HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre IV

Εὐφράνωρ



Texte grec :

[4,184] Πυθαγόρας δὲ ὁ γεγραφὼς περὶ τῆς Ἐρυθρᾶς θαλάσσης τοὺς Τρωγλοδύτας φησὶ κατασκευάζειν τὴν πανδούραν (184) ἐκ τῆς ἐν τῇ θαλάσσῃ φυομένης δάφνης. Τυρρηνῶν δ´ ἐστὶν εὕρημα κέρατά τε καὶ σάλπιγγες. Μητρόδωρος δ´ ὁ Χῖος ἐν Τρωικοῖς σύριγγα μέν φησιν εὑρεῖν Μαρσύαν καὶ αὐλὸν ἐν Κελαιναῖς, τῶν πρότερον ἑνὶ καλάμῳ συριζόντων. Εὐφορίων δ´ ὁ ἐποποιὸς ἐν τῷ περὶ μελοποιῶν τὴν μὲν μονοκάλαμον σύριγγα Ἑρμῆν εὑρεῖν, τινὰς δ´ ἱστορεῖν Σεύθην καὶ Ῥωνάκην τοὺς Μαιδούς, τὴν δὲ πολυκάλαμον Σιληνόν, Μαρσύαν δὲ τὴν κηρόδετον. (83) Ταῦτα ἔχεις παρ´ ἡμῶν τῶν Ἀλεξανδρέων, Οὐλπιανὲ ὀνοματοθήρα, τῶν περὶ τοὺς μοναύλους ἐσπουδακότων. (184b) Οὐ γὰρ οἶδας ἱστοροῦντα Μενεκλέα τὸν Βαρκαῖον συγγραφέα ἔτι τε Ἄνδρωνα ἐν τοῖς Χρονικοῖς τὸν Ἀλεξανδρέα, ὅτι Ἀλεξανδρεῖς εἰσιν οἱ παιδεύσαντες πάντας τοὺς Ἕλληνας καὶ τοὺς βαρβάρους, ἐκλειπούσης ἤδη τῆς ἐγκυκλίου παιδείας διὰ τὰς γενομένας συνεχεῖς κινήσεις ἐν τοῖς κατὰ τοὺς Ἀλεξάνδρου διαδόχους χρόνοις. Ἐγένετο οὖν ἀνανέωσις πάλιν παιδείας ἁπάσης κατὰ τὸν ἕβδομον βασιλεύσαντα Αἰγύπτου Πτολεμαῖον, (184c) τὸν κυρίως ὑπὸ τῶν Ἀλεξανδρέων καλούμενον Κακεργέτην. Οὗτος γὰρ πολλοὺς τῶν Ἀλεξανδρέων ἀποσφάξας, οὐκ ὀλίγους δὲ καὶ φυγαδεύσας τῶν κατὰ τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ ἐφηβησάντων ἐποίησε πλήρεις τάς τε νήσους καὶ πόλεις ἀνδρῶν γραμματικῶν, φιλοσόφων, γεωμετρῶν, μουσικῶν, ζωγράφων, παιδοτριβῶν τε καὶ ἰατρῶν καὶ ἄλλων πολλῶν τεχνιτῶν· οἳ διὰ τὸ πένεσθαι διδάσκοντες ἃ ἠπίσταντο πολλοὺς κατεσκεύασαν ἄνδρας ἐλλογίμους. Ἔμελεν δὲ τοῖς πάλαι πᾶσιν Ἕλλησι