HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, De la science économique, livre I

τῶν



Texte grec :

[1,5] CHAPITRE V. Τῶν δὲ κτημάτων πρῶτον μὲν καὶ ἀναγκαιότατον τὸ βέλτιστον καὶ οἰκονομικώτατον· τοῦτο δὲ ἦν ἄνθρωπος. Διὸ δεῖ πρῶτον δούλους παρασκευάζεσθαι σπουδαίους. Δούλων δὲ εἴδη δύο, ἐπίτροπος καὶ ἐργάτης. Ἐπεὶ δὲ ὁρῶμεν ὅτι αἱ παιδεῖαι ποιούς τινας ποιοῦσι τοὺς νέους, ἀναγκαῖον καὶ παρασκευασάμενον τρέφειν οἷς τὰ ἐλευθέρια τῶν ἔργων προστακτέον. Ὁμιλία δὲ πρὸς δούλους ὡς μήτε ὑβρίζειν ἐᾶν μήτε ἀνιέναι· καὶ τοῖς μὲν ἐλευθεριωτέροις τιμῆς μεταδιδόναι, τοῖς δ´ ἐργάταις τροφῆς πλῆθος. Καὶ ἐπειδὴ ἡ τοῦ οἴνου πόσις καὶ τοὺς ἐλευθέρους ὑβριστὰς ποιεῖ, καὶ πολλὰ ἔθνη ἀπέχεται καὶ τῶν ἐλευθέρων, οἷον Καρχηδόνιοι ἐπὶ στρατιᾶς, φανερὸν ὅτι τούτου ἢ μηδὲν ἢ ὀλιγάκις μεταδοτέον. Ὄντων δὲ τριῶν, ἔργου καὶ κολάσεως καὶ τροφῆς, τὸ μὲν μήτε κολάζεσθαι, μήτ´ ἐργάζεσθαι, τροφὴν δ´ ἔχειν ὕβριν (1345) ἐμποιεῖ· τὸ δὲ ἔργα μὲν ἔχειν καὶ κολάσεις, τροφὴν δὲ μή, βίαιον καὶ ἀδυναμίαν ποιεῖ. Λείπεται δὴ ἔργα παρέχειν καὶ τροφὴν ἱκανήν· ἀμίσθων γὰρ οὐχ οἷόν τε ἄρχειν, δούλῳ δὲ μισθὸς τροφή. Ὥσπερ δὲ καὶ τοῖς ἄλλοις ὅταν μὴ γίγνηται τοῖς βελτίοσι βέλτιον μηδὲ ἆθλα ᾖ ἀρετῆς καὶ κακίας, γίγνονται χείρους, οὕτω καὶ περὶ οἰκέτας. Διόπερ δεῖ ποιεῖσθαι σκέψιν καὶ διανέμειν τε καὶ ἀνιέναι κατ´ ἀξίαν ἕκαστα, καὶ τροφὴν καὶ ἐσθῆτα καὶ ἀργίαν καὶ κολάσεις λόγῳ καὶ ἔργῳ, μιμουμένους τὴν τῶν ἰατρῶν δύναμιν ἐν φαρμάκου λόγῳ, προσθεωροῦντας ὅτι ἡ τροφὴ οὐ φάρμακον διὰ τὸ συνεχές. Γένη δὲ ἂν εἴη πρὸς τὰ ἔργα βέλτιστα 〈τὰ〉 μήτε δειλὰ μήτε ἀνδρεῖα ἄγαν. Ἀμφότερα γὰρ ἀδικοῦσι. Καὶ γὰρ οἱ ἄγαν δειλοὶ οὐχ ὑπομένουσι καὶ οἱ θυμοειδεῖς οὐκ εὔαρχοι. Χρὴ δὲ καὶ τέλος ὡρίσθαι πᾶσι· δίκαιον γὰρ καὶ συμφέρον τὴν ἐλευθερίαν κεῖσθαι ἆθλον. Βούλονται γὰρ πονεῖν, ὅταν ᾖ ἆθλον καὶ ὁ χρόνος ὡρισμένος. Δεῖ δὲ καὶ ἐξομηρεύειν ταῖς τεκνοποιΐαις· καὶ μὴ κτᾶσθαι ὁμοεθνεῖς πολλούς, ὥσπερ καὶ ἐν ταῖς πόλεσιν· καὶ τὰς θυσίας καὶ τὰς ἀπολαύσεις μᾶλλον τῶν δούλων ἕνεκα ποιεῖσθαι ἢ τῶν ἐλευθέρων· πλείονα γὰρ ἔχουσιν οὗτοι οὗπερ ἕνεκα τὰ τοιαῦτα ἐνομίσθη.

Traduction française :

[1,5] CHAPITRE V - Comment il faut faire usage des esclaves. Parmi les biens acquis, le premier et le plus nécessaire est aussi le meilleur et le plus éminent. Or, ce bien c'est l'homme. Il faut donc, avant tout, se procurer des esclaves dévoués. Il y a deux sortes d'esclaves, l'intendant et l'ouvrier. Comme nous voyons que l'éducation modifie le caractère des jeunes gens, il est nécessaire d'employer ce moyen pour former ceux qui doivent ordonner des travaux libéraux. Dans ses rapports avec les esclaves, le maître ne doit être ni trop sévère ni trop indulgent; il doit accorder de l'estime à ceux qui se livrent à des occupations plus libérales, et donner aux ouvriers des aliments en abondance. Puisque l'usage du vin rend les hommes libres insolents, et que ceux-ci, chez beaucoup de peuples, s'en abstiennent, comme les Carthaginois, dans les camps; à plus forte raison ne faut-il pas le permettre aux esclaves, ou du moins en petite quantité. Il y a trois choses à considérer : le travail, la discipline et la nourriture. D'un côté, la nourriture sans discipline et sans travail engendre l'esprit d'insubordination. (1345) De l'autre, soumettre l'esclave à la discipline et au travail, sans le nourrir, c'est souverainement injuste et épuiser ses forces. Il reste donc de lui donner du travail et une nourriture suffisante. On ne peut point être le maître de ceux qu'on ne salarie pas ; or, pour l'esclave, le salaire c'est la nourriture. Il en est des domestiques comme des autres hommes: ils deviennent plus mauvais, lorsque les bons ne reçoivent pas de récompense en rapport avec leurs actions, et qu'il n'y a ni prix pour la vertu ni châtiment pour le vice. Il importe donc de prendre ceci en considération, et de distribuer ou d'ôter à chacun, selon son mérite, la nourriture, l'habillement, le repos et les punitions, en imitant ainsi les paroles et la pratique des médecins qui, à propos d'un remède, disent que la nourriture n'est pas un médicament, à cause de son usage continuel. Les meilleurs ouvriers sont ceux qui ne sont ni trop faibles ni trop courageux ; car les faibles et les courageux sont également impropres : les premiers ne supportent aucun travail, et les seconds ne sont pas faciles à gouverner. Enfin, il est nécessaire d'assigner à tous un terme ; il est conforme à la justice et à l'intérêt de leur proposer, comme prix de leurs peines, la liberté. Car les esclaves supportent volontiers la fatigue des travaux, quand ceux-ci sont récompensés et que l'esclavage a une fin. Leurs enfants doivent être autant de gages de fidélité ; et le maître doit se garder d'avoir en sa possession un trop grand nombre d'esclaves provenant d'une même race, comme cela arrive dans les villes. Les sacrifices et les réjouissances doivent être institués à cause des esclaves plutôt que pour les hommes libres. Plusieurs points justifient, sous ce rapport, le but de ces institutions.





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Dernière mise à jour : 4/02/2010