Texte grec :
[1,33] Ὅμηρος δὲ τὴν τοῦ μύρου φύσιν εἰδὼς οὐκ εἰσήγαγε
μύροις ἀλειφομένους τοὺς ἥρωας πλὴν τὸν Πάριν ἐν οἷς
φησὶ ’κάλλει στίλβων‘, ὡς καὶ Ἀφροδίτη κάλλει
τὰ πρόσωπα καθαίρει. ἀλλ´ οὐδὲ στεφανουμένους
εἰσάγει, καίτοι τῷ ἐκ τῆς μεταφορᾶς ὁμοιώματι
σημαίνεται ὅτι ᾔδει τὸν στέφανον. φησὶ γοῦν·
νῆσος, ἣν πέρι πόντος ἀπείριτος ἐστεφάνωτο.
καί·
πάντῃ γάρ σε περὶ στέφανος πολέμοιο δέδηε.
παρατηρητέον δὲ καὶ ὅτι ἐν μὲν Ὀδυσσείᾳ ἀπονιζομένους
τὰς χεῖρας ποιεῖ πρὶν μεταλαβεῖν τροφῆς, ἐν
Ἰλιάδι δὲ τοῦτο ποιοῦντας οὐκ ἔστιν εὑρεῖν. σχολαζόντων
γὰρ βίος ὁ ἐν Ὀδυσσείᾳ καὶ διὰ τὴν εἰρήνην
τρυφώντων· διὸ οἱ ἐνταῦθα ἐθεράπευον τὸ σῶμα διὰ
λουτρῶν καὶ κατανιμμάτων. διὰ τοῦτο καὶ ἀστραγαλίζουσιν
ἐν ταύτῃ τῇ πολιτείᾳ καὶ ὀρχοῦνται καὶ
σφαιρίζουσιν. Ἡρόδοτος δὲ οὐ καλῶς εἴρηκεν
ἐπὶ Ἄτυος διὰ λιμὸν εὑρεθῆναι τὰς παιδιάς· πρεσβεύει
γὰρ τοῖς χρόνοις τὰ ἡρωικά. οἱ δ´ ἐν τῇ Ἰλιακῇ πολιτείᾳ
μονονοὺ βοῶσι·
κλῦθ´ Ἀλαλά, Πολέμου θύγατερ,
ἐγχέων προοίμιον.
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Traduction française :
[1,33] Homère, qui connaissait la nature des parfums, ne nous présente
aucun de ses héros parfumé, si l'on excepte Pâris, qu'il nous peint
« Tout brillant de parfum. »
Un autre poète s'est aussi servi de la même expression :
« Il se rend le visage brillant, en le frottant avec le cosmétique de Vénus.»
Homère ne donne pas non plus de couronne à ses héros, (18f) quoiqu'il
ait connu ce que c'était qu'une couronne. En effet, il emploie figurément le
mot couronner dans ce passage : « Une île qu'une vaste mer couronnait. »
Il dit dans un autre endroit :
« La couronne de la guerre étendait partout ses ravages....»
Il faut encore remarquer que dans l'Odyssée Ulysse se lave les mains
avant de manger, ce que les héros de l'Iliade ne font jamais, au moins ne
voit-on pas qu'ils le fassent. C'est sans doute parce que l'Odyssée est la
peinture de la vie de gens oisifs, et que la paix a accoutumés à la mollesse.
(19a) Dans ce genre de vie on a grand soin de son corps; on se baigne, on se
lave, on danse, on joue aux osselets, à la paume : (ceci montre qu'Hérodote
a dit mal à propos que ce fut sous Atys qu'on inventa les jeux pendant un
temps de famine, afin qu'en jouant on oubliât qu'on avait faim : or, ces temps
héroïques sont bien plus anciens qu'Atys.) Mais pendant la guerre de Troie,
tous les peuples ne font presque que crier:
« Ecoute-nous, Alala, fille de la guerre, toi qui préludes aux jets des lances....»
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