HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Arrien, Les Entretiens d'Épictête, livre IV

ἡμέραν



Texte grec :

[4,1i] Ταύτην τὴν μελέτην ἕωθεν εἰς ἑσπέραν μελετᾶν ἔδει. ἀπὸ τῶν μικροτάτων, ἀπὸ τῶν εὐεπηρεαστοτάτων ἀρξάμενος, ἀπὸ χύτρας, ἀπὸ ποτηρίου, εἶθ´ οὕτως ἐπὶ χιτωνάριον πρόσελθε, ἐπὶ κυνάριον, ἐπὶ ἱππάριον, ἐπὶ ἀγρίδιον· ἔνθεν ἐπὶ σαυτόν, τὸ σῶμα, τὰ μέρη τοῦ σώματος, τὰ τέκνα, τὴν γυναῖκα, τοὺς ἀδελφούς. πανταχοῦ περιβλέψας ἀπόρριψον ἀπὸ σεαυτοῦ· κάθηρον τὰ δόγματα, μή τι προσήρτηταί σοι τῶν οὐ σῶν, μή τι συμπέφυκεν, μή τι ὀδυνήσει ς´ ἀποσπώμενον. καὶ λέγε γυμναζόμενος καθ´ ἡμέραν, ὡς ἐκεῖ, μὴ ὅτι φιλοσοφεῖς (ἔστω φορτικὸν τὸ ὄνομα), ἀλλ´ ὅτι καρπιστὴν δίδως. τοῦτο γάρ ἐστιν ἡ ταῖς ἀληθείαις ἐλευθερία. ταύτην ἠλευθερώθη Διογένης παρ´ Ἀντισθένους καὶ οὐκέτι ἔφη καταδουλωθῆναι δύνασθαι ὑπ´ οὐδενός. διὰ τοῦτο πῶς ἑάλω, πῶς τοῖς πειραταῖς ἐχρῆτο· μή τι κύριον εἶπέν τινα αὐτῶν; καὶ οὐ λέγω τὸ ὄνομα· οὐ γὰρ τὴν φωνὴν φοβοῦμαι, ἀλλὰ τὸ πάθος, ἀφ´ οὗ ἡ φωνὴ ἐκπέμπεται. πῶς ἐπιτιμᾷ αὐτοῖς, ὅτι κακῶς ἔτρεφον τοὺς ἑαλωκότας· πῶς ἐπράθη· μή τι κύριον ἐζήτει; ἀλλὰ δοῦλον. πῶς δὲ πραθεὶς ἀνεστρέφετο πρὸς τὸν δεσπότην· εὐθὺς διελέγετο πρὸς αὐτόν, ὅτι οὐχ οὕτως ἐστολίσθαι δεῖ αὐτόν, οὐχ οὕτως κεκάρθαι, περὶ τῶν υἱῶν, πῶς δεῖ αὐτοὺς διάγειν. καὶ τί θαυμαστόν; εἰ γὰρ παιδοτρίβην ἐώνητο, ἐν τοῖς παλαιστρικοῖς ὑπηρέτῃ ἂν αὐτῷ ἐχρῆτο ἢ κυρίῳ; εἰ δ´ ἰατρόν, ὡσαύτως, εἰ δ´ ἀρχιτέκτονα. καὶ οὕτως ἐφ´ ἑκάστης ὕλης τὸν ἔμπειρον τοῦ ἀπείρου κρατεῖν πᾶσα ἀνάγκη. ὅστις οὖν καθόλου τὴν περὶ βίον ἐπιστήμην κέκτηται, τί ἄλλο ἢ τοῦτον εἶναι δεῖ τὸν δεσπότην; τίς γάρ ἐστιν ἐν νηὶ κύριος; (-) Ὁ κυβερνήτης. (-) Διὰ τί; ὅτι ὁ ἀπειθῶν αὐτῷ ζημιοῦται. (-) Ἀλλὰ δεῖραί με δύναται. (-) Μή τι οὖν ἀζημίως; (-) Οὕτως μὲν κἀγὼ ἔκρινον. (-) Ἀλλ´ ὅτι οὐκ ἀζημίως, διὰ τοῦτο οὐκ ἔξεστιν· οὐδενὶ δ´ ἀζήμιόν ἐστι τὸ ποιεῖν τὰ ἄδικα. (-) Καὶ τίς ἡ ζημία τῷ δήσαντι τὸν αὑτοῦ δοῦλον, ἣν δοκεῖς; (-) Τὸ δῆσαι· τοῦτο ὃ καὶ σὺ ὁμολογήσεις, ἂν θέλῃς σῴζειν, ὅτι ἄνθρωπος οὐκ ἔστι θηρίον, ἀλλ´ ἥμερον ζῷον. ἐπεὶ πότ´ ἄμπελος πράσσει κακῶς; ὅταν παρὰ τὴν ἑαυτῆς φύσιν πράσσῃ. πότ´ ἀλεκτρυών; ὡσαύτως. οὐκοῦν καὶ ἄνθρωπος. τίς οὖν αὐτοῦ ἡ φύσις; δάκνειν καὶ λακτίζειν καὶ εἰς φυλακὴν βάλλειν καὶ ἀποκεφαλίζειν; οὔ· ἀλλ´ εὖ ποιεῖν, συνεργεῖν, ἐπεύχεσθαι. τότ´ οὖν κακῶς πράσσει, ἄν τε θέλῃς ἄν τε μή, ὅταν ἀγνωμονῇ.

