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[52] 52.1
Ὁ πρῶτος καὶ ἀναγκαιότατος τόπος ἐστὶν ἐν φιλοσοφίᾳ ὁ τῆς χρήσεως τῶν
θεωρημάτων, οἷον τὸ μὴ ψεύδεσθαι· ὁ δεύτερος ὁ τῶν ἀποδείξεων, οἷον πόθεν ὅτι οὐ
δεῖ ψεύδεσθαι· τρίτος ὁ αὐτῶν τούτων βεβαιωτικὸς καὶ διαρθρωτικός, οἷον πόθεν ὅτι
τοῦτο ἀπόδειξις; τί γάρ ἐστιν ἀπόδειξις, τί ἀκολουθία, τί μάχη, τί ἀληθές, τί ψεῦδος;
52.2
οὐκοῦν ὁ μὲν τρίτος τόπος ἀναγκαῖος διὰ τὸν δεύτερον, ὁ δὲ δεύτερος διὰ τὸν πρῶτον·
ὁ δὲ ἀναγκαιότατος καὶ ὅπου ἀναπαύεσθαι δεῖ, ὁ πρῶτος. ἡμεῖς δὲ ἔμπαλιν ποιοῦμεν·
ἐν γὰρ τῷ τρίτῳ τόπῳ διατρίβομεν καὶ περὶ ἐκεῖνόν ἐστιν ἡμῖν ἡ πᾶσα σπουδή· τοῦ δὲ
πρώτου παντελῶς ἀμελοῦμεν. τοιγαροῦν ψευδόμεθα μέν, πῶς δὲ ἀποδείκνυται ὅτι οὐ
δεῖ ψεύδεσθαι, πρόχειρον ἔχομεν.
| [52] 1. La première partie de la philosophie et la plus essentielle, c’est de
mettre en pratique les maximes, par exemple de ne pas mentir ; la
seconde, ce sont les démonstrations, par exemple, d’où vient qu’il ne faut
pas mentir ; la troisième est celle qui confirme et éclaircit les
démonstrations elles-mêmes ; par exemple d’où vient que c’est une
démonstration ? Qu’est-ce qu’une démonstration ? Qu’est-ce que
conséquence, incompatibilité, vrai, faux ?
2. Ainsi donc, la troisième partie est nécessaire à cause de la seconde,
et la seconde à cause de la première ; mais la plus nécessaire, celle au
delà de laquelle on ne peut plus remonter, c’est la première. Nous, nous
agissons au rebours. Nous nous arrêtons à la troisième partie ; toute
notre étude est pour elle, et nous négligeons complètement la première.
Aussi nous mentons, mais nous savons sur le bout du doigt comment on
démontre qu’il ne faut pas mentir.
| [53] 53.1
Ἐπὶ παντὸς πρόχειρα ἑκτέον ταῦτα·
ἄγου δέ μ', ὦ Ζεῦ, καὶ σύ γ' ἡ Πεπρωμένη,
ὅποι ποθ' ὑμῖν εἰμι διατεταγμένος·
ὡς ἕψομαί γ' ἄοκνος· ἢν δέ γε μὴ θέλω,
κακὸς γενόμενος, οὐδὲν ἧττον ἕψομαι.
53.2
‘ὅστις δ' ἀνάγκῃ συγκεχώρηκεν καλῶς,
σοφὸς παρ' ἡμῖν, καὶ τὰ θεῖ' ἐπίσταται.’
53.3
‘ἀλλ', ὦ Κρίτων, εἰ ταύτῃ τοῖς θεοῖς φίλον, ταύτῃ γενέσθω.’
53.4
‘ἐμὲ δὲ Ἄνυτος καὶ Μέλιτος ἀποκτεῖναι μὲν δύνανται, βλάψαι δὲ οὔ.’
| [53] Il faut être prêt à dire en toute rencontre
1. Emmène-moi, Jupiter, et toi, Destinée, là où vous avez
arrêté que je dois aller. Je vous suivrai sans hésiter ; et quand même
j’aurais la folie de ne pas le vouloir, je ne vous en suivrai pas moins.
2. Quiconque se soumet de bonne grâce à la nécessité est sage à
notre avis et sait les choses divines.
3. Mais, Criton, si telle est la volonté des dieux, qu’elle s’accomplisse.
4. Anytus et Mélitus peuvent me tuer, ils ne peuvent pas me nuire.
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