HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre IV

χειρῶν



Texte grec :

[4,144] (144) οἱ δὲ πένητες αὐτῶν τὰ λεπτὰ τῶν προβάτων προτίθενται. Σίτοισί τε ὀλίγοισι χρέονται, ἐπιφορήμασι δὲ πολλοῖσι καὶ οὐκ ἁλέσι. Καὶ διὰ τοῦτό φασι Πέρσαι τοὺς Ἕλληνας σιτεομένους πεινῶντας παύεσθαι, ὅτι σφίσιν ἀπὸ δείπνου παραφορέεται οὐδὲν λόγου ἄξιον· εἰ δέ τι παραφέροιτο, ἐσθίοντας ἂν οὐ παύεσθαι. Οἴνῳ δὲ κάρτα προσκέαται· καί σφιν οὐκ ἐμέσαι ἔξεστιν, οὐκ οὐρῆσαι ἀντίον ἄλλου. Ταῦτα μέν νυν οὕτω φυλάσσεται. Μεθυσκόμενοι δὲ εἰώθασι βουλεύεσθαι τὰ σπουδαιότατα τῶν πρηγμάτων· (144b) τὸ δ´ ἂν ἅδῃ σφίσι βουλευομένοισι, τοῦτο τῇ ὑστεραίῃ νήφουσι προτιθεῖ ὁ στεγέαρχος ἐν τοῦ ἂν ἐόντες βουλεύωνται. Καὶ ἢν μὲν ἅδῃ καὶ νήφουσι, χρέονται αὐτῷ· εἰ δὲ μή, μετιεῖσιν. Τὰ δ´ ἂν νήφοντες προβουλεύσωνται, μεθυσκόμενοι ἐπιδιαγινώσκουσι.» (24) Περὶ δὲ τῆς τρυφῆς τῶν ἐν Πέρσαις βασιλέων Ξενοφῶν ἐν Ἀγησιλάῳ οὕτω γράφει· « Τῷ μὲν γὰρ Πέρσῃ πᾶσαν γῆν περιέρχονται μαστεύοντες τί ἂν ἡδέως πίοι, μυρίοι δὲ τεχνῶνται τί ἂν ἡδέως φάγοι· ὅπως γε μὴν καταδάρθοι οὐδ´ ἂν εἴποι τις ὅσα πραγματεύονται. (144c) Ἀγησίλαος δὲ διὰ τὸ φιλόπονος εἶναι πᾶν μὲν τὸ παρὸν ἡδέως ἔπινε, πᾶν δὲ τὸ συντυχὸν ἡδέως ἤσθιεν· εἰς δὲ τὸ ἀσμένως κοιμηθῆναι πᾶς τόπος ἱκανὸς ἦν αὐτῷ. » Ἐν δὲ τῷ Ἱέρωνι ἐπιγραφομένῳ λέγων περὶ τῶν τοῖς τυράννοις παρασκευαζομένων καὶ τῶν τοῖς ἰδιώταις εἰς τροφάς φησιν οὕτως· «Καὶ οἶδά γε, ἔφη, ὦ Σιμωνίδη, ὅτι τούτῳ κρίνουσιν οἱ πλεῖστοι ἥδιον ἡμᾶς καὶ πίνειν καὶ ἐσθίειν τῶν ἰδιωτῶν ὅτι δοκοῦσι καὶ αὐτοὶ ἥδιον ἂν δειπνῆσαι τὸ ἡμῖν παρατιθέμενον δεῖπνον ἢ τὸ ἑαυτοῖς. (144d) Τὸ γὰρ τὰ εἰωθότα ὑπερβάλλον, τοῦτο παρέχει τὰς ἡδονάς. Διὸ καὶ πάντες ἄνθρωποι ἡδέως προσδέχονται τὰς ἑορτὰς πλὴν (οὐχ) οἱ τύραννοι. Ἔκπλεῳ γὰρ αὐτοῖς ἀεὶ παρεσκευασμέναι οὐδεμίαν ἐν ταῖς ἑορταῖς ἐπίδοσιν ἔχουσιν αὐτῶν αἱ τράπεζαι· ὥστε ταύτῃ πρῶτον τῇ εὐφροσύνῃ τῆς ἐλπίδος μειονεκτοῦσι τῶν ἰδιωτῶν. Ἔπειτα, ἔφη, ἐκεῖνο εὖ οἶδα ὅτι καὶ σὺ ἔμπειρος εἶ, ὅτι ὅσῳ ἂν (τις) πλείω τις παραθῆται τὰ περιττὰ τῶν ἱκανῶν, τοσούτῳ καὶ θᾶσσον (μᾶλλον) κόρος ἐμπίπτει τῆς ἐδωδῆς. (144e) Ὥστε καὶ τῷ χρόνῳ τῆς ἡδονῆς μειονεκτεῖ ὁ παρατιθέμενος πολλὰ τῶν μετρίως διαιτωμένων. Ἀλλὰ ναὶ μὰ Δία, ἔφη ὁ Σιμωνίδης, ὅσον ἂν χρόνον ἡ ψυχὴ προσίηται, τοῦτον πολὺ μᾶλλον ἥδονται οἱ ταῖς πολυτελεστέραις παρασκευαῖς τρεφόμενοι τῶν τὰ εὐτελέστερα παρατιθεμένων.» (25) Θεόφραστος δ´ ἐν τῷ πρὸς Κάσανδρον περὶ βασιλείας (εἰ γνήσιον τὸ σύγγραμμα· πολλοὶ γὰρ αὐτό φασιν εἶναι Σωσιβίου, εἰς ὃν Καλλίμαχος ὁ ποιητὴς ἐπίνικον ἐλεγειακὸν ἐποίησεν) τοὺς Περσῶν φησι βασιλεῖς ὑπὸ τρυφῆς προκηρύττειν τοῖς ἐφευρίσκουσί τινα καινὴν ἡδονὴν ἀργυρίου πλῆθος. (144f) Θεόπομπος δ´ ἐν τῇ τριακοστῇ καὶ πέμπτῃ τῶν ἱστοριῶν τὸν Παφλαγόνων φησὶ βασιλέα Θῦν ἑκατὸν πάντα παρατίθεσθαι δειπνοῦντα ἐπὶ τὴν τράπεζαν ἀπὸ βοῶν ἀρξάμενον· καὶ ἀναχθέντα αἰχμάλωτον ὡς βασιλέα καὶ ἐν φυλακῇ ὄντα πάλιν τὰ αὐτὰ παρατίθεσθαι ζῶντα λαμπρῶς. Διὸ καὶ ἀκούσαντα Ἀρταξέρξην εἰπεῖν ὅτι οὕτως αὑτῷ δοκοίη ζῆν ὡς ταχέως ἀπολούμενος.

