Texte grec :
[12] 12.1
Εἰ προκόψαι θέλεις, ἄφες τοὺς τοιούτους ἐπιλογισμούς. ‘ἐὰν ἀμελήσω τᾶν ἐμῶν, οὐχ
ἕξω διατροφάς’· ‘ἐὰν μὴ κολάσω τὸν παῖδα, πονηρὸς ἔσται.’ κρεῖσσον γὰρ λιμῷ
ἀποθανεῖν ἄλυπον καὶ ἄφοβον γενόμενον ἢ ζῆν ἐν ἀφθόνοις ταρασσόμενον. κρεῖττον
δὲ τὸν παῖδα κακὸν εἶναι ἢ σὲ κακοδαίμονα.
12.2
ἄρξαι τοιγαροῦν ἀπὸ τῶν σμικρῶν. ἐκχεῖται τὸ ἐλάδιον, κλέπτεται τὸ οἰνάριον·
ἐπίλεγε ὅτι ‘τοσούτου πωλεῖται ἀπάθεια, τοσούτου ἀταραξία’· προῖκα δὲ οὐδὲν
περιγίνεται. ὅταν δὲ καλῇς τὸν παῖδα, ἐνθυμοῦ, ὅτι δύναται μὴ ὑπακοῦσαι καὶ
ὑπακούσας μηδὲν ποιῆσαι ὧν θέλεις· ἀλλ' οὐχ οὕτως ἐστὶν αὐτῷ καλῶς, ἵνα ἐπ'
ἐκείνῳ ᾖ τὸ σὲ μὴ ταραχθῆναι.
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Traduction française :
[12] 1. Si tu veux faire des progrès, laisse là toutes ces réflexions, comme :
« Si je néglige ma fortune, je naurai pas de quoi manger ; » « Si je ne
châtie pas mon esclave, il sera vicieux. » Il vaut mieux mourir de faim,
exempt de peine et de crainte, que de vivre dans labondance et le trouble
; il vaut mieux que ton esclave soit vicieux, et que tu ne sois pas
malheureux.
2. Commence donc par les petites choses. On laisse couler ton huile ; on
vole ton vin : dis-toi, « Cest à ce prix que se vend limpassibilité,
cest à ce prix que se vend le calme. » On na rien pour rien. Quand tu
appelles ton esclave, pense quil peut ne pas répondre à ton appel, et, y
répondant, ne rien faire de ce que tu veux, mais que sa situation nest
pas assez belle pour quil dépende de lui que tu ne sois pas troublé.
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