Traduction française :

[4,1i] Voilà les réflexions qu'il te faudrait faire depuis le matin jusqu'au soir, en commençant par les objets du moindre prix et les plus fragiles, ta marmite et ta coupe. Viens-en après cela à ton vêtement, à ton chien, à ton cheval, à ton champ, puis à toi-même, à ton corps et à ses parties, à tes enfants, à ta femme, à tes frères. Regarde de tous les côtés, puis rejette hors de toi tout ce qui doit y être rejeté; épure tes jugements; que rien de ce qui n'est pas à toi ne s'attache à toi ni ne s'y incarne, pour te faire souffrir quand il s'en détachera. Puis dis, en t'exerçant ainsi tous les jours, comme tu t'exerces là-bas, non pas que tu es philosophe (car le mot serait outrecuidant), mais que tu t'affranchis ; car c'est là qu'est la vraie liberté. Ce fut celle-là que Diogène reçut d'Antisthène ; et, quand il l'eut reçue, il déclara qu'il ne pouvait plus être asservi par personne. Aussi, quand il fut pris, comment en agit-il avec les pirates? En fût-il un seul qu'il appelât son maître? (Je ne parle pas ici du mot, car je ne crains pas le nom par lui-même, mais de la disposition d'esprit d'où part le mot.) Quels reproches il leur fait, parce qu'ils nourrissent mal leurs prisonniers ! Et de quelle façon fut-il acheté? Cherchait-il un maître? Non : un esclave. Et, quand il eut été acheté, comment se conduisit-il avec son maître? Dès le premier instant il discute avec lui : « Ce n'est pas ainsi qu'il devrait se vêtir ; pas ainsi qu'il devrait se raser ; et ses enfants, voici comment il devrait les élever.» Et qu'y a-t-il là d'étonnant? Si cet homme eût acheté un maître de gymnastique, en aurait-il fait, au gymnase, son, subordonné ou son maître? Même question, s'il avait acheté un médecin, ou un architecte. C'est ainsi qu'en chaque chose celui qui sait doit nécessairement commander à celui qui ne sait pas. Celui donc qui a la science générale de la vie, peut-il être autre chose que le maître? Qu'est-ce qui commande sur un vaisseau? Le pilote. Pourquoi? Parce que quiconque lui désobéit s'en trouve mal. — « Eh bien! cet homme peut me faire écorcher ou mettre aux fers. —Le peut-il donc impunément? —Il me semblait que oui. — S'il ne peut le faire impunément, il n'a pas la permission de le faire : or, personne ne saurait impunément faire une injustice. —Et quelle est la punition de celui qui met son esclave aux fers? Quelle crois-tu qu'elle soit? — Le fait même de le mettre aux fers; et toi-même en conviendras, si tu veux te rappeler que l'homme n'est pas une bête sauvage, mais un animal fait pour la société. Quand la vigne, en effet, se trouve-t-elle dans un mauvais état? — Quand elle est dans un état contraire à sa nature. — Et le coq? —De même. — De même donc aussi l'homme. Or, quelle est sa nature? Est-ce de mordre, de ruer, de jeter en prison et de couper des têtes? Non, mais de faire le bien, de venir en aide aux autres, et de faire des vœux pour eux. On est donc dans un mauvais état, que tu le veuilles ou non, dès lors qu'on est injuste.





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Dernière mise à jour : 18/05/2007