Texte grec :
[1,16] Πρίαμος δὲ παρὰ τῷ ποιητῇ καὶ ὀνειδίζει τοῖς
υἱοῖς ἀναλίσκουσι τὰ μὴ νενομισμένα·
ἀρνῶν ἠδ´ ἐρίφων ἐπιδήμιοι ἁρπακτῆρες.
Φιλόχορος δὲ ἱστορεῖ καὶ κεκωλῦσθαι
Ἀθήνησιν ἀπέκτου ἀρνὸς μηδένα γεύεσθαι, ἐπιλιπούσης
ποτὲ τῆς τῶν ζῴων τούτων γενέσεως.
Ἑλλήσποντον δὲ Ὅμηρος ἰχθυόεντα προσαγορεύων
καὶ τοὺς Φαίακας πλωτικωτάτους ποιῶν καὶ ἐν
τῇ Ἰθάκῃ εἰδὼς λιμένας πλείους καὶ νήσους προσεχεῖς
πολλάς, ἐν αἷς ἰχθύων ἐγίνετο πλῆθος καὶ ἀγρίων
ὀρνίθων, καὶ εἰς εὐδαιμονίαν δὲ καταριθμῶν τὸ τὴν
θάλασσαν ἰχθῦς παρέχειν, ὅμως τούτων οὐδὲν οὐδένα
ποιεῖ προσφερόμενον· καὶ μὴν οὐδ´ ὀπώραν παρατίθησί
τινι καίπερ οὖσαν πολλὴν καὶ ἥδιστα ταύτης
μνημονεύων καὶ πάντα χρόνον παρασκευάζων ἀθάνατον·
‘ὄγχνη γάρ, φησίν, ἐπ´ ὄγχνῃ’ καὶ τὰ
ἑξῆς. ἀλλὰ μὴν οὐδὲ στεφανουμένους οὐδὲ μυρουμένους
ποιεῖ ὥσπερ οὐδὲ θυμιῶντας, ἀλλὰ πάντων τούτων
ἀπολυομένους τοὺς ἀνθρώπους εἰς ἐλευθερίαν
καὶ αὐτάρκειαν ἐξαιρεῖται τοὺς πρώτους. καὶ θεοῖς
δὲ ἁπλῆν ἀποδίδωσι δίαιταν νέκταρ καὶ ἀμβροσίαν.
καὶ τοὺς ἀνθρώπους δὲ ποιεῖ τιμῶντας αὐτοὺς ἀπὸ
τῆς διαίτης, ἀφελὼν λιβανωτὸν καὶ σμύρναν καὶ στεφάνους
καὶ τὴν περὶ ταῦτα τρυφήν. καὶ τῆς ἁπλῆς
δὲ ταύτης διαίτης οὐκ ἀπλήστως ἀπολαύοντας παρίστησιν,
ἀλλ´ ὡς οἱ κράτιστοι τῶν ἰατρῶν ἀφαιρεῖ τὰς πλησμονάς,
αὐτὰρ ἐπεὶ πόσιος καὶ ἐδητύος ἐξ ἔρον ἕντο·
καὶ τὴν ἐπιθυμίαν πληρώσαντες οἳ μὲν ἐξώρμων ἐπὶ
μελέτην ἀθλητικὴν δίσκοισι τερπόμενοι καὶ αἰγανέαις,
τῇ παιδιᾷ τὰ πρὸς σπουδὴν ἐκμελετῶντες· οἳ
δὲ κιθαρῳδῶν ἠκροῶντο τὰς ἡρωικὰς πράξεις ἐν μέλει
καὶ ῥυθμῷ ποιούντων.
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Traduction française :
[1,16] Priam reproche même à ses enfants d'user de choses défendues par
la loi, et les traite
« De brigands qui volaient publiquement des agneaux et des chevreaux.«
Philochore rapporte que les agneaux ayant manqué certain temps en
Attique, (9d) les magistrats d'Athènes défendirent d'en manger aucun avant
qu'il eût été tondu une fois.
Homère appelle l'Hellespont poissonneux. Il nous peint les Phéaciens
comme de grands marins ; il nous apprend qu'il y avait plusieurs ports à
Ithaque, et plusieurs îles voisines où les poissons et les volatiles étaient en
abondance : il compte même la mer pleine de poissons entre les avantages
particuliers de ces îles ; et cependant il ne nous dit pas qu'on y ait jamais rien
servi de semblable sur les tables. Il ne fait même pas servir de fruits, quoiqu'il
y en eût beaucoup, (9e) et qu'il en parle avec un plaisir particulier. Ces fruits,
selon lui, y étaient comme perpétuels, puisque les arbres en étaient chargés
en toute saison : « La poire y succède à la poire, etc. »
On ne voit ses convives ni couronnés, ni oints de baumes, ni faire de
fumigations aromatiques ; mais, débarrassant les hommes de tout ce
superflu, il apprend surtout aux princes à être libres et à se contenter de peu.
A l'égard des dieux, on ne peut même leur supposer une nourriture plus
simple que celle qu'il leur donne : c'est du nectar et de l’ambrosie. Les
hommes ne leur présentent pour hommage, que les prémices de leurs
propres repas : (9f) il n'y a ni encens, ni parfum, ni couronne ; en un mot, rien
de somptueux, rien de recherché. Il ne veut même pas que les hommes
usent de ces vivres si simples jusqu'à pleine satiété ; mais, à l'exemple des
médecins les plus éclairés, il défend de se remplir d'aliments, comme le
donne à entendre ce vers : « Après qu'ils eurent pris ce qui leur était nécessaire
du boire et du manger. »
Dès qu'ils avaient contenté la faim, les uns sortaient sur le champ pour
aller s'exercer à la lutte, au palet, au javelot, (10a) et faisaient de ces
divertissements une préparation à des travaux plus sérieux : les autres
entendaient des citharèdes, qui, joignant les accents de la cithare au chant,
célébraient les actions des héros.
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