HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Arrien, Les Entretiens d'Épictête, livre IV

τινος



Texte grec :

[4,1e] Τί οὖν ἐστι τὸ ποιοῦν ἀκώλυτον τὸν ἄνθρωπον καὶ αὐτεξούσιον; πλοῦτος γὰρ οὐ ποιεῖ οὐδ´ ὑπατεία οὐδ´ ἐπαρχία οὐδὲ βασιλεία, ἀλλὰ δεῖ τι ἄλλο εὑρεθῆναι. τί οὖν ἐστι τὸ ἐν τῷ γράφειν ἀκώλυτον ποιοῦν καὶ ἀπαραπόδιστον; (-) Ἡ ἐπιστήμη τοῦ γράφειν. (-) Τί δ´ ἐν τῷ κιθαρίζειν; (-) Ἡ ἐπιστήμη τοῦ κιθαρίζειν. (-) Οὐκοῦν καὶ ἐν τῷ βιοῦν ἡ ἐπιστήμη τοῦ βιοῦν. ὡς μὲν οὖν ἁπλῶς, ἀκήκοας· σκέψαι δ´ αὐτὸ καὶ ἐκ τῶν ἐπὶ μέρους. τὸν ἐφιέμενόν τινος τῶν ἐπ´ ἄλλοις ὄντων ἐνδέχεται ἀκώλυτον εἶναι; (-) Οὔ. (-) Ἐνδέχεται ἀπαραπόδιστον; (-) Οὔ. (-) Οὐκοῦν οὐδ´ ἐλεύθερον. ὅρα οὖν· πότερον οὐδὲν ἔχομεν, ὃ ἐφ´ ἡμῖν μόνοις ἐστίν, ἢ πάντα ἢ τὰ μὲν ἐφ´ ἡμῖν ἐστιν, τὰ δ´ ἐπ´ ἄλλοις; (-) Πῶς λέγεις; (-) Τὸ σῶμα ὅταν θέλῃς ὁλόκληρον εἶναι, ἐπὶ σοί ἐστιν ἢ οὔ; (-) Οὐκ ἐπ´ ἐμοί. (-) Ὅταν δ´ ὑγιαίνειν; (-) Οὐδὲ τοῦτο. (-) Ὅταν δὲ καλὸν εἶναι; (-) Οὐδὲ τοῦτο. (-) Ζῆν δὲ καὶ ἀποθανεῖν; (-) Οὐδὲ τοῦτο. (-) Οὐκοῦν τὸ μὲν σῶμα ἀλλότριον, ὑπεύθυνον παντὸς τοῦ ἰσχυροτέρου. (-) Ἔστω. (-) Τὸν ἀγρὸν δ´ ἐπὶ σοί ἐστιν ἔχειν, ὅταν θέλῃς καὶ ἐφ´ ὅσον θέλεις καὶ οἷον θέλεις; (-) Οὔ. (-) Τὰ δὲ δουλάρια; (-) Οὔ. (-) Τὰ δ´ ἱμάτια; (-) Οὔ. (-) Τὸ δὲ οἰκίδιον; (-) Οὔ. (-) Τοὺς δ´ ἵππους; (-) Τούτων μὲν οὐδέν. (-) Ἂν δὲ τὰ τέκνα σου ζῆν θέλῃς ἐξ ἅπαντος ἢ τὴν γυναῖκα ἢ τὸν ἀδελφὸν ἢ τοὺς φίλους, ἐπὶ σοί ἐστιν; (-) Οὐδὲ ταῦτα. Πότερον οὖν οὐδὲν ἔχεις αὐτεξούσιον, ὃ ἐπὶ μόνῳ ἐστὶ σοί, ἢ ἔχεις τι τοιοῦτον; (-) Οὐκ οἶδα. (-) Ὅρα οὖν οὕτως καὶ σκέψαι αὐτό. μή τις δύναταί σε ποιῆσαι συγκαταθέσθαι τῷ ψεύδει; (-) Οὐδείς. (-) Οὐκοῦν ἐν μὲν τῷ συγκαταθετικῷ τόπῳ ἀκώλυτος εἶ καὶ ἀνεμπόδιστος. (-) Ἔστω. (-) Ἄγε, ὁρμῆσαι δέ σε ἐφ´ ὃ μὴ θέλεις τις δύναται ἀναγκάσαι; (-) Δύναται. ὅταν γάρ μοι θάνατον ἢ δεσμὰ ἀπειλῇ, ἀναγκάζει μ´ ὁρμῆσαι. (-) Ἂν οὖν καταφρονῇς τοῦ ἀποθανεῖν καὶ τοῦ δεδέσθαι, ἔτι αὐτοῦ ἐπιστρέφῃ; (-) Οὔ. (-) Σὸν οὖν ἐστιν ἔργον τὸ καταφρονεῖν θανάτου ἢ οὐ σόν; (-) Ἐμόν. (-) Σὸν ἄρα ἐστὶ καὶ τὸ ὁρμῆσαι ἢ οὔ; (-) Ἔστω ἐμόν. (-) Τὸ δ´ ἀφορμῆσαι τίνος; σὸν καὶ τοῦτο. (-) Τί οὖν, ἂν ἐμοῦ ὁρμήσαντος περιπατῆσαι ἐκεῖνός με κωλύσῃ; (-) Τί σου κωλύσει; μή τι τὴν συγκατάθεσιν; (-) Οὔ· ἀλλὰ τὸ σωμάτιον. (-) Ναί, ὡς λίθον. (-) Ἔστω· ἀλλ´ οὐκέτι ἐγὼ περιπατῶ. (-) Τίς δέ σοι εἶπεν ‘τὸ περιπατῆσαι σὸν ἔργον ἐστὶν ἀκώλυτον’; ἐγὼ γὰρ ἐκεῖνο ἔλεγον ἀκώλυτον μόνον τὸ ὁρμῆσαι· ὅπου δὲ σώματος χρεία καὶ τῆς ἐκ τούτου συνεργείας, πάλαι ἀκήκοας, ὅτι οὐδέν ἐστι σόν. (-) Ἔστω καὶ ταῦτα. (-) Ὀρέγεσθαι δέ σε οὗ μὴ θέλεις τις ἀναγκάσαι δύναται; (-) Οὐδείς. (-) Προθέσθαι δ´ ἢ ἐπιβαλέσθαι τις ἢ ἁπλῶς χρῆσθαι ταῖς προσπιπτούσαις φαντασίαις; (-) Οὐδὲ τοῦτο· ἀλλὰ ὀρεγόμενόν με κωλύσει τυχεῖν οὗ ὀρέγομαι. (-) Ἂν τῶν σῶν τινος ὀρέγῃ καὶ τῶν ἀκωλύτων, πῶς σε κωλύσει; (-) Οὐδαμῶς. (-) Τίς οὖν σοι λέγει, ὅτι ὁ τῶν ἀλλοτρίων ὀρεγόμενος ἀκώλυτός ἐστιν;

