HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ARRIEN, Le Périple du Pont-Euxin



Texte grec :

[6] Ἔστιν γάρ τοι καὶ ἐν Πόντῳ τῷ Εὐξείνῳ χωρίον οὕτω καλούμενον, καί τι καὶ Ἀθηνᾶς ἱερόν ἐστιν αὐτόθι Ἑλληνικόν, ὅθεν μοι δοκεῖ καὶ τὸ ὄνομα εἶναι τοῦτο τῷ χωρίῳ, καὶ φρούριόν τι ἐστὶν ἠμελημένον. δὲ ὅρμος οἷος ὥρᾳ ἔτους δέχεσθαι οὐ πολλὰς ναῦς καὶ σκέπην ταύταις παρέχειν ἀπὸ νότου ἀνέμου καὶ αὐτοῦ τοῦ εὔρου· σῴζοιτο δ' ἂν καὶ τοῦ βορρᾶ τὰ ὁρμοῦντα πλοῖα, ἀλλὰ οὐ τοῦ γε ἀπαρκίου οὐδὲ τοῦ θρασκίου μὲν ἐν τῷ Πόντῳ, σκίρωνος δὲ ἐν τῇ Ἑλλάδι καλουμένου. Εἰς δὲ τὴν νύκτα βρονταί τε σκληραὶ καὶ ἀστραπαὶ κατεῖχον, καὶ πνεῦμα οὐ τὸ αὐτὸ ἔτι, ἀλλὰ εἰς νότον μεθειστήκει, καὶ δι' ὀλίγου ἀπὸ τοῦ νότου εἰς λίβα ἄνεμον, καὶ ταῖς ναυσὶν οὐκέτι ἀσφαλὴς ὁ ὅρμος ἦν. πρὶν οὖν παντάπασιν ἀγριωθῆναι τὴν θάλασσαν, ὅσας μὲν αὐτὸ τὸ χωρίον αἱ Ἀθῆναι δέξασθαι ἠδύναντο, ταύτας αὐτοῦ ἐνεωλκήσαμεν, πλὴν τῆς τριήρους· αὕτη γὰρ πέτρᾳ τινὶ ὑφορμοῦσα ἀσφαλῶς ἐσάλευεν. Τὰς δὲ πολλὰς ἐδόκει πέμπειν εἰς τοὺς αἰγιαλοὺς τοὺς πλησίον νεωλκηθησομένας. Καὶ ἐνεωλκήθησαν ὥστε ἀπαθεῖς διαγενέσθαι πάσας πλὴν μιᾶς, ἥντινα ἐν τῷ ὁρμίζεσθαι πρὸ τοῦ καιροῦ ἐπιστρέψασαν πλαγίαν ὑπολαβὸν τὸ κῦμα ἐξήνεγκεν εἰς τὴν ἠϊόνα καὶ συνέτριψεν. Ἀπεσώθη μέντοι πάντα, οὐ τὰ ἱστία μόνον καὶ τὰ σκεύη τὰ ναυτικὰ καὶ οἱ ἄνθρωποι, ἀλλὰ καὶ οἱ ἧλοι, καὶ ὁ κηρὸς ἀπεξύσθη, ὡς μηδενὸς ἄλλου ἢ ξύλων δεῖσθαι ναυπηγησίμων εἰς τὴν κατασκευήν, ὧν παμπόλλη, ὡς οἶσθα, ἀφθονία ἐστὶν κατὰ τὸν Πόντον. Οὗτος ὁ χειμὼν ἐπὶ δύο ἡμέρας κατεῖχεν, καὶ ἦν ἀνάγκη μένειν. Ἐχρῆν γὰρ ἄρα μηδὲ τὰς ἐν τῷ Πόντῳ Ἀθήνας παραπλεῦσαι ἡμᾶς ὥσπερ τινὰ ὅρμον ἔρημον καὶ ἀνώνυμον.

Traduction française :

[6] Il y a, en effet, dans le Pont-Euxin une ville ainsi nommée; dans le même lieu se trouve un temple de Minerve, qui est grec, et d’où me semble tiré le nom de la ville; un château abandonné y est aussi. Le port peut en été recevoir quelques vaisseaux, et leur fournir un abri contre le Notus et même contre l’Eurus; les navires, qui y entrent, seraient également protégés contre Borée, mais non contre l’Aparctias, ni contre le vent que l’on appelle le vent de Thrace dans le Pont, et Sciron dans la Grèce. Aux approches de la nuit, il y eut de terribles coups de tonnerre et d’éclairs; le vent ne resta pas le même: il passa au Notus, et puis bientôt du Notus à l’Africus, et le port ne fut plus sûr pour les vaisseaux. Avant donc que la mer fût tout à fait mauvaise, nous tirâmes sur le rivage tous ceux que ce lieu (Athènes) avait pu recevoir, à l’exception de la trirème qui, mouillée sous un rocher, resta sur ses ancres, sans avoir rien à craindre. Il nous parut bon de faire tirer la plupart des vaisseaux sur la grève voisine. Ils y furent tirés en effet et sans avaries, à l’exception d’un seul qui, en approchant de la terre, présenta mal à propos le flanc à une vague qui le jeta sur le rivage et l’y brisa. Tout fut sauvé cependant, non seulement les voiles, les agrès et les hommes, mais jusqu’aux clous et jusqu’à la cire que nous pûmes racler, de sorte que pour le reconstruire, nous n’avons besoin que de bois; bois dont, comme tu le sais, il y a grande abondance dans le Pont. La tempête dura deux jours, et force nous fut de rester. Nous ne devions pas d’ailleurs passer devant Athènes, même celle du Pont-Euxin, comme devant un havre désert et sans nom.





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Dernière mise à jour : 1/03/2007