HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ARRIEN, L'Anabase, livre V



Texte grec :

[5,10] Ταύτην οὖν τὴν ὥραν τοῦ ἔτους προσμένειν ἐς τὸ φανερὸν ἔφασκεν, εἰ ἐν τῷ τότε εἴργοιτο· ὁ δὲ οὐδὲν μεῖον ἐφεδρεύων ἔμενεν, εἴ πῃ λάθοι ὑφαρπάσας ὀξέως τὸν πόρον. ᾗ μὲν δὴ αὐτὸς Πῶρος κατεστρατοπεδεύκει πρὸς τῇ ὄχθῃ τοῦ Ὑδάσπου, ἔγνω ἀδύνατος ὢν περᾶσαι ὑπὸ πλήθους τε τῶν ἐλεφάντων καὶ τι πολλὴ στρατιὰ καὶ αὐτὴ τεταγμένη τε καὶ ἀκριβῶς ὡπλισμένη ἐκβαίνουσιν αὐτοῖς ἐπιθήσεσθαι ἔμελλεν· οἵ τε ἵπποι οὐκ ἂν ἐδόκουν αὐτῷ ἐθελῆσαι οὐδὲ ἐπιβῆναι τῆς ὄχθης τῆς πέραν, προσκειμένων σφίσιν εὐθὺς τῶν ἐλεφάντων καὶ τῇ τε ὄψει ἅμα καὶ τῇ φωνῇ φοβούντων, οὐδ´ ἂν ἔτι πρόσθεν μεῖναι ἐπὶ τῶν διφθερῶν κατὰ τὸν πόρον, ἀλλ´ ἐκπηδᾶν γὰρ ἐς τὸ ὕδωρ ἀφορῶντες πέραν τοὺς ἐλέφαντας {καὶ} ἔκφρονες γιγνόμενοι. κλέψαι οὖν ἐπενόει τὴν διάβασιν ὧδε πράττων. νύκτωρ παραγαγὼν ἄλλῃ καὶ ἄλλῃ τῆς ὄχθης τοὺς πολλοὺς τῶν ἱππέων βοήν τε ἐποίει καὶ ἠλαλάζετο τῷ Ἐνυαλίῳ καὶ τἆλλα σα ἐπὶ διαβάσει συσκευαζομένων θόρυβος παντοδαπὸς ἐγίγνετο. καὶ ὁ Πῶρός τε ἀντιπαρῄει πρὸς τὴν βοὴν ἐπάγων τοὺς ἐλέφαντας καὶ Ἀλέξανδρος ἐς ἔθος αὐτὸν τῆς ἀντιπαραγωγῆς καθίστη. ὡς δὲ ἐπὶ πολὺ τοῦτο ἐγίγνετο καὶ βοὴ μόνον καὶ ἀλαλαγμὸς ἦν, οὐκέτι ὁ Πῶρος μετεκινεῖτο πρὸς τὰς ἐκδρομὰς τῶν ἱππέων, ἀλλὰ κενὸν γὰρ γνοὺς τὸν φόβον κατὰ χώραν ἐπὶ στρατοπέδου ἔμενε· σκοποὶ δὲ αὐτῷ πολλαχοῦ τῆς ὄχθης καθειστήκεσαν. Ἀλέξανδρος δὲ ὡς ἐξείργαστο αὐτῷ ἄφοβον τὸ τοῦ Πώρου εἰς τὰς νυκτερινὰς ἐπιχειρήσεις μηχανᾶταί τι τοιόνδε.

Traduction française :

[5,10] Alexandre avait répandu le bruit qu'il attendrait ce moment. D'un autre côté, les radeaux et les bâtissions conduits sur différents points du fleuve, toutes les troupes qui couvrent son rivage, tenaient l'ennemi en haleine, et ne lui permettaient pas de prendre un parti décisif. Alexandre, du fond de son camp, observait tous les mouvements, et épiait l'instant d'effectuer le passage à l'improviste et à l'insu de l'ennemi. Il reconnaissait la difficulté de passer en face de Porus; le nombre des éléphants, celui des Indiens tous bien armés, et disposés au combat, prêts à tomber sur les Grecs au sortir du fleuve, l'inquiétaient d'autant plus, qu'il prévoyait que l'aspect et les cris des éléphants mettraient sa cavalerie en désordre, qu'on ne pourrait être maître des chevaux qui se précipiteraient dans le fleuve ; il sentit qu'il fallait avoir recours à la ruse voici celle qu'il employa. La nuit, il fait courir sa cavalerie le long du rivage, pousser de grands cris et sonner , les trompettes, comme si on eût effectué le passage pour lequel tout était disposé. À ce bruit, Porus accourt aussitôt sur le rivage; Alexandre de rester en bataille sur le bord. Cette feinte étant répétée, et Porus, ayant reconnu que le mouvement se bornait à des cris, cesse de s'ébranler alors qu'on les répète, et se contente d'envoyer des éclaireurs sur les différents points du rivage. Alexandre, voyant Porus tranquille, songe à exécuter son dessein.





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Dernière mise à jour : 21/12/2005