Texte grec :
[1,28] ἐχρῶντο δὲ καὶ αὐλοῖς καὶ σύριγξιν οἱ ἥρωες.
ὁ γοῦν Ἀγαμέμνων ’αὐλῶν συρίγγων τ´ ἐνοπὴν‘
ἀκούει. εἰς δὲ τὰ συμπόσια οὐ παρήγαγε· πλὴν
ἐν τῇ Ὁπλοποιίᾳ γάμων γινομένων αὐλῶν
μνημονεύει. τοῖς δὲ βαρβάροις ἀποδίδωσι τοὺς αὐλούς·
παρὰ Τρωσὶ γοῦν ἦν αὐλῶν συρίγγων τ´ ἐνοπή.
ἔσπενδον δὲ ἀπὸ τῶν δείπνων ἀναλύοντες καὶ τὰς
σπονδὰς ἐποιοῦντο Ἑρμῇ καὶ οὐχ ὡς ὕστερον
Διὶ τελείῳ. δοκεῖ γὰρ Ἑρμῆς ὕπνου προστάτης εἶναι.
σπένδουσι δ´ αὐτῷ καὶ ἐπὶ ταῖς γλώσσαις ἐκ
τῶν δείπνων ἀπιόντες. προσνέμονται δ´ αὐτῷ αἱ γλῶσσαι
διὰ τὴν ἑρμηνείαν.
οἶδε δ´ Ὅμηρος καὶ ποικίλας ἐδωδάς· λέγει γοῦν
’ἐδωδὴν παντοίην‘ καὶ ’ὄψα οἷα ἔδουσι
διοτρεφέες βασιλῆες.‘ οἶδε δὲ καὶ πᾶσαν τὴν νῦν
πολυτέλειαν. οἴκων μὲν οὖν λαμπρότατος ὁ Μενελάου.
τοιοῦτον δέ τινα ὑφίσταται τῇ κατασκευῇ καὶ λαμπρότητι
οἵανπερ Πολύβιος Ἴβηρός τινος βασιλέως
οἰκίαν· ὃν καὶ ἐζηλωκέναι λέγει τὴν τῶν Φαιάκων
τρυφὴν πλὴν τοῦ τοὺς κρατῆρας ἐν μέσῳ τῆς
οἰκίας ἑστάναι πλήρεις οἴνου κριθίνου, ἀργυροῦς ὄντας
καὶ χρυσοῦς. Ὅμηρος δὲ τοπογραφῶν καὶ τὴν
Καλυψοῦς οἰκίαν ἐκπλήττει τὸν Ἑρμῆν.
ἀπολαυστικὸς δέ ἐστι παρ´ αὐτῷ καὶ ὁ τῶν Φαιάκων
βίος· ’αἰεὶ γὰρ ἡμῖν δαίς τε φίλη κίθαρίς τε‘
καὶ τὰ ἑξῆς - - - ἃ ἔπη Ἐρατοσθένης
οὕτω γεγράφθαι φησίν·
οὐ γὰρ ἔγωγέ τί φημι τέλος χαριέστερον εἶναι
ἢ ὅταν εὐφροσύνη μὲν ἔχῃ κακότητος ἀπούσης,
δαιτυμόνες δ´ ἀνὰ δώματ´ ἀκουάζωνται ἀοιδοῦ,
κακότητος ἀπούσης φάσκων τῆς ἀφροσύνης. ἀδύνατον
γὰρ μὴ φρονίμους εἶναι Φαίακας, οἳ μάλα φίλοι
εἰσὶ θεοῖσιν, ὡς ἡ Ναυσικάα φησί.
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Traduction française :
[1,28] Les héros d'Homère s'amusaient des flûtes simples, ou même des
flûtes composées (syrinx). Agamemnon entend avec plaisir le son bruyant de
l'une et l'autre de ces flûtes. Cependant Homère ne les introduit pas dans les
festins, (16b) quoiqu'il en fasse mention au XVIIIe livre de l'Iliade (l’oplopée), à
l'occasion d'une noce ; mais il laisse les flûtes aux Barbares. Voilà pourquoi il
fait entendre chez les Troyens le son bruyant des flûtes, tant simples que
composées....
Chap. XIV. Après le souper on faisait des libations ; mais c'était à
Mercure, et non à Jupiter teleios, comme on l'a fait par la suite. On rendait
cet honneur à Mercure, parce qu'il semble que ce soit lui qui préside au
sommeil. (16c) On lui faisait aussi des libations sur les langues que l'on
brûlait en son honneur en sortant de table. Les langues lui sont consacrées à
titre d'interprète des dieux.
Homère n'ignorait pas qu'il y eût diverses espèces de mets puisqu'il le dit
formellement : pantoiee edoodee. Il dit encore des mets tels qu'en mangent
les rois que Jupiter place sur le trône. Il connaissait aussi la magnificence de
nos jours. La maison de Ménélas était la plus brillante de son temps. Polybe
nous représente de même la maison pompeuse et brillante d'un roi d'Ibérie,
qui, selon lui, avait imité la volupté des Phéaciens ; outre qu'on voyait au
milieu de son palais des cratères d'or et d'argent pleins d'une espèce de
vin fait avec de l'orge. (16d) Homère décrivant la maison de Calypso, nous
représente Mercure tout étonné de sa magnificence. Il nous peint en un seul
vers les délices et les jouissances des Phéaciens :
« Les plaisirs de la table et la musique ne cessent pas chez nous, etc. »
Ératosthène lit ainsi un passage d'Homère :
« Pour moi, je dis qu'il n'y a pas de moment plus flatteur qu'une joie sage
et sans écart, lorsque des convives entendent un chantre dans l'appartement. »
(16e) Il y a dans son texte kakoteetos apousees, toute méchanceté à
l’écart. Mais le mot méchanceté s'entend ici de folie, extravagance. En effet,
les Phéaciens, très chéris des dieux, comme le dit Nausicrate, devaient
nécessairement être des gens fort réservés....
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