Texte grec :
[4,164] τῶν πρὸ αὐτοῦ (164) Πυθαγορικῶν λαμπρᾷ τε ἐσθῆτι ἀμφιεννυμένων
καὶ λουτροῖς καὶ ἀλείμμασι κουρᾷ τε τῇ συνήθει χρωμένων.
(57) Εἰ δ´ ὑμεῖς ὄντως, ὦ φιλόσοφοι, τὴν αὐτάρκειαν ἀσπάζεσθε καὶ τῶν δείπνων
τὰ εὐτελῆ, τί ἐνταῦθα παραγίνεσθε μηδὲ κληθέντες; Ἦ ὡς εἰς ἀσώτιον μαγειρικὰ σκεύη
καταλέγειν μαθησόμενοι; Ἤ ὡς τὸν Διογένους Κεφαλίωνα ἀποστοματιοῦντες; Κατὰ γὰρ
τὸν Σοφοκλέους Κηδαλίωνά ἐστε
«Μαστιγίαι, κέντρωνες, ἀλλοτριοφάγοι.
Ὅτι δ´ ὑμεῖς οἱ φιλόσοφοι περὶ τὰ δεῖπνα ἀεὶ τὸν νοῦν ἔχετε, δέον ὑμᾶς ἐπιφαγεῖν
(τι) αἰτῆσαι ἢ ἐπεσθίειν τι τῶν κυνικῶν βρωμάτων (164b) (οὐδὲ γὰρ χαριτογλωσσεῖν
ἡμᾶς θέμις), δῆλον ἐξ ὧν καὶ Ἄλεξις ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ Λίνῳ ἱστορεῖ. Ὑποτίθεται δὲ
τὸν Ἡρακλέα παρὰ τῷ Λίνῳ παιδευόμενον καὶ κελευσθέντα ἀπὸ βιβλίων πολλῶν
παρακειμένων λαβόντα ἐντυχεῖν. Ἐκεῖνος δ´ ὀψαρτυτικὸν λαβὼν βιβλίον ἐν χεροῖν
περισπουδάστως ἐκράτει. Λέγει δὲ οὕτως ὁ Λίνος·
«Βιβλίον
ἐντεῦθεν ὅ τι βούλει προσελθὼν γὰρ λαβέ,
(164c) ἔπειτ´ ἀναγνώσει πάνυ γε διασκοπῶν
ἀπὸ τῶν ἐπιγραμμάτων ἀτρέμα τε καὶ σχολῇ.
Ὀρφεὺς ἔνεστιν, Ἡσίοδος, τραγῳδίαι,
Χοιρίλος, Ὅμηρος, Ἐπίχαρμος, συγγράμματα
παντοδαπά. Δηλώσεις γὰρ οὕτω τὴν φύσιν
ἐπὶ τί μάλισθ´ ὥρμηκε. {ΗΡ.} Τουτὶ λαμβάνω.
{ΛΙΝ.} Δεῖξον τί ἐστι πρῶτον. {ΗΡ.} Ὀψαρτυσία,
ὥς φησι τοὐπίγραμμα. {ΛΙΝ.} Φιλόσοφός τις εἶ,
εὔδηλον, ὃς παρεὶς τοσαῦτα γράμματα
(164d) Σίμου τέχνην ἔλαβες. {ΗΡ.} Ὁ Σῖμος δ´ ἐστὶ τίς;
{ΛΙΝ.} Μάλ´ εὐφυὴς ἄνθρωπος. Ἐπὶ τραγῳδίαν
ὥρμηκε νῦν καὶ τῶν μὲν ὑποκριτῶν πολὺ
κράτιστός ἐστιν ὀψοποιός, ὡς δοκεῖ
τοῖς χρωμένοις, τῶν δ´ ὀψοποιῶν ὑποκριτής - - -
{ΛΙΝ.} Βούλιμός ἐσθ´ ἅνθρωπος. {ΗΡ.} Ὅτι βούλει λέγε·
πεινῶ γάρ, εὖ τοῦτ´ ἴσθι.»
(58) Ταῦτα τοῦ Μάγνου ἑξῆς καταδραμόντος ἀποβλέψας ὁ Κύνουλκος εἰς τοὺς
παρόντας τῶν φιλοσόφων ἔφη·
(164e) «Εἶδες τὴν Θασίαν ἅλμην οἷ’ ἄττα βαύζει,
ὡς εὖ καὶ ταχέως ἀπετίσατο καὶ παραχρῆμα.
οὐ μέντοι παρὰ κωφὸν ὁ τυφλὸς ἔοικε λαλῆσαι,»
Ὡς ὁ Κρατῖνος ἐν τοῖς Ἀρχιλόχοις ἔφη. Ἐπιλανθανόμενος γὰρ ἐν οἷς ποιεῖται
δικαστηρίοις τῶν καλῶν ἰάμβων αὐτοῦ τὰς ἐπιδείξεις ὑπὸ τῆς ἐμφύτου γαστριμαργίας
καὶ ἡδυλογίας κολάβρους ἀναγινώσκει καὶ ‘μέλη πάραυλα κἀκρότητα κύμβαλα.’
