Texte grec :
[6,10] CHAPITRE X.
1 Ἔτι ἐπὶ τῶν ὁμοίων τοῦ ὀνόματος πτώσεων αἱ ὅμοιαι τοῦ λόγου πτώσεις ἐφαρμόττουσιν· οἷον εἰ ὠφέλιμον τὸ ποιητικὸν ὑγιείας, ὠφελίμως τὸ ποιητικῶς ὑγιείας καὶ ὠφεληκὸς τὸ πεποιηκὸς ὑγίειαν.
2 Σκοπεῖν δὲ καὶ ἐπὶ τὴν ἰδέαν εἰ ἐφαρμόσει ὁ λεχθεὶς ὅρος. Ἐπ´ ἐνίων γὰρ οὐ συμβαίνει, οἷον ὡς Πλάτων ὁρίζεται, τὸ θνητὸν προσάπτων ἐν τοῖς τῶν ζῴων ὁρισμοῖς· ἡ γὰρ ἰδέα οὐκ ἔσται θνητή, οἷον αὐτοάνθρωπος, ὥστ´ οὐκ ἐφαρμόσει ὁ λόγος ἐπὶ τὴν ἰδέαν. Ἁπλῶς δ´ ἐν οἷς πρόσκειται τὸ ποιητικὸν ἢ παθητικόν, ἀνάγκη διαφωνεῖν ἐπὶ τῆς ἰδέας τὸν ὅρον· ἀπαθεῖς γὰρ καὶ ἀκίνητοι δοκοῦσιν εἶναι αἱ ἰδέαι τοῖς λέγουσιν ἰδέας εἶναι, πρὸς δὲ τούτους καὶ οἱ τοιοῦτοι λόγοι χρήσιμοι.
3 Ἔτι εἰ τῶν καθ´ ὁμωνυμίαν λεγομένων ἕνα λόγον ἁπάντων κοινὸν ἀποδέδωκεν· συνώνυμα γὰρ ὧν εἷς ὁ κατὰ τοὔνομα λόγος· ὥστ´ οὐδενὸς τῶν ὑπὸ τοὔνομα ὁ ἀποδοθεὶς ὅρος, εἰ δὴ ὁμοίως ἐπὶ πᾶν τὸ ὁμώνυμον ἐφαρμόττει. 4 Πέπονθε δὲ τοῦτο καὶ ὁ Διονυσίου τῆς ζωῆς ὅρος, εἴπερ ἐστὶ "κίνησις γένους θρεπτοῦ σύμφυτος παρακολουθοῦσα"· οὐδὲν γὰρ μᾶλλον τοῦτο τοῖς ζῴοις ἢ τοῖς φυτοῖς ὑπάρχει. Ἡ δὲ ζωὴ οὐ καθ´ ἓν εἶδος δοκεῖ λέγεσθαι, ἀλλ´ ἑτέρα μὲν τοῖς ζῴοις ἑτέρα δὲ τοῖς φυτοῖς ὑπάρχειν. 5 Ἐνδέχεται μὲν οὖν καὶ κατὰ προαίρεσιν οὕτως ἀποδοῦναι τὸν ὅρον ὡς συνωνύμου καὶ καθ´ ἓν εἶδος πάσης τῆς ζωῆς λεγομένης. Οὐδὲν δὲ κωλύει καὶ συνορῶντα τὴν ὁμωνυμίαν καὶ θατέρου βουλόμενον τὸν ὁρισμὸν ἀποδοῦναι λαθεῖν μὴ ἴδιον ἀλλὰ κοινὸν ἀμφοῖν λόγον ἀποδόντα. Ἀλλ´ οὐδὲν ἧττον, εἰ ὁποτερωσοῦν πεποίηκεν, ἡμάρτηκεν.
6 Ἐπεὶ δ´ ἔνια λανθάνει τῶν ὁμωνύμων, ἐρωτῶντι {149} μὲν ὡς συνωνύμοις χρηστέον (οὐ γὰρ ἐφαρμόσει ὁ θατέρου ὅρος ἐπὶ θάτερον, ὥστε δόξει οὐχ ὡρίσθαι κατὰ τρόπον· δεῖ γὰρ ἐπὶ πᾶν τὸ συνώνυμον ἐφαρμόττειν), αὐτῷ δ´ ἀποκρινομένῳ διαιρετέον. 7 Ἐπεὶ δ´ ἔνιοι τῶν ἀποκρινομένων τὸ μὲν συνώνυμον ὁμώνυμόν φασιν εἶναι ὅταν μὴ ἐφαρμόττῃ ἐπὶ πᾶν ὁ ἀποδοθεὶς λόγος, τὸ δ´ ὁμώνυμον συνώνυμον ἐὰν ἐπ´ ἄμφω ἐφαρμόττῃ, προδιομολογητέον ὑπὲρ τῶν τοιούτων ἢ προσυλλογιστέον ὅτι ὁμώνυμον ἢ συνώνυμον, ὁπότερον ἂν ᾖ· μᾶλλον γὰρ συγχωροῦσιν οὐ προορῶντες τὸ συμβησόμενον. Ἂν δὲ μὴ γενομένης ὁμολογίας φῇ τις τὸ συνώνυμον ὁμώνυμον εἶναι διὰ τὸ μὴ ἐφαρμόττειν καὶ ἐπὶ τοῦτο τὸν ἀποδοθέντα λόγον, σκοπεῖν εἰ ὁ τούτου λόγος ἐφαρμόττει καὶ ἐπὶ τὰ λοιπά· δῆλον γὰρ ὅτι συνώνυμον ἂν εἴη τοῖς λοιποῖς. Εἰ δὲ μή, πλείους ἔσονται ὁρισμοὶ τῶν λοιπῶν· δύο γὰρ {οἱ} κατὰ τοὔνομα λόγοι ἐφαρμόττουσιν ἐπ´ αὐτά, ὅ τε πρότερον ἀποδοθεὶς καὶ ὁ ὕστερον. 8 Πάλιν εἴ τις, ὁρισάμενός τι τῶν πολλαχῶς λεγομένων, καὶ τοῦ λόγου μὴ ἐφαρμόττοντος ἐπὶ πάντα, ὅτι μὲν ὁμώνυμον μὴ λέγοι, τὸ δ´ ὄνομα μὴ φαίη ἐπὶ πάντα ἐφαρμόττειν, ὅτι οὐδ´ ὁ λόγος, ῥητέον πρὸς τὸν τοιοῦτον ὅτι τῇ μὲν ὀνομασίᾳ δεῖ χρῆσθαι τῇ παραδεδομένῃ καὶ παρεπομένῃ καὶ μὴ κινεῖν τὰ τοιαῦτα, ἔνια δ´ οὐ λεκτέον ὁμοίως τοῖς πολλοῖς.