μουσικῆς· (184d) διόπερ καὶ ἡ αὐλητικὴ περισπούδαστος ἦν. Χαμαιλέων γοῦν ὁ Ἡρακλεώτης ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ Προτρεπτικῷ Λακεδαιμονίους φησὶ καὶ Θηβαίους πάντας αὐλεῖν μανθάνειν Ἡρακλεώτας τε τοὺς ἐν τῷ Πόντῳ καθ´ ἑαυτὸν ἔτι Ἀθηναίων τε τοὺς ἐπιφανεστάτους, Καλλίαν τε τὸν Ἱππονίκου καὶ Κριτίαν τὸν Καλλαίσχρου. Δοῦρις δ´ ἐν τῷ περὶ Εὐριπίδου καὶ Σοφοκλέους Ἀλκιβιάδην φησὶ μαθεῖν τὴν αὐλητικὴν οὐ παρὰ τοῦ τυχόντος, ἀλλὰ Προνόμου τοῦ μεγίστην ἐσχηκότος δόξαν. Ἀριστόξενος δὲ καὶ Ἐπαμινώνδαν (184e) τὸν Θηβαῖον αὐλεῖν μαθεῖν παρὰ Ὀλυμπιοδώρῳ καὶ Ὀρθαγόρᾳ. καὶ τῶν Πυθαγορικῶν δὲ πολλοὶ τὴν αὐλητικὴν ἤσκησαν, ὡς Εὐφράνωρ τε καὶ Ἀρχύτας Φιλόλαός τε ἄλλοι τε οὐκ ὀλίγοι. Ὁ δ´ Εὐφράνωρ καὶ σύγγραμμα περὶ αὐλῶν κατέλιπεν· ὁμοίως δὲ καὶ ὁ Ἀρχύτας. Ἐμφανίζει δὲ καὶ ὁ Ἀριστοφάνης ἐν τοῖς Δαιταλεῦσι τὴν περὶ τὸ πρᾶγμα τοῦτο σπουδὴν ὅταν λέγῃ· «Ὅστις δ´ αὐτὴν αὐλοῖς καὶ λύραισι κατατέτριμμαι χρώμενος, εἶτά με σκάπτειν κελεύεις; » Φρύνιχος Ἐφιάλτῃ· «Οὐ τουτονὶ μέντοι σὺ κιθαρίζειν ποτὲ αὐλεῖν τ´ ἐδίδαξας;» Καὶ τὴν Ἀθηνᾶν δέ φησιν Ἐπίχαρμος ἐν Μούσαις ἐπαυλῆσαι τοῖς Διοσκόροις τὸν ἐνόπλιον. Ἴων δ´ ἐν Φοίνικι ἢ Καινεῖ ἀλέκτορα τὸν αὐλὸν καλεῖ ἐν τούτοις· «Ἐπὶ δ´ αὐλὸς ἀλέκτωρ Λύδιον ὕμνον ἀχέων.» Ἐν δὲ Φρουροῖς τὸν ἀλεκτρυόνα Ἰδαῖον εἴρηκε σύριγγα διὰ τούτων· «Ῥοθεῖ δέ τοι σῦριγξ Ἰδαῖος ἀλέκτωρ.» Ἐν δὲ τῷ βʹ Φοίνικι ὁ αὐτὸς Ἴων φησίν· «Ἔκτυπον ἄγων βαρὺν αὐλὸν τρέχοντι ῥυθμῷ,» οὕτω λέγων τῷ Φρυγίῳ· βαρὺς γὰρ οὗτος· παρ´ ὃ καὶ τὸ κέρας αὐτῷ προσάπτουσιν ἀναλογοῦν τῷ τῶν σαλπίγγων κώδωνι.’ — Ἐπὶ τούτοις τέλος ἐχέτω καὶ ἥδε ἡ βίβλος, ἑταῖρε Τιμόκρατες, ἱκανὸν εἰληφυῖα μῆκος.

