HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Arrien, Les Entretiens d'Épictête, livre I

παρὰ



Texte grec :

[1,5] Πρὸς τοὺς Ἀκαδημαικούς. Ἄν τις, φησίν, ἐνίστηται πρὸς τὰ ἄγαν ἐκφανῆ, πρὸς τοῦτον οὐ ῥᾴδιόν ἐστιν εὑρεῖν λόγον, δι´ οὗ μεταπείσει τις αὐτόν. τοῦτο δ´ οὔτε παρὰ τὴν ἐκείνου γίνεται δύναμιν οὔτε παρὰ τὴν τοῦ διδάσκοντος ἀσθένειαν, ἀλλ´ ὅταν ἀπαχθεὶς ἀπολιθωθῇ, πῶς ἔτι χρήσηταί τις αὐτῷ διὰ λόγου; Ἀπολιθώσεις δ´ εἰσὶ διτταί· ἡ μὲν τοῦ νοητικοῦ ἀπολίθωσις, ἡ δὲ τοῦ ἐντρεπτικοῦ, ὅταν τις παρατεταγμένος ᾖ μὴ ἐπινεύειν τοῖς ἐναργέσι μηδ´ ἀπὸ τῶν μαχομένων ἀφίστασθαι. οἱ δὲ πολλοὶ τὴν μὲν σωματικὴν ἀπονέκρωσιν φοβούμεθα καὶ πάντ´ ἂν μηχανησαίμεθα ὑπὲρ τοῦ μὴ περιπεσεῖν τοιούτῳ τινί, τῆς ψυχῆς δ´ ἀπονεκρουμένης οὐδὲν ἡμῖν μέλει. καὶ νὴ Δία ἐπὶ αὐτῆς τῆς ψυχῆς ἂν μὲν ᾖ οὕτως διακείμενος, ὥστε μηδενὶ παρακολουθεῖν μηδὲ συνιέναι μηδέν, καὶ τοῦτον κακῶς ἔχειν οἰόμεθα· ἂν δέ τινος τὸ ἐντρεπτικὸν καὶ αἰδῆμον ἀπονεκρωθῇ, τοῦτο ἔτι καὶ δύναμιν καλοῦμεν. Καταλαμβάνεις ὅτι ἐγρήγορας; ‘οὔ’, φησίν· ‘οὐδὲ γάρ, ὅταν ἐν τοῖς ὕπνοις φαντάζωμαι, ὅτι ἐγρήγορα’. οὐδὲν οὖν διαφέρει αὕτη ἡ φαντασία ἐκείνης; ‘οὐδέν’. ἔτι τούτῳ διαλέγομαι; καὶ ποῖον αὐτῷ πῦρ ἢ ποῖον σίδηρον προσαγάγω, ἵν´ αἴσθηται ὅτι νενέκρωται; αἰσθανόμενος οὐ προσποιεῖται· ἔτι χείρων ἐστὶ τοῦ νεκροῦ. μάχην οὗτος οὐ συνορᾷ· κακῶς ἔχει. συνορῶν οὗτος οὐ κινεῖται οὐδὲ προκόπτει· ἔτι ἀθλιώτερον ἔχει. ἐκτέτμηται τὸ αἰδῆμον αὐτοῦ καὶ ἐντρεπτικὸν καὶ τὸ λογικὸν οὐκ ἀποτέτμηται, ἀλλ´ ἀποτεθηρίωται. ταύτην ἐγὼ δύναμιν εἴπω; μὴ γένοιτο, εἰ μὴ καὶ τὴν τῶν κιναίδων, καθ´ ἣν πᾶν τὸ ἐπελθὸν ἐν μέσῳ καὶ ποιοῦσι καὶ λέγουσι.

Traduction française :

[1,5] CHAPITRE V : Contre les Académiciens. Si quelqu'un, dit Epictète, résiste à l'évidence complète, il n'est pas facile de trouver des raisons capables de le faire changer d'avis. Et ceci ne tient ni à sa force, ni à la faiblesse du démonstrateur; mais quand, mis au pied du mur, il reste là comme une pierre, comment discuter avec lui? Cette pétrification est de deux sortes : il y a celle de l'intelligence ; il y a celle du sens moral, quand, de parti pris, on refuse de se rendre à l'évidence, ou de renoncer à des contradictions. Or, pour la plupart, nous avons grand peur de la mort du corps, et nous faisons tout pour ne pas y arriver; mais la mort de l'âme, nous nous en inquiétons peu. Nous trouvons bien, pour ce qui est de cette âme, par Jupiter, que celui qui est dans un état d'esprit à ne suivre aucun raisonnement et à ne rien comprendre, est dans une fâcheuse situation; mais, quand la conscience et le sens moral sont morts chez quelqu'un, nous appelons encore cela de la puissance d'esprit. N'es-tu pas certain que tu es éveillé? — Non, répond l'académicien; car je me trompe, quand dans mon sommeil je rêve que je suis éveillé. — N'y a-t-il donc aucune différence entre cette apparence-ci et celle-là? — Aucune. Est-ce que je discuterai plus longtemps avec un pareil homme? Quel feu, quel fer employer contre lui, pour qu'il se sente bien mort? Il le sent, mais il feint de ne pas le sentir. Il est dans un état encore pire que s'il était mort. Un tel n'aperçoit pas les contradictions ; sa situation est fâcheuse. Cet autre les voit, mais ne s'en émeut point, et n'en profite pas; il est bien plus à plaindre encore. Le sens moral et la conscience ont été supprimés en lui; quant au raisonnement, il n'y a pas été supprimé, mais il y est devenu non maniable. Est-ce donc là ce que j'appellerai de la puissance d'esprit? à Dieu ne plaise! Ou je vanterai aussi la puissance d'esprit des prostitués, quand ils font ou disent devant tout le monde tout ce qui leur vient à l'idée.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 7/06/2007