(164f) Καὶ μετὰ τὰς καλὰς ταύτας ἀμουσολογίας περιέρχεται τὰς οἰκίας ἐξετάζων
ὅπου δεῖπνα λαμπρὰ παρασκευάζεται, ὑπὲρ τὸν Ἀθηναῖον Χαιρεφῶντα ἐκεῖνον, περὶ
οὗ φησιν Ἄλεξις ἐν Φυγάδι·
«Αἰεί γ´ ὁ Χαιρεφῶν τιν´ εὑρίσκει τέχνην
καινὴν πορίζεται τε τὰ δεῖπν´ ἀσύμβολα.
Ὅπου γάρ ἐστιν ὁ κέραμος μισθώσιμος
ὁ τοῖς μαγείροις, εὐθὺς ἐξ ἑωθινοῦ
ἕστηκεν ἐλθών·
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Traduction française :
[4,164] (164) au lieu que les, Pythagoriciens, qui l'avaient précédé, étaient proprement
vêtus, allaient se laver au bain, se frottaient de parfums, et portaient leurs cheveux
coupés en rond, très courts.
(57) Si donc, vous autres philosophes, vous ne demandez réellement que ce qui
suffit à la nature, et les repas les plus simples, pourquoi paraissez-vous ici
sans avoir été appelés ? Serait-ce pour compter et savoir combien il y a ici
d'ustensiles de cuisine, comme si vous entriez dans un lieu où l'on se met en
débauche ; ou auriez-vous eu intention de nous déclamer le Céphalion
d'Athénogènes? Mais qu'êtes-vous, selon le Cédalion de Sophocle, que des
magasins à coups de fouet, des fourbes effrontés, toujours prêts à dévorer le
bien d'autrui ? Toujours aux aguets pour attraper quelques franches-lipées, vous
êtes souvent réduits à demander la permission de faire un nouvel assaut aux
reliquats d'un souper, ou d'attaquer encore ce qu'on allait jeter aux chiens;
(164b) car vous n'êtes pas de ces gens qui demandent poliment. On a la preuve de
ce que je dis, dans le Linus d'Alexis. Ce poète suppose qu'Hercule reçoit des
instructions de Linus, qui lui ordonne de prendre un livre. Hercule prend le
premier qui se présente dans un grand nombre qui se trouvait-là. Le livre sur
lequel il tombe, est justement un traité de cuisine : Hercule l'empoigne des
deux mains, et paraît y mettre le plus grand intérêt. Linus lui dit :
«L. Approche donc, et prends ici le livre que tu voudras. (164c) Lis ensuite,
et regarde bien exactement au titre, et sans te presser, quelle en est la
matière. Il y a ici Orphée, Hésiode, des tragédies, Chérille, Homère, Épicharme,
et toutes sortes d'écrits en prose. C'est ainsi que tu vas me montrer à quoi te
porte ton inclination naturelle. H. Je prends celui-ci. L. Montre-moi d'abord
quel il est. H. Au titre, c'est un livre de cuisine. L. Quel philosophe es-tu !
Il est facile de le voir; autrement, aurais-tu laisse-là tant d'ouvrages pour
choisir l'art de Simus? (164d) H. Quel est-il donc ce Simus ? L. C'est un homme
né sous les plus heureux auspices. Maintenant il s'est livré à la tragédie :
c'est même le plus habile cuisinier de tous les acteurs, selon l'opinion de ceux
qui l'emploient, et le plus habile acteur de tous les cuisiniers. Mais voilà un
jeune homme qui m'a l'air d'avoir un jour grand appétit! H. Eh bien ! que
voulez-vous dire? car sachez que j'ai grand faim.»
(58) Magnus récitant cela de suite, comme en courant, Cynulque regarde les
philosophes qui étaient là, et leur dit :
(164e) «Avez-vous vu cette saline de Thase ? Combien n'en a-t-il pas dit ?
Qu'il s'est bien vengé, et promptement ! Mais ne vous semble-t-il pas que c'est
un sourd qui se moque d'un aveugle?»
Comme parle Cratinus, dans ses Archiloques. Il a oublié, je pense, dans quels
tribunaux il va faire parade de ses charmants iambes. Stimulé, par sa
gloutonnerie naturelle, et introduit par son ton doucereux, il y lit des
kolabres, des vers qui ne s'accordent pas avec la flûte ; il agite des cymbales,
mais avec dissonance. (164f) Après cette charmante cacophonie, il va de maison
en maison, cherchant où il y a de grands apprêts pour un souper; surpassant même
en cela ce Chaeréphon d'Athènes, dont Alexis parle en ces termes, dans sa Femme exilée :
«Chaeréphon imagine toujours quelque nouvelle ruse, et par ce moyen il a
partout bouche franche. Y a-t-il quelque part une marmite à louer aux
cuisiniers, il va se planter-la dès l'aurore.
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