Texte grec :
[4,168] (65) (168) Ὅτι δὲ τοὺς ἀσώτους καὶ τοὺς μὴ ἔκ τινος περιουσίας ζῶντας τὸ παλαιὸν
ἀνεκαλοῦντο οἱ Ἀρεοπαγῖται καὶ ἐκόλαζον, ἱστόρησαν Φανόδημος καὶ Φιλόχορος ἄλλοι
τε πλείους. Μενέδημον γοῦν καὶ Ἀσκληπιάδην τοὺς φιλοσόφους νέους ὄντας καὶ
πενομένους μεταπεμψάμενοι ἠρώτησαν πῶς ὅλας τὰς ἡμέρας τοῖς φιλοσόφοις
συσχολάζοντες, κεκτημένοι δὲ μηδέν, εὐεκτοῦσιν οὕτω τοῖς σώμασι· καὶ οἳ ἐκέλευσαν
μεταπεμφθῆναί τινα τῶν μυλωθρῶν. (168b) Ἐλθόντος δ´ ἐκείνου καὶ εἰπόντος ὅτι νυκτὸς
ἑκάστης κατιόντες εἰς τὸν μυλῶνα καὶ ἀλοῦντες δύο δραχμὰς ἀμφότεροι λαμβάνουσι,
θαυμάσαντες οἱ Ἀρεοπαγῖται διακοσίαις δραχμαῖς ἐτίμησαν αὐτούς. Καὶ Δημόκριτον δ´
Ἀβδηρῖται δημοσίᾳ κρίνοντες ὡς κατεφθαρκότα τὰ πατρῷα, ἐπειδὴ ἀναγνοὺς αὐτοῖς τὸν
μέγαν διάκοσμον καὶ τὰ περὶ τῶν ἐν Ἅιδου εἰπὼν εἰς ταῦτα ἀνηλωκέναι, ἀφείθη.
(66) Οἱ δὲ μὴ οὕτως ἄσωτοι κατὰ τὸν Ἄμφιν·
«Πίνους´ ἑκάστης ἡμέρας δι´ ἡμέρας,»
(168c) διασειόμενοι τοὺς κροτάφους ὑπὸ τοῦ ἀκράτου, καὶ κατὰ τὸν Δίφιλον
«Κεφαλὰς ἔχοντες τρεῖς ὥσπερ Ἀρτεμίσιον, »
«Πολέμιοι τῆς οὐσίας ὑπάρχοντες, ὡς Σάτυρος ἐν τοῖς περὶ χαρακτήρων
εἴρηκεν, κατατρέχοντες τὸν ἀγρόν, διαρπάζοντες τὴν οἰκίαν,
λαφυροπωλοῦντες τὰ ὑπάρχοντα, σκοποῦντες οὐ τί δεδαπάνηται ἀλλὰ τί
δαπανηθήσεται, οὐδὲ τί περιέσται ἀλλὰ τί οὐ περιέσται, ἐν τῇ νεότητι τὰ τοῦ
γήρως ἐφόδια προκαταναλίσκοντες, (168d) χαίροντες τῇ ἑταίρᾳ, οὐ τοῖς
ἑταίροις, καὶ τῷ οἴνῳ, οὐ τοῖς συμπόταις.»
Ἀγαθαρχίδης δ´ ὁ Κνίδιος ἐν τῇ ὀγδόῃ πρὸς ταῖς κʹ τῶν Εὐρωπιακῶν
«Γνώσιππον, φησίν, ἄσωτον γενόμενον ἐν τῇ Σπάρτῃ ἐκώλυον οἱ ἔφοροι
συναναστρέφεσθαι τοῖς νέοις.»
Παρὰ δὲ Ῥωμαίοις μνημονεύεται, ὥς φησι Ποσειδώνιος ἐν τῇ ἐνάτῃ καὶ
τεσσαρακοστῇ τῶν ἱστοριῶν, Ἀπίκιόν τινα ἐπὶ ἀσωτίᾳ πάντας ἀνθρώπους
ὑπερηκοντικέναι. Οὗτος δ´ ἐστὶν Ἀπίκιος ὁ καὶ τῆς φυγῆς αἴτιος γενόμενος (168e)
Ῥουτιλίῳ τῷ τὴν Ῥωμαικὴν ἱστορίαν ἐκδεδωκότι τῇ Ἑλλήνων φωνῇ. Περὶ δὲ Ἀπικίου τοῦ
καὶ αὐτοῦ ἐπὶ ἀσωτίᾳ διαβοήτου ἐν τοῖς πρώτοις εἰρήκαμεν.
(67) Διογένης δ´ ὁ Βαβυλώνιος ἐν τοῖς περὶ εὐγενείας τὸν Φωκίωνος υἱόν, φησί,
Φῶκον οὐκ ἦν ὃς οὐκ ἐμίσει Ἀθηναίων. Καὶ ὁπότε ἀπαντήσειέ τις αὐτῷ ἔλεγεν
«Ὦ καταισχύνας τὸ γένος.»