Traduction française :

[4,144] (144) quant aux pauvres, ils n'ont à manger que des moutons maigres, et peu de mets. Ils ont, au contraire, beaucoup de dessert, quoique assez mauvais ; mais ils n'en reprochent pas moins aux Grecs de sortir de table ayant faim, parce qu'à leurs repas on ne leur sert rien qui mérite la moindre attention : ils ajoutent que si on servait aux Grecs de quoi bien manger, ils ne quitteraient pas la table en mangeant. Les Perses sont fort amis de la bouteille : il serait de la dernière indécence chez eux de vomir ou d'uriner en présence d'un autre : voilà donc ce qu'ils observent. C'est ordinairement dans l'ivresse qu'ils traitent des affaires les plus sérieuses. (144b) Le maître de la maison où ils ont délibéré, leur rappelle le lendemain, lorsqu'ils sont à jeun, l'affaire qu'ils ont agitée : s'ils approuvent leur délibération étant rassis, ils la mettent à exécution, autrement ils y renoncent : c'est aussi dans l'ivresse qu'ils reprennent et discutent ce qu'ils ont délibéré auparavant étant à jeun.» (24) Voici ce queXénophon écrit de la vie voluptueuse du roi de Perse, dans son Agesilaus: «On parcourt toute la terre pour chercher une boisson agréable au Persan. Des milliers d'hommes sont occupés à lui apprêter ce qui pourra flatter son appétit, et l'on ne saurait croire combien ils se donnent de peine pour lui procurer du sommeil; mais, au contraire, (144c) Agésilaus, qui aimait le travail, buvait avec plaisir ce qu'il avait sous la main, et mangeait avec autant de satisfaction le premier aliment qui se trouvait : tout endroit lui était indiffèrent pour bien dormir.» Le même parlant (dans son discours intitulé Hiéron) des mets qu'on sert aux tyrans et aux particuliers, met ceci dans la bouche d'Hiéron : «Je sais bien, Simonide, que la plupart des hommes s'imaginent que nous mangeons et buvons avec plus de volupté que les particuliers, parce qu'il leur semble qu'ils mangeraient le souper qu'on nous sert avec plus de plaisir que celui qui leur est servi; (144d) mais ce n'est que l'extraordinaire qui peut faire plaisir. Voilà pourquoi chacun voit arriver avec satisfaction les jours de fêtes, excepté les tyrans : en effet, leur table est toujours servie avec abondance, et ne peut leur présenter aucun surcroît à ces fêtes : d'abord, ils ont donc moins d'avantages que les particuliers, relativement à la joie intérieure que donne l'espérance ; ensuite tu es, je pense, persuadé que plus on sert de choses au-delà du nécessaire, plus la satiété se fait sentir promptement; (144e) de sorte que le plaisir dure moins pour celui à qui l'on sert beaucoup de mets, que pour ceux qui ont une table frugale. Mais, répond Simonide, il est bien certain que tant qu'on savoure les aliments avec appétit, le plaisir est beaucoup plus grand pour ceux qui ont une table servie avec somptuosité, que pour ceux qui n'ont qu'une table fort mince.» (25) Si l'ouvrage qu'on attribue à Théophraste, concernant la Royauté, est vraiment de lui (car plusieurs prétendent qu'il est de ce Sosibius dont Callimaque a célébré la victoire dans une élégie), Théophraste y dit que les rois de Perse font promettre, à son de trompe, une grande somme d'argent à celui qui aura imaginé le moyen de procurer quelque nouveau plaisir au roi, tant ces princes sont voluptueux. (144f) Théopompe rapporte, dans le liv. 35 de ses Histoires, que Thys, roi de Paphlagonie, se faisait servir tout par centaines à souper, en commençant par les bœufs. Ayant été amené prisonnier de guerre au roi de Perse, et mis en lieu de sûreté, il se fît servir de même, vivant avec la plus grande somptuosité. Artaxerxés l'ayant appris, dit : «Il croit devoir vivre ainsi, comme devant bientôt périr.»





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Dernière mise à jour : 10/01/2008