HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre IV

ἐδείπνει



Texte grec :

[4,142] «Λακεδαιμόνιοι εἰς μὲν τὰ φιδίτια οὐκ ἤρχοντο κατὰ τὸ πάτριον ἔθος· (142) ὅτε δὲ καὶ παραγένοιντο, μικρὰ συμπεριενεχθεῖσι νόμου χάριν παρεσκευάζετο καὶ πάλιν αὐτοῖς στρωμναί τε τοῖς μεγέθεσιν οὕτως ἐξησκημέναι πολυτελῶς καὶ τῇ ποικιλίᾳ διαφόρως ὥστε τῶν ξένων ἐνίους τῶν παραληφθέντων ὀκνεῖν τὸν ἀγκῶνα ἐπὶ τὰ προσκεφάλαια ἐρείδειν. Oἱ δὲ πρότερον ἐπὶ τοῦ κλιντηρίου ψιλοῦ διακαρτεροῦντες (τῆς κλίνης) παρ´ ὅλην τὴν συνουσίαν, ὅτε τὸν ἀγκῶνα ἅπαξ ἐρείσειαν - - -. » «Εἰς δὲ τὴν προειρημένην τρυφὴν ἦλθον ποτηρίων τ´ ἐκθέσεις πολλῶν καὶ βρωμάτων παντοδαπῶς πεποιημένων παραθέσεις, (142b) ἔτι δὲ μύρων ἐξηλλαγμένων, ὡς δ´ αὕτως οἴνων καὶ τραγημάτων. Καὶ τούτων ἦρξαν οἱ μικρὸν πρὸ Κλεομένους βασιλεύσαντες Ἄρευς καὶ Ἀκρότατος αὐλικὴν ἐξουσίαν ζηλώσαντες· οὓς τοσοῦτον αὖθις ὑπερῆράν τινες τῶν ἰδιωτῶν τῶν ἐν Σπάρτῃ γενομένων κατ´ ἐκεῖνον τὸν χρόνον τῇ πολυτελείᾳ τῇ καθ´ αὑτούς, ὥστε δοκεῖν τὸν Ἄρεα καὶ τὸν Ἀκρότατον εὐτελείᾳ πάντας ὑπερβεβληκέναι τοὺς ἀφελεστάτους τῶν πρότερον.» (21) «Κλεομένης δὲ πολὺ διενέγκας τῷ τε συνιδεῖν πράγματα καίτοι νέος ὢν - - - καὶ κατὰ τὴν δίαιταν ἀφελέστατος γέγονεν. (142c) Ἤδη γὰρ τηλικούτων πραγμάτων ἡγούμενος ἔμφασιν τοῖς παραλαμβανομένοις πρὸς τὴν θυσίαν ἐποίει, διότι τὰ παρὰ ἐκείνοις τῶν παρ´ αὐτὸν οὐδὲν καταδεέστερον εἴη παρασκευαζόμενα. » «Πολλῶν δὲ πρεσβειῶν παραγινομένων πρὸς αὐτὸν οὐδέποτε ἐνωρίστερον τοῦ κατειθισμένου συνῆγεν καιροῦ πεντακλίνου τε διεστρώννυτο οὐδέποτε πλεῖον· ὅτε δὲ μὴ παρείη πρεσβεία, τρίκλινον. Καὶ πρόσταγμα οὐκ ἐγίνετο δι´ ἐδεάτρου τίς εἵσεται καὶ κατακλιθήσεται πρῶτος, (142d) ἀλλ´ ὁ πρεσβύτατος ἡγεῖτο ἐπὶ τὰς κλίνας, εἰ μή τιν´ αὐτὸς προσκαλέσαιτο. » «Κατελαμβάνετο δὲ ἐπὶ τὸ πολὺ μετὰ τοῦ ἀδελφοῦ κατακείμενος ἢ μετά τινος τῶν ἡλικιωτῶν. Ἐπί τε τῷ τρίποδι ψυκτὴρ χαλκοῦς ἐπέκειτο καὶ κάδος καὶ σκαφίον ἀργυροῦν δύο κοτύλας χωροῦν καὶ κύαθος, ἡ δ´ ἐπίχυσις χαλκῆ. Πιεῖν δὲ οὐ προσεφέρετο, εἰ μή τις αἰτήσειεν· ἐδίδοτο δὲ κύαθος εἷς πρὸ τοῦ δείπνου, αὐτῷ δὲ πολὺ πρώτῳ· καὶ ὅτε προσνεύσειεν ἐκεῖνος, οὕτως ᾔτουν καὶ οἱ λοιποί. Τὰ δὲ παρατιθέμενα ἐπὶ μὲν τραπεζίου ἦν τοῦ τυχόντος, (142e) τὰ δὲ λοιπὰ ὥστε μήθ´ ὑπεραίρειν μήτ´ ἐλλείπειν, ἀλλ´ ἱκανὰ ἅπασι γίνεσθαι καὶ μὴ προσδεῖσθαι τοὺς παρόντας. Οὔτε γὰρ οὕτως ᾤετο δεῖν ὥσπερ ἐν τοῖς φιδιτίοις δέχεσθαι ζωμῷ καὶ κρεᾳδίοις ἀφελῶς οὔτε πάλιν οὕτως ὑπερτείνειν ὡς εἰς τὸ μηθὲν δαπανᾶν, ὑπερβάλλοντα τὸ σύμμετρον τῆς διαίτης. Τὸ μὲν γὰρ ἀνελεύθερον ἐνόμιζε, τὸ δ´ ὑπερήφανον. Ὁ δ´ οἶνος ἦν μικρῷ βελτίων, ὅτε παρείησάν τινες. Ἐπεὶ δὲ δειπνήσειαν, ἐσιώπων πάντες, ὅ τε παῖς ἐφειστήκει κεκραμένον ἔχων τὸ ποτὸν καὶ τῷ αἰτοῦντι προσέφερε. (142f) Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον καὶ μετὰ τὸ δεῖπνον οὐ πλεῖον ἐδίδοτο δύο κυάθων καὶ τοῦτο προσνεύσαντι προσεφέρετο. » «Ἀκρόαμα δὲ οὐδὲν οὐδέποτε παρεισεπορεύετο, διετέλει δ´ αὐτὸς προσομιλῶν πρὸς ἕκαστον καὶ πάντας ἐκκαλούμενος εἰς τὸ τὰ μὲν ἀκούειν, τὰ δὲ λέγειν αὐτούς, ὥστε τεθηρευμένους ἀποτρέχειν ἅπαντας. » Διακωμῳδῶν δ´ Ἀντιφάνης τὰ Λακωνικὰ δεῖπνα ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ δράματι Ἄρχων φησὶν οὕτως·