Πάντα γὰρ ἀνάλωσε τὰ πατρῷα εἰς ἀσωτίαν καὶ μετὰ ταῦτα ἐκολάκευε τὸν ἐπὶ τῆς
Μουνιχίας· ἐφ´ ᾧ πάλιν ὑπὸ πάντων ἐπερραπίζετο. (168f) Ἐπιδόσεων δέ ποτε
γινομένων παρελθὼν καὶ αὐτὸς εἰς τὴν ἐκκλησίαν ἔφη
«Ἐπιδίδωμι κἀγώ, »
καὶ οἱ Ἀθηναῖοι ὁμοθυμαδὸν ἀνεβόησαν
«Εἰς ἀκολασίαν.»
Ἦν δ´ ὁ Φῶκος καὶ φιλοπότης. Νικήσαντος γοῦν αὐτοῦ ἵπποις Παναθήναια ὡς ὁ
πατὴρ εἱστία τοὺς ἑταίρους, συνελθόντων εἰς τὸ δεῖπνον λαμπρὰ μὲν ἦν ἡ παρασκευὴ
καὶ τοῖς εἰσιοῦσι προσεφέροντο ποδονιπτῆρες οἴνου δι´ ἀρωμάτων.
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Traduction française :
[4,168] (65) (168) Phanodème, Philochore, et plusieurs autres écrivains, ont rapporté
que l'Aréopage citait à son tribunal et punissait ceux qui vivaient avec
prodigalité sans avoir un patrimoine suffisant. Ces magistrats ayant donc cité
par devant eux Menédème et Asclépiade, l'un et l'autre jeunes philosophes, et
sans aucun bien, leur demandèrent comment ils pouvaient passer tous les jours à
ne rien faire, et grâce à la conversation des philosophes y étant d'ailleurs bien
gras, bien replets, et sans avoir de patrimoine. Faites venir, répondirent-ils,
tel des meuniers de la ville. Celui-ci comparaissant, dit aux juges: (168b)
Messieurs, ces deux hommes descendent toutes les nuits à mon moulin, et s'y
occupent à moudre mon grain, moyennant deux drachmes qu'ils reçoivent l'un et
l'autre. Ces magistrats étonnés leur firent délivrer deux cents drachmes.
Les Abdéritains citèrent Démocrite à leur tribunal, comme ayant dissipé son
patrimoine : il leur lut son grand Traité sur l'ordre de l'univers, et ce qu'il
avait écrit sur ce qui est dans le vaste espace de l'infini, disant qu'il
l'avait dissipé pour les frais que cet ouvrage lui avait coûté; et il fut renvoyé absous.
(66) Les débauchés dont parle Amphis étaient différents ; voici son passage :
«Ils boivent chaque jour pendant toute la journée, et ont les tempes frappées
de la vapeur du vin pur.»
Et pour parler avec Diphile, Ils ont trois têtes, de même que la statue de Diane.
Ils sont les ennemis de leur propre bien, comme le dit Satyrus, dans ses
Caractères, dévastant leurs terres, pillant leur maison, vendant les dépouilles
qu'ils en enlèvent ; considérant, non ce qui a été dissipé, mais ce qui peut
encore l'être; non ce qui pourra rester, mais ce qui n'y restera pas. Dans leur
jeunesse, ils absorbent d'avance ce qui devrait servir à sustenter leur
vieillesse, (168d) aimant une amie, non pas des amis; se plaisant à boire, mais
non à partager le vin avec d'honnêtes convives.
Agatharcide de Cnide rapporte, dans son livre de l'Histoire de l'Europe, que les
Éphores défendirent à Gnosippus, qui vivoit à Sparte en débauché, de fréquenter
la jeunesse.
Certain Apicius surpassa à Rome tout ce qu'il y avait eu de plus intempérant,
dit Posidonius, dans le liv. 49 de ses Histoires. C'est cet Apicius qui a été
cause de l'exil de (168e) Rutilius, auteur d'une histoire romaine en grec. Nous
avons parlé, dans ce qui précède, de cet Apicius, si fameux par sa gloutonnerie.
(67) Diogène le Babylonien nous apprend, dans son traité de la Noblesse, qu'il
n'y avait personne à Athènes qui ne haït Phocus, fils de Phocion : si même on le
rencontrait, on lui disait, Opprobre de ta famille! En effet, il avait dissipé
tout son patrimoine dans la débauche. Ensuite il fit le rôle de flatteur auprès
du commandant de Munichie ; ce qui lui attira (168f) des soufflets de la part de
tout le monde. Le peuple étant un jour assemble pour une contribution, il
s'avança au milieu de la foule, et dit : Je donne aussi, moi ... «Dans la
débauche lui cria-t-on d une commune voix.»
Phocus aimait passionnément le vin : ayant remporté le prix à la fête des
Panathénées, son père donna un repas à ses amis. Les préparatifs en furent
splendides : dès que les convives entrèrent, on leur présenta des bassins à
laver les pieds, où il y avait du vin aromatisé.
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