le cédait en savoir à personne. Dès sa première
jeunesse, il s'était appliqué avec succès à l'étude de tous les arts libéraux;
il y avait fait de si grands progrès, que sur quelque matière qu'il parlât, il
semblait qu'il n'en eût jamais étudié d'autres. Il faisait outre cela des vers
ïambes, et il ne cédait à cet égard à aucun de ceux qui s'étaient exercés en
ce genre depuis Archiloque. Plutarque, Léonide d'Elide, Emilien de
Mauritanie, Zoïle, grammairien des plus célèbres, furent aussi de la
compagnie. Les philosophes qui s'y trouvèrent, furent Pontien et Démocrite,
l’un et l'autre de Nicomédie, et tous deux hommes du savoir le plus étendu ;
Philadelphe de Ptolémaïde, personnage qui joignait à la philosophie
spéculative, une pratique exacte de tous les devoirs de la vie civile.
Parmi les Cyniques qui y assistèrent, il s'en trouvait un nommé
Cynulque, qui, loin d'imiter Télémaque, content de mener avec lui deux
chiens blancs en allant aux assemblées d'Ithaque, en avait plus à sa suite
qu'Actéon. Il y vint même une troupe de Rhéteurs aussi nombreuse que celle
des Cyniques.
Les convives, mais surtout ces Cyniques, ne pouvaient ouvrir la bouche
sans être aussitôt interrompus par certain Ulpien de Tyr, surnommé
Keitoukeitos à cause des questions continuelles dont il fatiguait le monde, à
toute heure, dans les rues, au bain, à la promenade, et dans les
boutiques de libraires : il était même plus connu par ce sobriquet, que sous
son vrai nom. Jamais il ne mangeait de rien qu'il ne demandât, le nom de
ceci, se trouve-t-il ? ne se trouve-t-il pas ? Par exemple, le mot heure,
hora, se trouve-t-il chez les Grecs pour signifier une partie du jour? Le mot
méthysos, ivre, se dit-il de l'homme et de la femme ? Le mot metrat ou
vulve des animaux femelles, se lit-il quelque part de chose qu'on peut
manger? Le mot syagros, ou porc sauvage, se trouve-t-il comme composé
pour désigner un sanglier?
Il y eut de plus à ce Banquet trois médecins, savoir, Daphnus d'Éphèse,
homme divin dans son art, et dont les mœurs prouvaient qu'il avait bien
étudié les préceptes de l'académie ; Galien de Pergame, cet homme qui a
tant écrit sur la médecine et la philosophie, qu'on peut le mettre au-dessus
de tous ceux qui l'ont précédé : aucun des anciens ne l'emporte
même sur lui dans l'art d'interpréter les auteurs : Rufin de Nicée faisait le
troisième. Il ne s'y trouva de musicien qu'Alcide d'Alexandrie. Enfin la liste
totale ressemblerait plutôt à celle d'une troupe de soldats, qu'à celle d'une
assemblée de convives, pour parler comme un des personnages d'Athénée.
|
|