Traduction française :

[4,1e] Qu'est-ce donc qui fait de l'homme un être sans entraves et maître de lui? Ce n'est pas la richesse, ce n'est pas le consulat, ce n'est pas le gouvernement d'une province; ce n'est pas même la royauté. Il nous faut trouver autre chose. Or, qu'est-ce qui fait que, lorsque nous écrivons, il n'y a pour nous ni empêchements ni obstacles? — La science de l'écriture. — Et quand nous jouons de la harpe? —La science de la harpe. — Donc, quand il s'agira de vivre, ce sera la science de la vie. Mais ceci n'est qu'une exposition générale ; vois les choses dans le détail. Quand on désire quelque chose qui dépend d'un autre, peut-on être à l'abri de tout empêchement? — Non. — De tout obstacle? — Non. — On ne peut donc pas non plus alors être libre. Vois plutôt. N'avons-nous rien qui dépende de nous seuls? Ou tout ce que nous avons en dépend-il? Ou bien encore est-il des choses qui dépendent de nous, tandis que les autres dépendent du dehors? — Que veux-tu dire? — Quand tu veux que ton corps soit au complet, dépend-il de toi qu'il le soit ou non? — Cela ne dépend pas de moi. — Et quand tu veux qu'il soit en bonne santé? — Non plus. — Quand tu veux qu'il soit beau? — Non plus. — Quand tu veux qu'il vive ou qu'il meure? —Non plus. — Ton corps relève donc d'autrui; il est dans la dépendance de quiconque est plus fort. —Oui. — Dépend-il de toi d'avoir un champ à ta volonté, aussi étendu que tu le voudras, et de la qualité que tu voudras? — Non. — Et des esclaves? — Non. — Et des vêtements? — Non. — Et une maison? — Non. — Et des chevaux? — Rien de tout cela. — Et si tu veux voir vivre toujours tes enfants, ou ta femme, ou ton frère, ou tes amis, cela dépend-il de toi? — Pas davantage. N'as-tu donc rien dont tu sois le maître, qui ne dépende que de toi, et que nul ne puisse t'enlever? Ou bien as-tu quelque chose qui soit dans ces conditions? — Je n'en sais rien. — Regarde donc de la façon que voici, et examine la chose. Peut-on te forcer à croire ce qui est faux? Non. Sur le terrain de la croyance, il n'y a donc pour toi ni entraves, ni contrainte. — Accepté. — Marchons donc. Quelqu'un peut-il te forcer à vouloir ce que tu as résolu de ne pas faire? — On le peut, car, en me menaçant de la mort ou de la prison, on me force à vouloir. — Mais, si tu méprisais la mort ou la prison, t'inquiéterais-tu encore de ces menaces? — Non. — Est-il ou non en ton pouvoir de mépriser la mort? — En mon pouvoir. — Vouloir est donc aussi en ton pouvoir? Ou ne serait-ce pas vrai? — Oui, c'est en mon pouvoir. — Et ne pas vouloir, au pouvoir de qui est-ce? — Au mien encore. Mais pourtant, si, quand je veux me promener, cet homme m'arrête? —Que peut-il? Arrêter ta faculté de vouloir? —Non, mais mon corps. — Oui, comme une pierre. — Soit; mais il n'en est pas moins vrai que je ne me promènerai pas. — Et qui t'a dit que te promener était en ton pouvoir sans empêchement possible? Il n'y a qu'une chose que j'aie dit être affranchie de toute contrainte : la volonté ; mais dès que tu as besoin de ton corps et de son ministère, il y a longtemps que je t'ai dit que rien là n'était en ton pouvoir. — Soit encore pour ceci. — Maintenant peut-on te forcer à désirer ce dont tu ne veux pas? — Non. — A projeter ou à entreprendre quelque chose ; en un mot, à user de telle ou telle façon des objets que tes sens te présentent? — Pas davantage; mais, si je désire, on m'empêchera d'arriver à ce que je désire. — Si tu désires quelqu'une des choses qui sont bien tiennes, sans empêchement possible, comment t'en empêchera-t-on? — On ne le pourra pas. — Qui donc t'a dit que, si tu désirais quelqu'une des choses qui ne sont pas tiennes, tu ne rencontrerais jamais d'obstacles?





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Dernière mise à jour : 18/05/2007