HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ARRIEN, Le Périple du Pont-Euxin

Πηνειῷ



Texte grec :

[10] Ἐνθένδε εἰς τὸν Φᾶσιν εἰσεπλεύσαμεν ἐνενήκοντα τοῦ Μώγρου διέχοντα, ποταμῶν ὧν ἐγὼ ἔγνων κουφότατον ὕδωρ παρεχόμενον καὶ τὴν χροιὰν μάλιστα ἐξηλλαγμένον. Τὴν μὲν γὰρ κουφότητα τῷ τε σταθμῷ τεκμαίροιτο ἄν τις, καὶ πρὸς τούτου, ὅτι ἐπιπλεῖ τῇ θαλάσσῃ, οὐχὶ δὲ συμμίγνυται, καθάπερ τῷ Πηνειῷ τὸν Τιταρήσιον λέγει ἐπιρρεῖν Ὅμηρος καθύπερθεν ἠύτ' ἔλαιον. Καὶ ἦν κατὰ μὲν τοῦ ἐπιρρέοντος βάψαντα γλυκὺ τὸ ὕδωρ ἀνιμήσασθαι, εἰ δὲ εἰς βάθος τις καθῆκεν τὴν κάλπιν, ἁλμυρόν. Καίτοι ὁ πᾶς Πόντος πολύ τι γλυκυτέρου τοῦ ὕδατός ἐστιν ἤπερ ἡ ἔξω θάλασσα· καὶ τούτου τὸ αἴτιον οἱ ποταμοί εἰσιν, οὔτε πλῆθος οὔτε μέγεθος σταθμητοὶ ὄντες. Τεκμήριον δὲ τῆς γλυκύτητος, εἰ τεκμηρίων δεῖ ἐπὶ τοῖς αἰσθήσει φαινομένοις, ὅτι πάντα τὰ βοσκήματα οἱ προσοικοῦντες τῇ θαλάσσῃ ἐπὶ τὴν θάλασσαν κατάγουσιν καὶ ἀπ' αὐτῆς ποτίζουσιν· τὰ δὲ πίνοντά τε ἡδέως ὁρᾶται, καὶ λόγος κατέχει ὅτι καὶ ὠφέλιμον αὐτοῖς τοῦτο τὸ ποτόν ἐστιν τοῦ γλυκέος μᾶλλον. Ἡ δὲ χρόα τῷ Φάσιδι οἵα ἀπὸ μολίβδου ἢ καττιτέρου βεβαμμένου τοῦ ὕδατος· καταστὰν δὲ καθαρώτατον γίγνεται. Οὐ τοίνυν νενόμισται εἰσκομίσαι ὕδωρ εἰς τὸν Φᾶσιν τοὺς εἰσπλέοντας εἰς αὐτόν, ἀλλ' ἐπειδὰν εἰσβάλλωσιν ἤδη εἰς τὸν ῥοῦν, παραγγέλλεται πᾶν ἐκχέαι τὸ ἐνὸν ὕδωρ ἐν ταῖς ναυσίν· εἰ δὲ μή, λόγος κατέχει ὅτι οἱ τούτου ἀμελήσαντες οὐκ εὐπλοοῦσιν. Τὸ δὲ ὕδωρ τοῦ Φάσιδος οὐ σήπεται, ἀλλὰ μένει ἀκραιφνὲς καὶ ὑπὲρ δέκατον ἔτος, πλήν γε δὴ ὅτι εἰς τὸ γλυκύτερον μεταβάλλει.

Traduction française :

[10] De là nous avons navigué jusqu’au Phase, distant du Mogrus de quatre-vingt-dix stades. De tous les fleuves que je connaisse, c’est celui qui donne l’eau la plus légère et de la couleur la plus étrange. La légèreté de cette eau se prouverait par des balances, et sans cela, parce qu’elle surnage sur la mer et ne s’y mêle pas. C’est ainsi qu’Homère dit que le Titarésius coule sur le Pénée comme de l’huile. Si l’on puise à la surface des flots, l’eau que l’on ramène est douce; si l’on fait descendre le vase jusqu’au fond, elle est salée. Du reste, le Pont tout entier est d’une eau beaucoup plus douce que les autres mers; la cause en est dans tous ses fleuves infinis de nombre et de grandeur. Une preuve de cette douceur (s’il est besoin de preuves pour les choses qui se perçoivent par les sens), c’est que les habitants du rivage mènent tous leurs troupeaux à la mer et les y font boire; ceux-ci y boivent avec un plaisir évident, et c’est une opinion établie que cette boisson vaut mieux que l’eau douce. La couleur du Phase est celle d’une eau où l’on aurait plongé du plomb ou de l’étain; reposée, elle est très claire. Aussi n’est-ce pas la coutume que ceux qui naviguent sur le Phase portent avec eux de l’eau; dès qu’ils sont entrés dans son courant, il leur est ordonné de jeter toute l’eau qu’ils ont dans leur navire; sinon, c’est une opinion établie que ceux qui négligent de le faire ont une mauvaise navigation. L’eau du Phase ne se corrompt pas; elle reste saine pendant plus de dix ans; seulement elle devient de plus en plus douce.





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Dernière mise à jour : 1/03/2007