|
|
Traduction française :
[6,10] CHAPITRE X.
1 II faut voir encore si les cas semblables de la définition s'accordent avec les cas semblables du défini : par exemple, si ce qui fait la santé est utile, utilement sera en faisant la santé, et ce qui a été utile sera ce qui a fait la santé.
2 Il faut voir de plus si la définition donnée s'accorde avec l'idée; car cela n'est pas dans quelques cas; et, par exemple, telle est l'erreur de Platon quand il fait entrer le mortel dans les définitions des animaux. En effet, l'idée ne peut pas être mortelle, et, par exemple, celle de l'homme en soi; de sorte que la définition ne conviendra point avec l'idée. En général, pour toutes les choses auxquelles est ajoutée la notion d'action ou de souffrance, il est nécessaire que la définition soit en désaccord avec l'idée, puisque pour ceux qui soutiennent qu'il y a des idées, elles doivent paraître sans passion comme sans mouvement : et c'est contre ces théories que ces arguments peuvent être utilement employés.
3 II faut voir aussi pour les choses désignées par homonymie, si l'on a donné une seule définition applicable à toutes; car ce sont les termes synonymes qui n'ont qu'une seule et même définition pour le nom qui les désigne. Ainsi la définition donnée pour un homonyme ne va bien à aucune des choses placées sous le mot, tandis que le mot homonyme va bien à toutes. 4 Tel est, par exemple, le vice de la définition que Denys a donnée de la vie, quand il dit qu'elle est le mouvement inné et consécutif d'un genre pourrissable: mais cette définition n'est pas plus applicable aux animaux qu'aux plantes. La vie, du reste, ne paraît pas pouvoir être réduite à une seule espèce; mais elle est autre pour les animaux, autre pour les plantes. 5 On peut donc, même avec intention, donner la définition de la vie comme si toute vie était synonyme, et qu'elle s'appliquait à une espèce unique. Mais rien n'empêche, même quand on voit l'homonymie et qu'on veut donner la définition de l'un des sens, qu'on ne donne sans le savoir, non pas une définition spéciale, mais une définition commune aux deux. Néanmoins, que l'on prenne l'un ou l'autre, on se trompe également.
6 Comme on peut ne pas voir quelquefois les homonymes, il faut, quand on interroge, s'en servir comme s'ils étaient synonymes; car alors la définition de l'un ne concordera pas avec la définition de l'autre: et, par conséquent, l'adversaire paraîtra n'avoir pas défini comme il faut; car il faut que le mot synonyme s'applique à tout. Au contraire, il faut distinguer quand on répond. 7 Mais comme quelques personnes, en répondant, prennent un synonyme pour un homonyme, quand la définition donnée ne s'applique pas à tout, ou bien un homonyme pour un synonyme, quand elle s'applique également aux deux, il faut d'abord s'entendre sur ces points-là, ou prouver, par syllogisme, que le terme est homonyme ou synonyme, ou dire quel il est; car on s'accorde mieux quand on ne prévoit pas quelle doit être la conséquence. Mais si, sans convention préalable, l'on appelle homonyme ce qui est synonyme, parce que la définition donnée ne s'applique pas aussi au terme qu'on désigne, il faut voir si la définition de ce terme s'applique à tout le reste; car il est évident que, pour le reste, il doit être synonyme; sinon, il y aurait plusieurs définitions pour le reste; et alors les deux définition nominales s'appliquent à ces termes restants, et la première qui a été donnée, et celle qui a été donnée ensuite. 8 D'autre part, si, en définissant un terme à plusieurs sens et la définition ne s'appliquant pas à tous, l'adversaire dit, non pas que le terme soit homonyme, mais qu'il nie que le nom s'applique à tout, parce que la définition ne s'y applique pas, on doit répondre à cette objection, qu'il faut se servir de la dénomination reçue et suivie généralement, et ne pas la changer. Ce qui n'empêche pas que, dans certains cas, il ne faille parler autrement que le vulgaire.
|
|