Traduction française :

[4,184] Pythagore, celui qui a écrit sur la mer Rouge, dit que les Troglodytes font la pandure avec un laurier qui croît près de la mer. (184) Ce sont les Tyrrhéniens qui ont inventé les cornets et les trompettes. Métrodoré de Chio dit que ce fut Marsyas qui inventa la flûte de berger et la flûte simple dans Celœnes ; ceux qui l'avaient précédé n'ayant fait entendre que le sifflet de roseau. Si l'on en croit ce que rapporte Euphorion le poète épique, dans son histoire des Poètes lyriques, le sifflet fait d'un seul roseau, est de l'invention de Mercure; d'autres l'attribuent à Seuthès et à Rhonace, l'un et l'autre Médes (ou Maides), et disent que Silène imagina la flûte à plusieurs tuyaux de roseau ; et Marsyas, le keerodele. (83) Voilà donc, Ulpien, toi qui cours tant après les noms des choses, ce que nous pouvons t'apprendre, nous autres Alexandrins, habiles à jouer du monaule; (184b) car tu ne sais pas que, selon Ménéclès, historien, natif de Barca, et les chroniques d'Andron, ce sont les Alexandrins qui ont instruit tous les Grecs et les Barbares, depuis que toutes les sciences eurent disparu, à la suite des troubles continuels qui survinrent du temps des successeurs d'Alexandre. Toutes les sciences reprirent un nouvel essor sous Ptolémée, qui régna le septième en Égypte (184c) après ce conquérant, et qui fut surnommé Kakergele par les Alexandrins. En effet, ce Ptolémée en fit égorger un grand nombre, en bannit beaucoup d'autres qui étaient parvenus à l'âge de puberté en même temps que son frère, et remplit ainsi les îles et les villes de grammairiens, de philosophes, de géomètres, de physiciens, de peintres, de précepteurs, de médecins, et de beaucoup d'autres gens instruits dans les arts. Or, tous ces fugitifs restant sans ressource du côté de la fortune, prirent le parti d'enseigner ce qu'ils savaient, et formèrent ainsi nombre de célèbres personnages. Les anciens Grecs, qui aimaient la musique, (184d) s'exercaient beaucoup à jouer de la flûte. En effet, Chamœléon d'Héraclée dit, dans son Proteptique, que les Lacédémoniens et les Thébains apprenaient tous à jouer de cet instrument ; de même que les Héracléotes, qui, de son temps, habitaient les bords du Pont; les Athéniens les plus illustres, tels que Callias, fils d'Hipponicus, et Critias, fils de Callaeschre. Douris rapporte, dans son ouvrage sur Sophocle et Euripide, qu'Alcibiade avait appris à jouer de la flûte, non d'un maître quelconque, mais de Prosnomus, qui avait alors la plus grande célébrité. Selon Aristoxène, ce fut d'Olympiodore et d'Orthagoras qu'Épaminondas (184e) apprit à jouer de cet instrument. Plusieurs Pythagoriciens, tels qu'Euphranor, Archytas, Philolaüs, et nombre d'autres s'y exercèrent pareillement. Euphranor a même laissé un traité sur les flûtes, de même qu'Archytas. Aristophane nous indique, dans ses Détalées la passion qu'on avait pour cet exercice, lorsqu'il dit : «Moi qui me suis exercé la main à jouer de la flûte et de la lyre, vous voulez que j'aille fouir la terre !» Phrynique dit aussi, dans son Éphialte (Cochemar) : «Non, tu n'as jamais montré à cet homme à jouer de la cithare et de la flûte.» Selon ce que dit Épicharme, dans ses Muses, Minerve joua, sur la flûte, la danse armée pour les Dioscures. Ion, dans son Phœnix, ou Cariée, appelle la flûte coq. «La flûte coq célébrait sur le mode lydien les louanges des Achéens.» Le même, dans ses Gardes, il appelle la syrinx un coq d'Ida : «Devant, allait une syrinx coq d'Ida.» Il dit aussi, dans son Phœnîx remis au théâtre : «Il faisait entendre sur sa flûte un son grave, avec un rythme précipité, dont l'air retentissait .» Désignant ainsi le mode Phrygien ; car ce mode est grave; en ce (qu'on ajoute à la flûte un pavillon de corne analogue au pavillon d'airain des trompettes. Finissons; par ces détails, ce Livre qui se trouve déjà assez long, mon cher Timocrate.





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Dernière mise à jour : 10/01/2008