Traduction française :

[4,142] Les Lacédémoniens ne venaient plus aux phédities, selon leur ancien usage; (142) mais si par hasard ils s'y trouvaient réunis, on les servait très simplement, pour dire qu'ils ne manquaient pas à l'usage. Ils eurent, au contraire, par la suite des tapis si riches et si précieux par la variété du travail, que quelques-uns des étrangers qu'ils invitaient, se faisaient un scrupule d'appuyer le coude sur les coussins; mais les anciens s'appuyaient sur un lit très simple, pour demeurer ainsi pendant tout le repas sur ce lit, où ils avaient une fois posé le coude. Les Lacédémoniens se livrèrent donc à la volupté dont il vient d'être parlé : ils exposèrent sur leur table nombre de différents vases; on leur servit des mets apprêtés de toute manière : (142b) ce fut parfum sur parfum, des vins et des desserts variés à l'infini. Ceci commença sous Arée et Acrotate, qui régnèrent peu de temps avant Cléomène, et prirent toute la licence des cours. Quelques particuliers de Sparte, leurs contemporains, enchérirent même sur leur luxe, au point qu'Arée et Acrotate semblaient n'avoir surpassé dans une espèce de vie frugale, que ceux qui vivaient on ne peut plus simplement : (21) quant à Cléomène, étant beaucoup plus instruit des affaires d'état, il vécut de la manière la plus simple, quoique jeune. (142c) Placé à la tête du gouvernement, il sacrifiait, il faisait voir à ceux qu'il avait invités, que leurs apprêts n'étaient en rien inférieurs aux siens. Il traita chez lui plusieurs ambassadeurs qui se rendirent auprès de sa personne; mais jamais il ne fît servir de meilleure heure que de coutume : on ne couvrait qu'une table à cinq lits, et jamais plus. S'il n'y avait pas d'ambassadeurs, on ne couvrait qu'une table à trois lits. Il n'y avait pas de maître des cérémonies qui réglât celui qui devait s'asseoir ou se placer sur le lit à la première place : (142d) le plus âgé allait se placer le premier, à moins que Cléomène ne l'appelât de son côté. On le trouva le plus souvent couché sur le même lit avec son frère, ou avec quelque autre personne de son âge. Il y avait une table à trois pieds, un psykter d'airain pour mettre rafraîchir le vin, un cade, une gondole d'argent tenant deux cotyles, et des gobelets : l'aiguière avec laquelle on versait le vin, était d'airain. On ne présentait à boire à personne, à moins qu'on n'en demandât : avant de commencer à souper, on versait un gobelet de vin, mais d'abord à Clëomène ; et lorsqu'il avait fait signe, les autres en demandaient aussi de même. Les mets qu'on servait étaient fort ordinaires; (142e) du reste il n'y avait ni trop ni trop peu, mais assez pour tout le monde ; de sorte que chacun avait ce qu'il fallait. Il ne pensait pas qu'il dût traiter son monde uniquement avec du potage et quelques petits morceaux de viande, comme il était d'usage dans les phédities : d'un autre côté, il ne voulait pas donner dans l'excès d'une dépense inutile, en passant les bornes du nécessaire : dans le premier cas, il voyait de la malhonnêteté; dans le second, un luxe dicté par l'orgueil. Le vin était un peu meilleur à sa table lorsqu'il avait invité quelqu'un. On gardait le silence pendant le souper : un esclave était toujours prêt, tenant le vin mêlé d'eau, et en donnait à celui qui en demandait : (142f) il en était de même après le souper; on ne versait à chacun que deux gobelets de vin, et lorsqu'on le demandait, mais par signe. Jamais il ne se trouva de musiciens ni de comédiens chez lui, même comme en passant. Cléomène s'entretenait familièrement avec chaque personnage, engageant les uns ou les autres, tantôt à écouter ce qu'on disait, tantôt à parler eux-mêmes sur telle matière; de sorte que tous se retiraient comme séduits par les charmes de sa société. Antiphane plaisante sur les soupers des Lacédémoniens, dans son Archoon:





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Dernière mise à jour : 10/01/2008