Texte grec :
[1,30] τῶν δ´ ἄλλων ποιητῶν ἔνιοι τὰς καθ´ αὑτοὺς
πολυτελείας καὶ ῥᾳθυμίας ἀνέπεμπον ὡς οὔσας καὶ
κατὰ τὰ Τρωικά. Αἰσχύλος γοῦν ἀπρεπῶς που παράγει
μεθύοντας τοὺς Ἕλληνας, ὡς καὶ τὰς ἀμίδας ἀλλήλοις
περικαταγνύναι. λέγει γοῦν·
ὅδ´ ἐστὶν ὅς ποτ´ ἀμφ´ ἐμοὶ βέλος
γελωτοποιόν, τὴν κάκοσμον οὐράνην,
ἔρριψεν οὐδ´ ἥμαρτε· περὶ δ´ ἐμῷ κάρᾳ
πληγεῖς´ ἐναυάγησεν ὀστρακουμένη,
χωρὶς μυρηρῶν τευχέων πνέους´ ἐμοί.
καὶ Σοφοκλῆς δὲ ἐν Ἀχαιῶν συνδείπνῳ·
ἀλλ´ ἀμφὶ θυμῷ τὴν κάκοσμον οὐράνην
ἔρριψεν οὐδ´ ἥμαρτε· περὶ δ´ ἐμῷ κάρᾳ
κατάγνυται τὸ τεῦχος οὐ μύρου πνέον.
ἐδειματούμην δ´ οὐ φίλης ὀσμῆς ὕπο.
Εὔπολις δὲ τὸν πρῶτον εἰσηγησάμενον τὸ τῆς ἀμίδος
ὄνομα ἐπιπλήττει λέγων·
{ΑΛΚ.} μισῶ λακωνίζειν, ταγηνίζειν δὲ κἂν πριαίμην.
{Β.} πολλὰς δ´ οἶμαι νῦν βεβινῆσθαι.
{ΑΛΚ.}- - - ὃς δὲ πρῶτος ἐξεῦρεν τὸ πρῲ ´πιπίνειν;
{Β.} πολλήν γε λακκοπρωκτίαν ἡμῖν ἐπίστας´ εὑρών.
{ΑΛΚ.} εἶεν· τίς εἶπεν ’ἀμίδα παῖ‘ πρῶτος μεταξὺ πίνων;
{Β.} Παλαμηδικόν γε τοῦτο τοὐξεύρημα καὶ σοφόν σου.
παρ´ Ὁμήρῳ δὲ οἱ ἀριστεῖς κοσμίως δειπνοῦσιν ἐν
Ἀγαμέμνονος. εἰ δ´ ἐν Ὀδυσσείᾳ φιλονεικοῦσιν
Ἀχιλλεὺς καὶ Ὀδυσσεὺς καὶ Ἀγαμέμνων ’χαῖρε νόῳ‘,
ἀλλ´ ὠφέλιμοι αἱ φιλοτιμίαι ζητούντων εἰ λόγῳ ἢ
μάχῃ αἱρεθῆναι δεῖ τὸ Ἴλιον. ἀλλ´ οὐδ´ ὅτε μνηστῆρας
εἰσάγει μεθύοντας, οὐδὲ τότε τοιαύτην ἀκοσμίαν
εἰσήγαγεν ὡς Σοφοκλῆς καὶ Αἰσχύλος πεποιήκασιν,
ἀλλὰ πόδα βόειον ἐπὶ τὸν Ὀδυσσέα ῥιπτούμενον.
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Traduction française :
[1,30] Il y a des poètes qui ont prêté aux temps de Troie le luxe et les
bassesses de leur âge. C'est donc avec indécence qu'Eschyle représente
les Grecs ivres, et se cassant mutuellement des pots de chambre sur la
figure.
« Voici, dit-il, l'homme qui m'a lancé un trait : c'est, vous allez en rire, un
puant pot-de-chambre ; et il n'a pas manqué son coup. Le pot s'est brisé en
mille pièces autour de ma tête, (17d) et ce fut pour moi une odeur bien
différente de vos flacons d'essences !... »
Sophocle dit aussi dans son banquet des Grecs:
« Mais dans sa colère il me jeta un puant pot-de-chambre, et il ne me
manqua point. Le vase se brisa autour de ma tête: il puait ! il puait si fort, que
j'en frissonnai !
Eupolis fait blâmer ainsi celui qui a introduit le nom de pots-de-chambre :
« A. Je n'aime pas à laconiser ; mais tageniser (ou faire de la friture), je
donnerais de l'argent pour le faire. Je pense que nombre de femmes s'en
sont actuellement bien donné. Celui qui a le premier conseillé de boire sur
nouveaux frais, a certainement donné lieu aux infamies les plus grossières.
(17e) B. Soit. « Mais qui a le premier introduit l'usage des pots-de-chambre ?
L'invention est belle, sans doute, et digne de Palamède!... »
Les chefs qui, dans Homère, mangent chez Agamemnon, ne font rien
d'indécent ; et si Achille et Ulysse se querellent, au grand plaisir de ce roi,
leur dispute a quelque chose d'utile pour but, puisqu'il s'agit de savoir si l'on
doit prendre Ilion par embûches ou par force. (17f) Les amants de
Pénélope, lors même que le poète nous les représente ivres, ne font rien qui
approche de l'indécence qu'Eschyle et Sophocle ont supposée. Ils se
contentent de jeter un pied de bœuf à la tête d'Ulysse.
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